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Actu-Environnement

Gaz : les gestionnaires du réseau fixent les grandes lignes de la baisse de la demande à l'horizon 2035

Les gestionnaires du réseau gazier s'allient pour présenter un premier bilan prévisionnel. Conformément à l'objectif de la PPE, la demande devrait reculer, mais de nombreuses incertitudes persistent quant à l'ampleur de la baisse.

Energie  |    |  P. Collet

En 2035, la consommation française de gaz devrait s'établir à 385 térawattheures (TWh), avec une prévision basse à 336 TWh et une prévision haute à 516 TWh. En 2015, elle s'est établie à 461 TWh. "Cette perspective de réduction de la consommation, cohérente avec les objectifs de la loi de transition énergétique, s'explique principalement par les gains attendus en matière d'efficacité énergétique et le déploiement d'équipements toujours plus performants et économes."

Telle est la principale conclusion du bilan prévisionnel pluriannuel de la demande de gaz en France (1) publié le 27 octobre par les gestionnaires du réseau de gaz GRDF, GRTgaz et TIGF (2) , et le SPEGNN (3) . Ce premier bilan prévisionnel commun, qui couvre la période 2016-2035, s'inscrit dans le cadre de la loi relative à la transition énergétique. "Désormais, les gestionnaires des réseaux de transport et de distribution de gaz ont la responsabilité d'établir ce document de référence sur les perspectives d'évolution de la consommation de gaz et de la production de gaz renouvelable", rappellent les quatre entités.

10% de biogaz dans le réseau sous conditions

A court terme, le biométhane injecté devrait atteindre 2 à 3 TWh en 2019. A plus long terme, le bilan prévisionnel anticipe 29 TWh de biogaz injecté dans le réseau en 2035. Ce volume pourrait même atteindre 76 TWh si tous les voyants sont au vert. En revanche, si le développement de la méthanisation, de la gazéification et du power-to-gaz ne devait pas aller aussi vite qu'escompté, l'injection au réseau serait limitée à 12 TWh.
Quant à l'objectif de 10 % de gaz renouvelable consommés à horizon 2030, il n'est atteignable qu'avec le scénario le plus favorable. Pour les gestionnaires du réseau gazier, le respect de l'objectif 2030 est principalement conditionné à la mise en place d'une fiscalité appropriée et à la valorisation carburant du biogaz.
Croissance modérée et maîtrise d'énergie

En 2023, la consommation de gaz en France métropolitaine aura baissé de 16% par rapport à celle de 2012 selon le scénario de référence du bilan prévisionnel, expliquent les gestionnaires du réseau. Cette baisse est en ligne avec l'objectif de baisse de 15,8% fixé par la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) publiée le 28 octobre. Elle prolonge aussi la tendance constatée entre 2007 et 2015. Sur cette période, la consommation a baissé de 9,4%. Plus précisément, la tendance a été relativement stable jusqu'en 2010. Ensuite, la consommation de gaz française a baissé en moyenne de 2,4% par an. "Cette évolution est due d'une part à un contexte économique terne dans lequel la France a connu une croissance faible et, d'autre part, aux mesures de maîtrise de la consommation en énergie", explique le bilan prévisionnel. Dans le scénario de référence, la croissance économique est qualifiée de "modérée" et l'efficacité énergétique d'"élevée". A cela s'ajoute aussi la baisse de la demande en gaz pour la production d'électricité.

En 2015, le secteur résidentiel et tertiaire représentait 53% de la consommation française. L'évolution de cette demande est principalement déterminée par les scénarios de construction de bâtiments neufs et de rénovation de l'existant. Quelque 159 TWh ont été consommés en 2015 par le secteur résidentiel. En 2035, la demande devrait s'établir autour de 116 TWh, avec une projection basse à 105 TWh et une projection haute à 126 TWh. Cette baisse de 30 à 40% de la consommation par rapport à 2015 s'explique principalement par la baisse de consommation unitaire des équipements sous l'effet des rénovations du bâti et surtout de l'utilisation de systèmes gaz plus performants. La consommation du secteur tertiaire s'établissait pour sa part à 89 TWh en 2015. Elle devrait être comprise entre 68 et 81 TWh en 2035 avec un scénario de référence à 75 TWh. La baisse anticipée dans le secteur tertiaire est moindre que celle du résidentiel, compte tenu de la plus forte augmentation des surfaces tertiaires chauffées au gaz (+24% en 20 ans) et de la demande associée à la climatisation.

Le secteur industriel a consommé 166 TWh en 2015. Ce volume est stable par rapport à 2015, mais en baisse de 10 TWh par rapport à 2012 et 2013. A l'horizon 2035, les gestionnaires du réseau gazier anticipent une consommation à 145 TWh, avec une estimation basse à 125 TWh et une estimation haute à 170 TWh. Les anticipations de demande des dix secteurs industriels étudiés sont très contrastées.

Côté hausses, seuls deux secteurs se démarquent : les industries agroalimentaires avec une consommation anticipée en 2035 à 36 TWh, contre 33 en 2015, et l'automobile et les pneumatiques avec une demande à 5 TWh, contre 4 actuellement. L'industrie agroalimentaire n'a pas été particulièrement sensible aux récents épisodes de crise économique, constate le bilan prévisionnel qui anticipe une croissance du secteur notamment grâce à la demande des pays émergents. Quant à l'industrie automobile et pneumatique, elle devrait se ressaisir après la chute de la seconde moitié de la décennie 2000 qui a complètement effacé la croissance enregistrée lors de la deuxième moitié des années 1990. A l'opposé, deux gros consommateurs devraient voir leur consommation baisser. Le premier est le secteur de la chimie et du pétrole qui devrait réduire sa consommation à 43 TWh, contre 51 en 2015. La chimie devrait connaître une "croissance mitigée" et le secteur du raffinage pourrait souffrir de nouvelles fermetures de sites. Quant au secteur de la métallurgie, il devrait afficher une demande de 18 TWh en 2035, contre 27 aujourd'hui. Le secteur souffre d'"importantes surcapacités de production en Europe et en Asie".

Enfin, la consommation de gaz pour la mobilité devrait croître fortement, portée, notamment, par le développement de stations publiques délivrant du gaz naturel pour véhicule (GNV), la fiscalité carburant avantageuse pour le GNV et le BioGNV, et le soutien de l'Etat et de l'Union européenne. Elle pourrait atteindre 23 TWh en 2035, contre 1 TWh aujourd'hui. Toutefois, de nombreuses incertitudes pèsent sur cette projection comme le traduit la fourchette des anticipations qui va de 11 à 44 TWh.

1. Télécharger le bilan.
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-27791-bilan-previsionnel-gaz-2016-2035.pdf
2. Transport et infrastructures gaz France achemine le gaz vers les réseaux de distribution publique du grand Sud-Ouest.3. Le Syndicat professionnel des entreprises gazières municipales et assimilées regroupe 29 entreprises locales de distribution (ELD) gaz.

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