Pour la deuxième fois, le comité d'experts représentant les Etats membres n'a pas trouvé, ce 19 mai, de position à la majorité qualifiée sur la réautorisation de la mise sur le marché du glyphosate, substance active de l'herbicide Roundup de Monsanto, pour neuf ans. Son homologation arrive à son terme fin juin.
Les 7 et 8 mars derniers, faute d'une telle majorité, ce comité n'avait pas voté le projet de règlement de la Commission européenne qui proposait initialement de réautoriser cette substance pour quinze ans.
"De plus en plus de pays ont suivi la France et ont refusé de voter l'autorisation", s'est félicitée ce jeudi la ministre de l'Environnement Ségolène Royal. L'Allemagne, l'Italie, la Suède, l'Autriche, le Portugal notamment "ont fait savoir qu'ils s'abstiendraient ou qu'ils voteraient contre en cas de vote, ne permettant pas de dégager une majorité suffisante pour que la proposition de la Commission puisse être adoptée", a précisé la ministre dans un communiqué. Constatant l'absence de majorité qualifiée, la Commission a donc une nouvelle fois reporté ce vote. Pourtant selon le quotidien belge Le Soir, 19 pays, dont la Belgique, auraient soutenu la Commission.
D'après le quotidien Le Monde, le texte de la Commission proposait notamment d'interdire "certains coformulants – des substances qui renforcent l'efficacité du glyphosate – dits « POE-tallowamines »". L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avait alerté en février dernier sur leurs risques.
Sans accord, le glyphosate interdit
La Commission européenne pourrait présenter une nouvelle proposition afin d'obtenir une majorité qualifiée favorable au renouvellement du glyphosate, l'herbicide le plus utilisé en Europe et en France. "Si aucune décision n'est prise avant le 30 juin, le glyphosate ne sera plus autorisé dans l'UE et les Etats membres devront retirer les autorisations de tous les produits à base de glyphosate", a prévenu la Commission, selon l'AFP.
Dans une résolution votée le 13 avril dernier, le Parlement européen s'est dit favorable à la réautorisation du glyphosate pour sept ans mais seulement à des fins professionnelles, "étant donné les inquiétudes qui subsistent sur le caractère cancérigène et de perturbateur endocrinien" de la substance.