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Glyphosate : une présence chez l'homme et dans les milieux aquatiques, mais à faible dose

Dans le cadre du dispositif de phytopharmacovigilance, l'Anses fait le point sur les connaissances actuelles de l'exposition de l'Homme et des milieux au glyphosate. Selon ces données, les contaminations sont inférieures aux seuils réglementaires.

Risques  |    |  S. Fabrégat
Glyphosate : une présence chez l'homme et dans les milieux aquatiques, mais à faible dose

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) publie, ce mercredi 29 octobre, une synthèse (1) des données de surveillance sur la présence du glyphosate dans les eaux, les aliments mais aussi les niveaux d'imprégnation chez l'Homme. La fiche de phytopharmacovigilance renseigne aussi sur la présence et les niveaux d'imprégnation de l'acide aminométhylphosphonique (AMPA), le métabolite principal du glyphosate. Il ressort de ces analyses que le glyphosate et son métabolite sont souvent retrouvés, mais à des doses généralement inférieures aux valeurs réglementaires.

Une présence dans les urines, à faible dose

En France, deux études renseignent sur la concentration de glyphosate dans les urines : l'étude Pelagie, qui porte sur une cohorte des femmes enceintes utilisatrices d'herbicides, et l'étude Elfe, qui a suivi des femmes enceintes. « Le glyphosate et l'AMPA ont été retrouvés respectivement dans 43 % et 36 % des échantillons urinaires collectés chez les femmes de l'étude Pelagie. Les concentrations urinaires observées varient entre 0,07 µg/L et 0,76 µg/L et pour l'AMPA entre 0,06 µg/L et1,22 µg/L ». Des résultats confirmés par la littérature scientifique et des prélèvements réalisés par des associations. « Ces quantités de glyphosate de l'ordre de 1 µg/L dans les urines, correspondent à une exposition par voir orale inférieure à 1 % de la dose journalière admissible », indique l'Anses.

La dose journalière admissible (DJA) du glyphosate est estimée à 0,5 mg/kg de poids corporel/jour. Idem pour la dose de référence aiguë. « Les seuils de toxicité chronique et aigu pour un consommateur de 60 kg correspondent donc à une absorption quotidienne de 30 mg de glyphosate », souligne l'Anses.

Alimentation : des doses inférieures à la dose journalière admissible

L'alimentation peut être une des voies d'exposition au glyphosate. Plusieurs études menées par l'Anses (étude de l'alimentation totale infantile de 2016 et analyse des plans de surveillance et de contrôle pour les adultes et les enfants de 2014) « montrent la présence de faibles quantités de glyphosate dans les aliments, notamment les céréales, les raisins de cuve et les lentilles. Ces études mettent en évidence que l'exposition de la population française via l'alimentation est inférieure à 1 % de la dose journalière admissible ». Cependant, note l'Anses, il serait pertinent de mieux documenter et analyser les autres modes d'exposition, par inhalation et par voie cutanée notamment, afin d'améliorer l'estimation de l'exposition par voie orale.

Quid de l'eau potable ? « La surveillance des eaux destinées à la consommation humaine sur ces dix dernières années montre des dépassements du seuil de 0,1 µg/L pour un nombre très limité d'échantillons : trois prélèvements sur 7 596 pour le glyphosate en 2017 ». L'Anses précise néanmoins que le seuil de 0,1 µg/L représente « une norme de qualité de l'eau et non de risque sanitaire ». Le seuil sanitaire est fixé à une concentration maximale de 900 µg/L d'eau (Vmax).

Une forte présence dans les eaux de surface

“ Ces études mettent en évidence que l'exposition de la population française via l'alimentation est inférieure à1 % de la dose journalière admissible ” Anses
Les milieux aquatiques font également l'objet d'une surveillance : le glyphosate est classé par la réglementation européenne toxique pour les organismes aquatiques ; il peut entraîner des effets néfastes à long terme.

« Les analyses réalisées en 2017 montrent la présence fréquente du glyphosate et de l'AMPA dans les eaux de surface telles que les rivières et les lacs (50 % des prélèvements pour le glyphosate et 74 % pour l'AMPA), induisant une exposition des organismes aquatiques », indique l'Anses. Elle précise cependant que les concentrations sont généralement inférieures aux valeurs toxicologiques de référence en vigueur. Un seul dépassement a été observé en onze ans de surveillance.

