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Actu-Environnement

Sans eau, pas de vie !

Avant le début mardi 15 avril de la consultation du grand public sur les SDAGE (Schémas d'Aménagement et de Gestions des Eaux), Bernard Rousseau de France Nature Environnement, est revenu sur la question cruciale de la gestion de l'eau en France.

Eau  |    |  M. Duchesne
Alors que la journée mondiale de l'eau a été célébrée fin Mars et que vient de se tenir le 32e congrès de France Nature Environnement (FNE), Bernard Rousseau, l'ancien Président de FNE est revenu sur la question cruciale de la gestion de l'eau en France devant les journalistes de l'Association de Journalistes Environnement (AJE), réunis mardi 02 avril dernier dans les locaux du Conservatoire du Littoral à Paris.

Un sujet éludé lors du Grenelle ?

L'ancien Président, responsable du pôle eau à la fédération, est d'abord revenu sur le Grenelle 2007 dont il tire un bilan mitigé. Selon lui, l'eau n'a pas fait l'objet d'un traitement spécifique pendant ces négociations et se dit « avoir été déçu, comme beaucoup, de cette mise à l'écart : l'eau n'a fait que de la figuration dans le groupe biodiversité et a été traitée comme un vulgaire intrant dans le groupe agriculture regrette-il. La faute à qui ? Aux agriculteurs qui, selon lui, ont fait du lobbying efficace. La faute aussi à ceux qui, satisfaits d'avoir voté la loi sur l'eau en décembre 2006, ont préféré s'intéresser à d'autres sujets.
Les points positifs ? Pour Bernard Rousseau : La fonction première de ce Grenelle était surtout de communiquer sur l'environnement auprès du grand public. Opération réussie. Même si les avancées sont maigres, la démarche est intéressante et cela nous aura aussi permis à nous, à la FNE, de former par exemple des jeunes militants aux problématiques de l'eau. Concrètement, pour Bernard Rousseau, les 2 milliards supplémentaires déboursés par l'Etat seront utiles : la France a besoin de nouvelles stations d'épuration d'eaux usées par exemple et les Programmes votés pour la période 2007-2012 par chacune 6 Agences de l'Eau étaient insuffisants remarque t-il. Un petit regret : La loi autorisait à pousser jusqu'à 14 milliards mais le budget global a été limité à un peu moins de 12 milliards. C'est dommage… Enfin, selon lui, le Grenelle a quand même permis de décrocher deux objectifs fragiles mais appréciables : la baisse de 50% pour l'utilisation des produits phytosanitaires et des masses d'eau en bon état à hauteur de 66% en France en 2015. A noter que c'est une Directive européenne qui donne pour objectif à la France de nettoyer ses eaux d'ici à 2015. Le Grenelle n'a fait qu'entériner un cap fixé par Bruxelles. Comment y parvenir ? Pour y arriver, il va falloir élever les SDAGE vers le haut, et braver les résistances culturelles et économiques prévient-il.

Le grand public consulté dès le 15 avril partout en France sur les SDAGE

La France est découpée en six bassins. Chacun d'eux est géré par une agence de l'Eau qui fonctionne de façon démocratique grâce à des comités de bassins, sortes de petits parlements interrégionaux. Ces derniers révisent actuellement leur schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) qui devront être votés à l'été 2009. Créés en 1992 avec la loi sur l'eau, ces outils administratifs de pilotage sont soumis à l'avis du grand public dès le 15 avril prochain, dans quelle mesure peuvent-ils être amendés par les citoyens ? Bernard Rousseau explique que des questionnaires seront mis à la disposition des gens par les Agences de l'Eau qui, au final, se chargeront du dépouillement des réponses et des commentaires. Pour lui, dans la mesure où cette consultation n'a valeur que de sondage,seule une mobilisation forte des médias et des gens permettrait de peser ensuite dans les débats décisifs au sein des comités de bassin Rappelant au passage que la dernière consultation du grand public en 2005 avait en vain plébiscité le principe pollueur payeur, Bernard Rousseau a témoigné de l'âpreté des débats au sein des comités de bassin entre élus, associations et agriculteurs qui ont des intérêts divergents. Pour sa part, la FNE ne donnera pas sur son site Internet de conseils ou directives aux citoyens pour remplir ces questionnaires mais les 3000 membres de son association mèneront tous des actions localement. Pendant cette campagne, pour fabriquer une culture de l'eau en France, nous avons besoin aujourd'hui des médias, aidez-nous ! a t-il lancé aux journalistes.


