Ce sera le premier retour à la civilisation pour Grant Redvers, le chef d'expédition et Hervé Bourmaud, le capitaine de Tara après un an et demi de vie polaire. L'équipage devrait être accueilli à Longyearbyen par Etienne Bourgois, directeur de l'expédition Tara Arctic et Romain Troublé, son directeur logistique. Lors de cette escale technique le deuxième gouvernail de Tara sera remis et tous les organes du bateau seront inspectés.
La montée vers Longyearbyen et retour sur terre se passe au mieux, mais à tout moment, des embûches imprévues peuvent surgir. Tara est le seul bateau dans cette région mouvementée en ce moment. Je ne serai vraiment rassuré que lorsque je verrai la goélette entrer dans le port de Longyearbyen, a déclaré Etienne Bourgois.Mais, cette expédition, aventure humaine et scientifique avec le programme Damocles, sans équivalent, est d'ores et déjà un succès, ce qui n'était pas écrit d'avance, a-t-il expliqué avant de s'embarquer pour le Spitzberg. Tara fera ensuite route vers Lorient son port de rattachement qu'il mettra plusieurs semaines à rejoindre.
Le voilier scientifique polaire Tara a commencé en septembre 2006, une dérive arctique avec l'objectif d'étudier les phénomènes liés aux changements climatiques. Dirigée par Etienne Bourgois, cette expédition, au cœur de l'Océan Arctique s'inscrit dans le cadre de l'Année Polaire Internationale (API) 2007-2009. Elle est un partenaire du programme européen scientifique Damocles (Developping Arctic Modelling and Observing Capabillities for Long-term Environmental Studies). Ce Programme qui réunit 45 laboratoires issus de 10 pays européens, des Etats-Unis et de Russie vise à observer, comprendre et quantifier les changements climatiques en Arctique afin d'aider à la prise de décisions face au réchauffement de la planète. Son objectif final consiste à mettre en œuvre un système d'observations et de prévisions à long terme de l'Océan Glacial Arctique de façon à évaluer et prédire les risques et les impacts d'événements climatiques extrêmes. Cette mission a notamment permis d'avancer la probabilité d'une fonte totale de la banquise en été dans les 10 à 15 ans qui viennent.
Article publié le 22 janvier 2008