« Le taux de non-conformité relevé sur les gels et solutions hydro-alcooliques prélevés a été particulièrement élevé », constate, de façon laconique, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans le bilan de son plan de contrôle annuel des produits chimiques, biocides et détergents, mis en ligne le 21 janvier.
Les chiffres interpellent en effet, avec un taux de non-conformité de 74 %. Les services du ministère de l'Économie ont effectué une campagne de prélèvements ciblée sur ce type de produits, entre juin et novembre 2020. Sur 183 prélèvements analysés, 69 ont été déclarés non conformes et dangereux, et 66 simplement non conformes. L'efficacité des produits est mise en cause dans 12 % des cas, puisqu'il s'agit de la proportion de solutions qui ne présentent pas un taux d'alcool suffisant. Les autres cas de dangerosité, qui représentent 26 % des prélèvements, sont liés à des étiquetages minimisant les risques présentés par ces produits, en particulier du fait de leur inflammabilité. Les contrôles portent en effet sur la conformité des produits à plusieurs règlements européens (Reach, CLP, Biocides, Détergents).
En fonction des manquements constatés, les produits non conformes font l'objet de « mesures de gestion adaptées », indique la DGCCRF. Parmi celles-ci, le retrait du marché, le rappel des produits ou un signalement sur le système d'alerte rapide de l'Union européenne pour les produits non alimentaires dangereux (Safety Gate).
La DGCCRF apporte toutefois deux bémols à ces mauvais chiffres. D'une part, les prélèvements sont ciblés sur les produits repérés comme étant susceptibles de révéler des dangerosités. « Les taux d'anomalie et de dangerosité présentés sont donc, par construction de l'enquête, nettement supérieurs à ceux de l'ensemble de produits présents sur le marché », tentent de rassurer les services de l'État. D'autre part, les manquements constatés sont dus à une méconnaissance des réglementations applicables et non à une volonté des professionnels d'enfreindre la loi. « Les professionnels font d'ailleurs preuve d'une forte réactivité à la suite des contrôles effectués par les agents de la DGCCRF », informe cette dernière.