Le glyphosate pourrait bénéficier d'une extension de dix huit mois de son autorisation de mise sur le marché. La Commission européenne a fait cette proposition aux Etats membres, pour laisser le temps à l'Agence européenne des produits chimiques (Echa) de terminer son examen (prévu fin 2017). Le comité des experts représentant les Etats membres doit se prononcer sur ce sujet le 6 juin prochain. Ces derniers, lors de leurs deux précédentes rencontres, ne sont pas arrivés à trouver de position à la majorité qualifiée sur la question de sa réautorisation. Le temps presse désormais : son homologation arrive en effet à son terme le 30 juin prochain.
"Les eurodéputés socialistes et radicaux, qui soutenaient son interdiction, sont déçus de cette proposition, même si elle est nettement plus ambitieuse que ce que la droite avait imposé au Parlement européen, à savoir une prolongation pour sept ans", regrettent-ils dans un communiqué.
La Commission a annoncé qu'elle préparait également l'examen des conditions d'utilisation du glyphosate dans le cadre de sa politique globale sur l'usage soutenable des pesticides. Elles devraient comprendre trois recommandations aux Etats membres : interdire le coformulant PAO-tallowamine dans les produits à base de glyphosate, minimiser l'utilisation de la substance dans les parcs publics, terrains de jeux et jardins publics, et enfin réduire au minimum l'utilisation du glyphosate avant la récolte.
"Si malheureusement l'Union européenne venait à prolonger l'autorisation de sa commercialisation, la France a la possibilité de ne pas appliquer cette décision et au contraire de privilégier le principe de précaution au nom d'une incertitude scientifique quant aux risques concernant la santé ou l'environnement que représente le glyphosate, assure Aline Archimbaud, sénatrice de la Seine-Saint-Denis, membre du groupe écologiste. Elle pourrait ainsi exercer un droit de réserve en interdisant la commercialisation des produits contenant du glyphosate sur le territoire français".