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Actu-Environnement

La gestion des sédiments du Rhône, spectaculaire et délicate

En raison des barrages hydroélectriques, les sédiments du Rhône ont tendance à s'accumuler. Des opérations coordonnées le long du fleuve permettent de gérer ce problème, tout en essayant de limiter les impacts environnementaux. Reportage.

Reportage vidéo  |  Eau  |    |  B. Clarke

C'est une opération délicate entre la Suisse et la France qu'ont mené les services industriels de Genève (SIG), la société des forces motrices de Chancy-Pougny (SFMCP) et la compagnie nationale du Rhône (CNR). Tout débute dans les Alpes où la rivière Arve prend sa source. Cet affluent du Rhône le rejoint à Genève en Suisse mais chaque année, il charrie plus de 700 000 mètres cubes de sédiments dont la moitié se dépose dans la retenue du barrage de Verbois, puis dans le barrage de Chancy-Pougny. Une accumulation qui augmente les risques d'inondation pour les bas quartiers de Genève en cas de crue de l'Arve.

Tous les trois ans, une importante opération est donc organisée pour déplacer ces sédiments de l'amont du fleuve vers l'aval. Cela consiste à abaisser partiellement le niveau des retenues d'eau du Barrage de Verbois et de Chancy-Pougny pour réaliser une sorte de vidange. Les débits seront ensuite adaptés au niveau des six ouvrages suivants en France, gérés par la CNR, pour faire transiter les sédiments.

Abaisser les retenues d'eau mais pas les vider

Jusqu'en 2012 en Suisse, la réglementation n'était pas la même qu'en France. Un abaissement total de la retenue d'eau était autorisé ce qui avait des impacts environnementaux bien plus conséquents car cela augmentait considérablement le taux de matière en suspension. C'est tout l'enjeu environnemental de cette opération : maîtriser un taux acceptable pour préserver la biodiversité du fleuve.

Depuis 2016, un protocole a été validé par les autorités et l'ensemble des exploitants SIG, SFMCP et CNR. Il prévoit que le taux de matière en suspension ne devra pas dépasser 15 grammes par litre pendant 30 minutes, 10 grammes par litre pendant 6 heures et 5 grammes par litre en moyenne pendant toute la durée de l'opération, soit 12 jours consécutifs.

Pour en être sûr, des contrôles sont effectués 24h/24 avec des appareils automatiques et aussi des interventions humaines. De nombreux opérateurs sont mobilisés sur plusieurs points stratégiques, comme les refuges piscicoles, pour réaliser des vérifications et éventuellement déclencher des pêches de sauvegarde si nécessaire.

Néanmoins, malgré ces vigilances, les impacts ne sont pas nuls. Ils correspondent, selon la CNR, à une période de crue ou d'étiage.

Entre la mise à l'arrêt des générateurs qui produisent de l'électricité et la mobilisation de 300 collaborateurs, le coût de l'opération pour la compagnie nationale du Rhône avoisine les 8 millions d'euros.

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