Le glyphosate et l'AMPA sont moins présents dans les eaux souterraines. Seuls 3 à 4% des prélèvements effectués en 2017 font état de leur présence. Et moins de 1 % des points de prélèvements montrent des dépassements annuels de la norme de qualité de l'eau (concentration maximale de 0,1 µg/L pour chaque substance).

1. Télécharger la fiche de phytopharmacovigilance du glyphosate
https://www.anses.fr/fr/system/files/Fiche_PPV_Glyphosate.pdf

Réactions13 réactions à cet article

L'ANSES est-elle fiable et à l'abri de toute pression ?

Bien des normes ont été "sévérisées" ou diminuées

Qu'en est-il de celles-là ? Ses rédacteurs ont-ils étaient victimes de pression de la toute puissante FNSEA, ainsi que de Bayer et Monsanto ?

Quand on constate que le gouvernement a si peu le sens du ridicule qu'il propose une neutralisation de 5 à 10 mètres seulement, tous les espoirs sont permis .... pour les sus-évoqués du moins.

Sagecol | 31 octobre 2019 à 08h55 Signaler un contenu inapproprié

Allons allons, cher Sagecol. Vous savez bien que les valeurs des normes règlementaires de qualité sont diminuées ("sévérisées") dans un rapport d'au moins 1/10 par mesure de précaution.

Pour le glyphosate dans l'eau potable, exemple emblématique, le seuil de qualité est de 0,1micogramme par litre, alors que le seuil de risque sanitaire est en réalité de 900 microgrammes par litre... Soit un rapport de "sévérisation" de 1/9000 (voir l'article ci-dessus).

Ici, "sévérisation" de la norme = diminution conséquente de la valeur de la norme sanitaire. Si l'ANSES a, comme vous le suggérez, subi des pressions en ce sens de la part de la FNSEA et de Bayer, alors vive la FNSEA et vive Bayer!

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 01 novembre 2019 à 10h47 Signaler un contenu inapproprié

C'est curieux tout de même : de plus en plus de pays se mettent à interdire sur leur sol le glyphosate pour des raisons de santé publique et pourtant, il y a toujours des voix pour dire qu'il n'y a aucun danger avec cette molécule et ses métabolites. Ferait-elle donc l'objet d'un culte occulte, avec son Eglise, ses prophètes, sa Curie, ses rituels et ses disciples fervents ? Ah, j'oubliais : il y a aussi les miracles : le bon gros toutou familial peut déterrer et mâchouiller son os à moelle après que Papa ait aspergé le jardin au glyphosate ; le céréalier peut s'accaparer les terres des voisins et les désherber facilement pour encaisser toujours plus de PAC ; les actionnaires ont les yeux qui brillent... ah ben non, ça, ce n'est plus vraiment le cas depuis la glorieuse fusion Monsanto-Bayer et la dégringolade en bourse, c'est ballot !

Pégase | 04 novembre 2019 à 10h22 Signaler un contenu inapproprié

J'ai sans doute mal choisi le mot "sévériser"

Je voulais souligner que certaines normes dans divers domaines et en particulier ceux de la santé ont été, depuis plus de 50 ans que je milite, revues à la baisse parce qu'on s'était aperçu ou on avait été obligé de reconnaître que les estimations antérieures étaient trop laxistes.

Effectivement qu'il y a derrière un gros pourcentage de réduction pour fixer le "dernière" norme" théoriquement appliquée.

Ceci dit je confirme on ne peut pas faire confiance à l'ANSES.

Sagecol | 04 novembre 2019 à 10h34 Signaler un contenu inapproprié

Cher Sagecol, puisque votre manque de confiance pour l'ANSES semble une question de "feeling" (vous n'avancez aucun argument), peut-être l'EFSA et la FDA trouveront elles plus de charme et d'attraits à vos yeux?

Cher Pégase, vous nous servez très habilement le plat du "à mysticisme, mysticisme et demi" accommodé à la sauce ironique. Et vous pimentez: "...de plus en plus de pays se mettent à interdire sur leur sol le glyphosate pour des raisons de santé publique..."

Il y a 197 pays dans le monde (source: ONU). Actuellement, 10 pays INTERDISENT l'usage du glyphosate( Vietnam, Oman, Arabie Saoudite, Koweit, Emirats Arabes Unis, Bahrein, Quatar, Bermudes, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Belgique).
7 autres pays RESTREIGNENT l'usage du glyphosate ( Malawi, Sri Lanka, République Tchèque, Danemark, France, Italie, Pays-Bas).
Total: 17 pays (source: Générations Futures).

