En 2013, la longue période froide, qui a duré de janvier à mai, a entraîné une hausse de la consommation primaire d'énergie par rapport à l'année précédente. Celle-ci a atteint 262 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), soit 3,1 Mtep de plus qu'en 2012. "Toutefois, en données corrigées des variations climatiques, elle diminue, comme en 2012, et passe même sous le seuil atteint lors de la crise économique en 2009", souligne le Commissariat général au développement durable (CGDD) dans le bilan énergétique 2013 de la France.
53% de la consommation couverts par la production nationale
La France produit à peine plus de la moitié de sa consommation d'énergie primaire, avec 139 Mtep. Cette production, en hausse de 2 Mtep par rapport à 2012, atteint pourtant un record. La moitié de cette hausse est imputable aux énergies renouvelables électriques et thermiques, et particulièrement à la production hydraulique qui "a atteint son plus haut niveau depuis 2002, avec 6,6 Mtep".
En revanche, la production nucléaire est légèrement en dessous de son niveau de 2012, avec 110 Mtep, "en raison d'une disponibilité des centrales toujours relativement basse - le coefficient de disponibilité pour 2013 a été calculé à 78%".
Autre fait marquant : "Les moyens de production dits « de pointe », mis en œuvre ponctuellement pour répondre à des pics de consommation, ont été relativement peu sollicités en 2013". Cependant, le charbon, du fait de son bas coût, a été privilégié au gaz et aux produits pétroliers.
Par ailleurs, les prix à la baisse du pétrole et du charbon ont permis à la France de voir sa facture énergétique diminuer de 4,6% en 2013 pour atteindre 66 Mds d'euros, malgré une dégradation du solde des échanges extérieurs. "A contrario, la facture gazière a augmenté pour la troisième année consécutive, du fait de la hausse des prix, pour dépasser les 14 Md€".
L'énergie, 6,2% du budget consommation des Français
Cependant, les ménages n'ont pas forcément ressenti les baisses de coût de l'énergie. En effet, pour eux, les prix "ont continué à augmenter, mais à un rythme nettement ralenti. Ils progressent ainsi moins vite que les prix de l'ensemble des biens et services pour la première fois depuis dix ans". Mais cela se traduit différemment dans le portefeuille des Français selon qu'il s'agisse du transport (dépense moyenne en baisse de 60€) ou du logement (dépense moyenne en hausse de 100€, liée à la hausse des prix mais aussi à des besoins accrus en raison de la météo).
"Au total, les dépenses énergétiques des Français se sont élevées à près de 3.210 euros en moyenne par ménage en 2013, contre un peu moins de 3.170 euros en 2012 ; elles représentent 6,2% de leur consommation effective, une proportion qui n'avait pas été atteinte depuis 1991", analyse le CGDD.
L'intensité énergétique diminue de 1%
Par ailleurs, alors que la consommation finale d'énergie diminue ou reste stable dans tous les secteurs (transport, industrie, tertiaire, agriculture), le résidentiel voit sa consommation croître légèrement (+0,4%). De ce fait, en 2013, la consommation finale d'énergie corrigée des variations du climat a baissé, représentant 165 Mtep, "après deux années autour de 167 Mtep", alors que dans le même temps le produit intérieur brut du pays augmentait légèrement.
Résultat : une baisse de l'intensité énergétique de près de 1%. "Cette baisse est moindre que pendant les années porteuses d'avant la crise de 2008, et pas encore au niveau de l'objectif inscrit dans la loi de programme du 13 juillet 2005 fixant les orientations de politique énergétique qui visait une réduction de 2% par an de l'intensité énergétique finale d'ici à 2015", précise le CGDD.