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Pollution lumineuse : sa hausse soulève la question de l'utilité de l'éclairage

Gouvernance  |    |  F. Gouty

En 2022, la lumière artificielle émise durant la nuit à travers le monde a augmenté de 9,6 % par an en moyenne (par rapport aux niveaux relevés en 2011), « soit l'équivalent d'un doublement tous les huit ans ». Cette hausse a été constatée grâce aux observations de 51 351 citoyens volontaires interrogés par le programme international « Globe de nuit », conduit par le laboratoire américain de recherche en astronomie optique-infrarouge (Noir Lab), et détaillée par des chercheurs allemands de l'université de la Rhur, à Bochum, dans une étude (1) publiée le 19 janvier dernier dans la revue Science.

Cette augmentation de la pollution lumineuse se mesure même à l'échelle française. Selon les chiffres avancés dans une note (2) rédigée par la sénatrice Annick Jacquement (Union centriste) de l'Office parlementaire de l'évaluation des choix scientifiques et techniques (Opecst), onze millions de points lumineux liés à l'éclairage public sont actuellement recensés en France (soit 85 % du territoire métropolitain), une hausse de 53 % depuis 1990. Et si la durée de l'éclairement a, certes, diminué de 12 % grâce à l'extinction volontaire de l'éclairage réalisée au cœur de la nuit par 12 000 communes, cette pollution demeure au début et à la fin de chaque période nocturne. D'après les raisons invoquées par l'Opecst, en partie partagées par les scientifiques d'outre-Rhin, ce bond de la pollution lumineuse est principalement dû au remplacement des lampes à incandescence ou à décharge par des diodes électroluminescences (LED) à partir des années 2000, entraînant un déploiement facilité dans de nouvelles zones et une multiplication des éclairages publics et privés.

« Le nombre de points lumineux installés en réalité est encore trop souvent augmenté avec la perspective vraie ou fausse de consommer moins d'énergie [alors que] bien souvent, les puissances installées ne sont pas réduites, atteste l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturne (ANPCEN), qui milite contre la pollution lumineuse. À cela s'ajoutent les effets de particularités physiques des LED (fort pic d'émission bleue, lumière stroboscopique, luminance plus élevée, plus forte diffusion dans l'atmosphère et les milieux, etc.) créant des effets polluants accrus et une toxicité supérieure pour le vivant. » Pour inverser la tendance, l'Opecst recommande avant tout de faire respecter la réglementation existante par la publication d'arrêtés d'application puis, dans un second temps, d'entamer une réflexion sur « la finalité des éclairages et leur réelle utilité au regard des besoins avérés des habitants ».

1. Accéder à l'étude dans Science.
https://www.science.org/doi/10.1126/science.abq7781
2. Télécharger la note de l'OPECST.
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-41058-note-opecst-pollution-lumineuse-2023.pdf

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