Ce 25 août, soit six ans jour pour jour, après avoir attesté qu'un tiers d'un lot de 52 fournitures scolaires présentait des « substances indésirables », l'association UFC-Que choisir réitère son constat. « Les résultats, sans appel, montrent que les fabricants n'ont aucunement amendé leurs pratiques. » Cette fois, les experts de l'association de consommateurs ont recherché la présence de composés potentiellement nocifs dans 36 produits de six catégories de fournitures scolaires : des indétrônables stylos-bille aux feutres et crayons de couleur, en passant par les cartouches d'encre pour stylos à plume. Phtalates reprotoxiques, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et isothiazolinones allergènes comptaient parmi les éléments toxiques visés. Résultat (1) : 40 % des produits testés comportent des doses « parfois considérables de composés toxiques, cancérogènes, allergisants ou de perturbateurs endocriniens ».
Dans le détail, la moitié des cartouches d'encre testées présente des isothiazolinones ; l'encre de quatre stylos-bille sur six contient des « substances classées cancérogènes probables » et « un phtalate figurant dans la liste européenne des substances extrêmement préoccupantes » se retrouve dans le vernis d'une marque de crayons de couleur. Pourtant, seul un stylo-bille se relève non conforme au regard de la réglementation européenne en vigueur « et ne devrait pas de ce fait être commercialisé ». Comme le rappelle l'association, « les fournitures scolaires ne relèvent d'aucune réglementation spécifique et ne sont pas tenues, par exemple, de mentionner la présence de substances allergisantes. Pire, le fabricant peut, à sa guise, choisir d'apposer ou non les pictogrammes alertant sur les dangers induits par les substances présentes. Il est par conséquent impossible pour les parents de faire le bon choix au moment de l'achat, puisqu'un produit n'affichant aucun pictogramme peut se révéler en réalité plus nocif qu'un produit faisant preuve de transparence ».
L'UFC-Que choisir rejoint donc l'appel de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) à intégrer les fournitures scolaires à la directive européenne relative à la sécurité des jouets, dont les « exigences réglementaires (sont) très strictes ». D'ici là, dans son avis publié en juillet dernier, l'Anses demandait aux fabricants et distributeurs de prendre en compte certains comportements infantiles, comme le « mâchouillage », qui favorisent l'exposition et donc la nocivité des composés retrouvés dans les stylos.