Le nombre des pays qui interdisent ou restreignent les usages du glyphosate représente les 17/197èmes du nombre des pays du monde reconnus par l'ONU, soit 8,62%.

Quelles soient les raisons qui ont poussé ces 17 pays à interdire ou à restreindre (précautions nées d'on sait quel activisme militant qui ne s'embarrasse de la réalité scientifique que lorsqu'elle penche de son côté), il demeure aujourd'hui que le "mysticisme" dont vous nous taxez à tort, cher Pégase, trouve encore beaucoup plus d'adeptes que la mystique dont vous voulez être l'assidu laudateur.

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 04 novembre 2019 à 18h30 Signaler un contenu inapproprié

@ Euplectes : votre connaissance très aboutie de la situation politique actuelle du glyphosate est saisissante, ce d'autant plus si vous la forgez en consultant un site comme celui de Générations futures ! Il s'agit assurément d'un sujet d'intérêt prioritaire pour vous.
Le ratio que vous annoncez, à quelques ajustements près (par exemple, l'Autriche fait également depuis le 2 juillet dernier partie des pays ayant interdit cette molécule sur son sol), semble exact. Il y a donc factuellement bien plus de pays où la molécule reste autorisée à ce jour, la désinformation orchestrée par Monsanto y faisant sans doute encore sentir ses effets délétères (voir la saga des Monsanto papers).
Mais le plus intéressant à mes yeux est d'observer dans quel sens va l'Histoire : plébiscitée partout sur la planète il y a encore peu de temps, le champ d'action (!) de cette molécule se réduit chaque année davantage. Et il y a bien peu de chances que ce mouvement s'arrête et encore moins s'inverse. J'ai donc plutôt tendance à apercevoir la lumière au bout du tunnel...

Pégase | 05 novembre 2019 à 13h41 Signaler un contenu inapproprié

Cher Euplectes

Mon absence de confiance totale en l'ANSES et en la médecine officielle contrôle par Big pharma plus généralement n'est pas une question de " feeling" (exécrable globich), mais d'informations(non approfondies) sur son sérieux , encore tout récemment à la télé (qui ne dit pas que des conneries) .

Il y a un gros biais dès le départ de votre ""argumentation"" : 187 pays. Ça m'étonnerait que Tuvalu (Vous connaissez ?) se préoccupe beaucoup des méfaits du glyphosate.

Donc votre 8,62 % est totalement farfelu et vous décrédibilise totalement.

Or je n'ai ni la capacité, ni le temps de vous le démontrer.

Désolé. A la prochaine.

Sagecol | 05 novembre 2019 à 14h26 Signaler un contenu inapproprié

Cher Sagecol, j'employais le mot "feeling" aux sens du dictionnaire de français (manière de ressentir telle ou telle situation, intuition) et du dictionnaire d'anglais (sensation). Dans la première phrase de ma réaction précédente, je remplace donc le mot "feeling" par le mot "sentiment".
Dans ce genre d'étude où l'on relève et compare les différentes positions de chaque pays pour établir un "ratio", il est de rigueur de prendre comme constant dénominateur la liste des 197 pays reconnus par l'ONU. L'archipel Tuvalu fait partie de cette liste.
Il n'importe pas que Tuvalu fasse ou non usage du glyphosate, pas plus qu'il importe de s'attacher à la valeur actuelle du ratio. Ce qui nous intéresse est L'EVOLUTION du ratio dans le temps.
Je ne suis donc pas étonné que vous refusiez d'argumenter faute de temps, mais quant à votre déni de capacité à ce faire, laissez moi sourire de ce pâle prétexte!

Cher Pégase, je ne suis pas contaminé par l'esprit de chapelle et ce n'est pas parce que je ne partage pas certaines théories ou thèses de Générations Futures que je dois m'interdire de faire référence à sa communication du 29 mai 2019: https://www.générations-futures.fr/actualités/interdiction-glyphosate/
dont le contenu a été vérifié et validé.
Et, suivant votre remarque justifiée, j'ajoute un pays (l'Autriche) au numérateur de la fraction pour arriver à un ration de l'ordre de 9%.

J'ajoute que je n'ai ni état d'âme ni appréhension sur l'évolution du ratio.

