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Sortie du glyphosate : un impact de 5 % sur la rentabilité des exploitations viticoles

Les alternatives au désherbage chimique existent pour la viticulture, dans des conditions d'exploitation normales, estime l'Inrae. Mais avec un surcoût, principalement lié à l'achat de matériel de désherbage mécanique.

Sortie du glyphosate : un impact de 5 % sur la rentabilité des exploitations viticoles

Dans le cadre du plan de sortie du glyphosate d'ici 2021, les solutions alternatives et les impacts économiques pour chaque filière sont étudiés afin d'éclairer les décisions du Gouvernement. Celui-ci pourrait en effet accorder des dérogations lorsque des alternatives à un coût acceptable ne sont pas disponibles.

L'Inrae (1) a publié, le 15 janvier, une évaluation économique des pratiques de désherbage alternatives au glyphosate en viticulture (2) . Cette filière est une grande consommatrice de glyphosate. Selon un premier rapport de l'Inrae, publié en 2017, les viticulteurs utiliseraient de 400 à 1 000 g de glyphosate par hectare. « Actuellement, 80 % des superficies viticoles reçoivent au moins un traitement herbicide chimique. Le glyphosate est l'herbicide le plus utilisé en viticulture, il concerne 75 % des surfaces qui utilisent un herbicide ». Les pratiques varient selon les régions et les vignobles : utilisation du glyphosate seul, en mélange avec un autre herbicide, uniquement dans les rangs, en inter-rang ou un inter-rang sur deux…

Des alternatives crédibles existent

« Il faut distinguer la gestion de l'inter-rang et celle du rang. La zone la plus difficile à gérer sans herbicide est le rang », souligne l'Inrae. C'est pourquoi une majorité de viticulteurs opte pour un mode de gestion mixte : désherbage mécanique et/ou enherbement avec tonte en inter-rang, herbicide pour le désherbage des rangs.

Ce choix dépend pour beaucoup de l'écartement entre les rangs. Celui-ci est fixé généralement dans les cahiers des charges des appellations. « Dans l'ensemble, seules 21 % des superficies en vigne ont une distance entre les rangs inférieure à 170 cm (et 10 % une distance inférieure à 120 cm), mais cela concerne la totalité du vignoble de Champagne (la totalité ayant une distance inférieure à 120 cm), 96 % du vignoble du Beaujolais (dont 58 % inférieur à 120 cm) et 94 % en Bourgogne (dont 73 % inférieur à 120 cm) », indique l'étude. Ces écartements complexifient le recours au désherbage mécanique, le recours à la chimie y est donc plus fort. « Mais même dans ces bassins viticoles, 20 % des vignes ne reçoivent pas d'herbicides », relève l'Inrae. Difficile n'est pas impossible…

“ Les pratiques varient selon les régions et les vignobles : utilisation du glyphosate seul, en mélange avec un autre herbicide, uniquement dans les rangs, en inter-rang ou un inter-rang sur deux… ”
L'institut s'est donc penché sur différents itinéraires techniques remontant du terrain. Généralement, un désherbage entièrement chimique correspond à deux à trois passages d'herbicide. Idem sous le rang pour un désherbage mixte. Dans ce cas, la gestion de l'inter-rang se fait de différentes manières : « si totalement enherbé : trois à quatre passages de tonte ; si enherbé un rang sur deux : deux passages de tonte et deux passages de travail du sol mécanique respectivement ; si travail du sol sans enherbement : quatre passages d'outil mécanique ».

Enfin, un désherbage entièrement mécanique se traduit par un travail du sol sous le rang (deux à quatre passages d'interceps rotatifs ou à lames et éventuellement de décavaillonneuse).

« Comme dans chaque bassin viticole une part significative d'exploitations se passe de désherbage chimique, il paraît cohérent de retenir l'existence d'alternatives crédibles (33623), mobilisables dans des conditions normales », conclut l'Inrae.

Un surcoût maximal de 210 à 408 € par hectare

Mais à quel prix ? « En intégrant l'amortissement du matériel dans le coût, on obtient un surcoût moyen entre chimique et mécanique de 210 €/ha pour les vignes larges et de 408 €/ha pour les vignes étroites ». Plus les exploitations sont petites, plus l'amortissement pèse dans les budgets. « L'hypothèse de l'achat par l'exploitation de la totalité du matériel nécessaire que nous avons faite ici pourrait être desserrée. On pourrait considérer que les petites structures utilisent du matériel acheté en commun », ajoute l'Inrae.

Selon l'institut, l'excédent brut d'exploitation apparaît comme l'indicateur de revenu le plus pertinent dans cette analyse. Dans la plupart des bassins viticoles, le surcoût représente moins de 5 % du bénéfice brut, autour de 7,5 % en Val-de-Loire et Languedoc-Roussillon et 11,5 % en Alsace. « Ce résultat pour l'Alsace est très sensible à notre hypothèse concernant le calcul des amortissements du matériel. En effet, si on considère que le matériel permettant le désherbage mécanique est amorti, sur une superficie de 20 ha, il est de 5 % ».

1. Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement2. Télécharger le rapport
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-34816-inrae-viticulture.pdf

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