Une pollution qui reste problématique

Globalement, selon Bernard Rousseau, les pollutions visuelles en général ont chuté ces dernières années. Cela n'indique pas, pour autant, que la qualité de l'eau soit toujours meilleure. Quels sont les fleuves ou cours d'eau en piteux état aujourd'hui en France ? Les rivières du massif central ne se portent pas bien. En amont de Paris, la Seine est parfois polluée par des industriels peu scrupuleux. Là, tout comme à certains endroits dans le Rhône, le PCB et la pollution des sédiments sont importants explique t-il. A contrario, la Loire se porte bien. Concernant la biodiversité en milieux aquatiques, les mesures prises sont-elles efficaces ? On peu en douter à l'écoute de cet anecdote, qu'il raconte volontiers : Près d'Orléans, dans les eaux de la rivière du Loiret, il y a bien 40 ans de cela, les trichoptères à fourreaux étaient une espèce d'insectes très courante. On en vendait par 30 à 40 kg aux pêcheurs. Désormais, malgré les contrats de rivière et les SDAGE successifs, cette rivière à brochets n'en détient plus ou presque !. Enfin, à propos des nitrates, sujet ô combien sensible, Bernard Rousseau regrette sur ce point le manque de détermination des pouvoirs publics, trop soucieux de plaire aux agriculteurs bretons. Il propose que des mesures soient enfin prises pour généraliser l'utilisation de pièges à nitrates : les cipans. Bruxelles nous y incite, faisons-le dit-il. Conscient que certains agriculteurs n'y croient pas, surtout en Bretagne où le sujet est explosif, il plébiscite néanmoins ces plantes car, tout comme pour d'autres types d'agriculture intermédiaire, celles-ci absorbent souvent efficacement l'excès d'azote dans les sols. Au final le message est clair : les Français doivent se mobiliser et innover pour épurer leurs eaux, leurs sols et leurs nappes phréatiques car, rappelle t-il : Sans eau, il n'y a pas de forêt, pas d'industrie, pas d'agriculture, en définitive pas de vie…

Réactions3 réactions à cet article

Protection et gestion eaux

Mieux limiter et controler emploi des pesticides
mais aussi encadrer développement anarchique des piscines grosses consommatrices d'eau

chamois05 | 10 avril 2008 à 09h49 Signaler un contenu inapproprié
Je ne vais pas pleurer sur les agences de l'eau

mais plutôt crier.
Parce que leur organisation et leur fonctionnement même relèvent de la volonté d'immobilisme.
Parce que ce n'est pas aujourd'hui une question de moyens mais de volonté politique. Etatique même.
Parce quand on voit le nombre d'élevages porcins en Bretagne, on comprend tout de suite qu'on ne veut pas faire évoluer les choses. A quoi ça sert de mesurer le taux de nitrates tous les jours si les déjections porcines ne diminuent pas ?
Le problème de l'eau, c'est vrai, n'est pas pris à sa juste importance. Mais il ne faut pas le déléguer à des agences qui vivotent sur un fromage.
Réchauffement climatique, eau et agriculture sont étroitement liés. Cela touchera rapidement tout l'aménagement du territoire. Des terres. Du trop de golfs au type de productions agricoles en passant par la réduction des centrales nucléaires, la réduction du tourisme dans des zones sensibles et les économies d'eau.
L'exemple espagnol de la région catalane et de Barcelone montre où nous risquons d'aller.

Rene-Pierre | 10 avril 2008 à 11h59 Signaler un contenu inapproprié
Le durable : eau, énergie et . . . piscines

Bonjour, je suis un homme en colère !
Je vends la maison paternelle dans le Var. Les acheteurs : le terrain est-il piscinable ? Pour une piscine, il faut de l'eau, de l'énergie et des produits chimiques, tout cela a un coût !
J'ai vu à FR3 que l'Argens, EX-superbe rivière du haut Var est à sec ! Va-t-on continuer longtemps à faire n'importe quoi ?

Anonyme | 21 avril 2008 à 10h09 Signaler un contenu inapproprié

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