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 05 novembre 2019 à 21h17 Signaler un contenu inapproprié

Cher Euplectes

(Mes cours de grec sont loin; que signifie plectes en grec, pour eu quoique diversement utilisable, çà va ?)

Ma compréhension de la mathématique étant limitée, je ne vois pas ce que viennent faire les pays qui ne sont pas en mesure, comme Tuvalu, sauf erreur, d'utiliser du glyphosate dans un ration sur ce sujet.

Alors comme je préfère ne pas mourir trop idiot, je vous interroge

Votre ration est-il raisonnable ?

Est-il aussi non-parlant que la moyenne dont on abuse constamment

Merci

Sagecol | 06 novembre 2019 à 11h45 Signaler un contenu inapproprié

Cher Sagecol,

Sous la réserve que les racines grecques sont souvent plus cryptiques (au sens de moins décelables) que les racines latines, je pense que le nom de genre "Euplectes" provient de "eu- = bien" et de "-pleio, -plio, ou -pleisto = nombreux". L'auteur du genre a probablement voulu nommer ainsi les petits passereaux africains qui vivent et se reproduisent en groupes denses (référence: Répertoire des racines d'origine hellénique, utilisées dans la terminologie des sciences biologiques).

Le glyphosate est ici, arbitrairement, présumé employé dans tous les pays qui se livrent à l'agriculture (excepté les pays qui l'ont banni) et qui exportent des denrées agricoles. Les iles Tuvalu cultivent et exportent annuellement 300 tonnes de coprah. Tuvalu cultive aussi le taro, la banane et le fruit à pain (sources: FAO (1992) "Taro: organisation pour l'alimentation et l'agriculture". - Koch, Gerd (1990) La culture matérielle à Tuvalu, Institute of Pacific Studies p.46. - https://en.m.wikipedia.org/wiki/Agriculture-in-Tuvalu.)

Je ne sais si Tuvalu importe du glyphosate. Mais je ne sache pas que Tuvalu en ait interdit l'usage sur son territoire (source: Générations futures, pardon cher Pégase). Est-il nécessaire d'élargir la recherche aux 196 autres pays reconnus par l'ONU?
Non, je ne le crois pas, car le ratio que j'ai exposé, obtenu à dessein à l'aide d'une mathématique accessible à tous, n'a pas de valeur en lui même.

(...)

Euplectes | 06 novembre 2019 à 22h39 Signaler un contenu inapproprié

(...)

Au contraire, c'est l'évolution de ce ratio dans le temps qui compte, et elle seule (la courbe en somme), quand bien même les bases du calcul seraient fausses, dès lors que le dénominateur de la fraction ne varie pas, le numérateur seul pouvant varier.

Le mot raisonnable est bien défini comme étant le façonnage de la pensée, de la parole et de l'acte, selon la raison. Le mot raison est ici défini comme étant la faculté de discerner avec logique et lucidité... j'ajoute: et avec détachement.
Pour toutes ces raisons, à votre question: "Votre ratio est-il raisonnable?", je réponds sans prétention: Oui, mon ratio (courtoisement corrigé par Pégase que je remercie) est raisonnable.

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 06 novembre 2019 à 23h09 Signaler un contenu inapproprié

Quelle patience et quelle culture. Merci.

J'ai un temps, milité "pour "Tuvalu dont j'ignorais auparavant l'existence et la taille; voilà pourquoi j'ai pensé à le/la citer.

Vivement qu'on arrête d'utiliser ce glyphosate ou toute autre cochonnerie et surtout qu'on ne soit plus gouverné par des irresponsables sous influence.

On peut rêver, y compris quand, sans se prendre trop au sérieux, on se définit avec le sourire comme promoculteur de la permaculture, donc aussi du perma-jardinage. .

Sagecol | 07 novembre 2019 à 09h19 Signaler un contenu inapproprié

Ce qui est aussi préoccupant c'est que ce glyphosate se superpose aux autres pesticides dont, bien évidemment , on ne parle pas! Nous avons dans le sang un cocktail détonnant et personne ne peut savoir à long terme , quelles en seront les conséquences. On observe bien une augmentation préoccupante de pathologies inhabituelles chez les enfants: cancers, malformations (bras ou mains), autisme...et personne ne se pose de questions! Sauf leurs parents.

gaïa94 | 07 novembre 2019 à 13h23 Signaler un contenu inapproprié

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