Suite à l'alerte de nombreuses ONG, la France a décidé de suspendre les exportations d'ivoire légal et compte bien convaincre d'autres Etats membres de l'Union européenne de faire de même.
Le stock d'ivoire présent en France a été introduit avant 1990, date d'inscription des éléphants d'Afrique à l'Annexe I (commerce interdit) de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction (Cites). Sa détention en vue de sa commercialisation est aujourd'hui conditionnée à l'obtention de certificats intracommunautaires délivrés par les Directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal). Mais ces certificats peuvent être détournés et réutilisés pour commercialiser des défenses illégales aussi bien en France que dans les pays importateurs.
Un trafic tiré par la demande asiatique
En 2014, plus de 3 tonnes d'ivoire brut ont été vendues dans les salles de ventes aux enchères en France. L'ivoire s'y vend entre 300 à 1.000 € le kilo. La totalité de cet ivoire a été achetée par des ressortissants étrangers, en particulier asiatiques. En Chine, il se vend aujourd'hui 6.000 à 7.000 € le kilo. Cette demande asiatique accrue alimente le commerce illégal. La quantité d'ivoire issue du braconnage a en effet été démultipliée ces dernières années alors que les populations d'éléphants d'Afrique centrale ont décliné de plus de moitié au cours de la dernière décennie. Plusieurs groupes armés clandestins financent en effet leurs activités par le trafic de matières animales et en particulier d'ivoire.
Le ministère de l'Ecologie a également prévu une nouvelle opération de destruction d'ivoire illégal en 2015 et entend renforcer les sanctions prévues en cas de trafic d'espèces protégées dans le cadre de la loi biodiversité qui sera débattue prochainement.
