Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Biomasse : la filière granulé de bois essaie de se faire une place

Alors que l'UE a fixé des objectifs ambitieux en matière d'EnR d'ici 2020, la filière granulés de bois essaie de se structurer en France comme ailleurs. Le marché est en développement et de grandes marges de progrès restent à accomplir.

Energie  |    |  S. Fabrégat
   
Biomasse : la filière granulé de bois essaie de se faire une place
© Tiero
   
Promu au même titre que les autres énergies renouvelables et soutenu par des politiques fiscales attractives (crédits d'impôt, TVA à 5,5 %...), le granulé de bois apparaît aujourd'hui comme un nouveau débouché intéressant pour l'ensemble de la filière forestière. D'ailleurs, ce marché est en fort développement. Selon le syndicat national des producteurs de granulés de bois (SNPGB), la production française a nettement augmenté ces dernières années, passant de 100.000 tonnes en 2006 à 208.000 tonnes en 2008. De forts développements sont attendus en 2009.
À en croire les professionnels du secteur, le granulé bois cumule les avantages. Pourtant, si ce combustible possède de nombreux atouts, certains points noirs restent à améliorer avant de rendre cette filière économiquement et totalement écologiquement viable.

Un impact environnemental à améliorer

Produits à partir de sciures et de copeaux de bois non souillés, les granulés (ou pellets) proviennent principalement des industries de première transformation du bois (scieries) et de deuxième transformation (menuiseries). Les sciures, à l'état de farine, sont comprimées par une presse afin d'obtenir de petits cylindres de 6 à 10 mm de diamètre et de 10 à 50 mm de longueur. La compression mécanique évite l'usage de colle ou d'autres additifs.
Si le granulé affiche une meilleure combustion que les autres combustibles bois (bûches et plaquettes) et donc des niveaux d'émissions plus faibles à cette étape (particules fines, HAP, CO et benzène), son bilan environnemental global est moins bon. Il est néanmoins meilleur que les combustibles fossiles (gaz et fioul).
Selon une étude de l'ADEME publiée en 2005, l'unité d'énergie utile rendue par unité d'énergie non renouvelable consommée était de 6 pour les granulés, contre 13 pour les bûches, 20 pour les plaquettes, 0,8 pour le gaz, 0,7 pour le fioul et 0,3 pour l'électricité.
Pour 1 kWh utile chez lusager, le granulé émet 41,9 g équivalent CO2 (dont près des 2/3 lors de sa mise à disposition), la bûche 35 g éq co2, les plaquettes 33,2, l'électricité 105, le gaz 222 et le fioul 466.

Des voies de progrès

La filière doit donc améliorer son bilan environnemental global. Car si le granulé présente l'avantage d'être moins émissif lors de sa combustion (avantage non négligeable puisque le chauffage au bois est l'une des principales sources d'émission de particules), le coût énergétique de sa fabrication, de son transport et de son emballage reste trop élevé. L'ADEME recommande donc d'améliorer les process de fabrication et de limiter le conditionnement : ''le potentiel de réduction des impacts énergétiques et environnementaux de la filière semble important et dépend essentiellement de l'amélioration des performances des technologies utilisées pour la granulation et des capacités de production des usines de fabrication. (…) L'ensachage plastique (…) répondant à une consommation limitée de bois pour un chauffage au bois d'agrément, alourdit très sensiblement le bilan environnemental de la filière. Il serait bénéfique de privilégier des conditionnements de meilleure qualité environnementale (plastique recyclé, papier-carton recyclé)''. Favoriser les filières courtes est également un enjeu. C'est pourquoi la filière se structure sur l'ensemble du territoire.

Les déboires à éviter

La filière doit également éviter certains écueils en se développant. Une hausse trop rapide de la demande peut mener à une incapacité à suivre pour l'offre. En Europe, malgré une hausse de la production de 2,5 à 6 millions de tonnes en 4 ans, la demande n'a pas été totalement satisfaite, menant ainsi à un import massif de granulés, d'origine nord américaine notamment. De ce fait, les prix ont augmenté. Le granulé est pourtant déjà un combustible onéreux (6,76 centimes d'euros le kWh PCI en 2007 contre 3,25 pour la bûche, 1,86 pour la plaquette, 6,49 pour le fioul, 5,59 pour le gaz et 13 pour l'électricité).
Autre danger : la concurrence d'usage, tant au niveau des sciures et copeaux de bois qui sont utilisés pour d'autres usages comme les panneaux de particules que des usages des granulés eux-mêmes : les centrales thermiques existantes sont tentées aujourd'hui de substituer le bois au charbon.

Réactions13 réactions à cet article

quelques précisions

Quelques chiffres sont contestables ou plutôt à préciser. La filière est en plein développement. Les bilans sont quelques peu pessimiste coté CO2, et énergie grise ou en tout cas sont en régression et avec une marge de diminution encore importante. Une grande part d'énergie non renouvelable pour la fabrication concerne le sechage de la sciure: certains fabriquant ont dors et déjà adopté des fours consommant leur propre production. Autre précision les prix indiqués concernent le granule en sac. Les chaudières à granulé sont oubliées .La livraison en vrac(par camion souffleur) offre un prix inférieur à 4c€ le kWh PCI) et supprime le plastique. Quand au problème de concurrence d'usage il faut pas oublier que seulement 40% du bois(lors de coupe etc...) est réellement utilisé le reste étant considéré comme déchet et n'est donc pas valorisé.

Eco et Logiquement Votre

eeel | 04 novembre 2009 à 09h57 Signaler un contenu inapproprié
Objectivité à améliorer.

Je trouve que l'on est toujours très pointilleux sur les bilans environnementaux de la biomasse forestière.
On peut toujours tout améliorer (enfin dans certaines limites techniques et de coût), là n'est pas la question, mais je constate rarement un tel souci du détail sur d'autres énergies comme le solaire ou l'éolien.
Il serait peut-être bon que vous choisisiez vos titres avec un peu plus de discernement car vous prenez le risque de véhiculer une image négative de divers dérivés de biomasse forestière, alors que les bilans sont tout de même sans comparaison avec les énergies fossiles (pour les autres énergies renouvelables on ne saura pas puisque vous n'en dites rien...).
"Le bois ça pollue" est un discours que j'entends souvent et je trouve ça parfaitement regrettable car cela traduit (une fois de plus) une situation de concurrence féroce entre divers opérateurs pour la conquête ou la conservation de part de marchés plutôt qu'une analyse objective des faits. Lobbying efficace ?

CapMargaret | 04 novembre 2009 à 15h23 Signaler un contenu inapproprié
Il faut s'adapter

Suite à cet article et aux deux commentaires très judicieux, j'apporte ici ma petite part d'expérience.
Je me chauffe aux granulés que j'achète en sac. Pour contrer un peu ce qui est dit par l'ADEME, j'utilise les sacs plastiques comme sacs à poubelles. Depuis 3 ans que j'ai ce mode de chauffage, je n'achète plus de sacs poubelle.
En second, je ne me fais pas livré. En effet, le forunisseur étant sur mon itinéraire pour me rendre au travail, j'achète une palette et en trois jours, en sortant du boulot, j'ai la palette à la maison.
Voilà, il est temps que la population (dont font partie les grands penseurs de l'ADEME) comprenne qu'il va falloir modifier complètement notre façon de vivre et de penser nos déplacements, nos modes d'énergie.
Développement Durable, Ecologie et autre mot à la mode ne sont pas que des labels pour faire marcher le commerce. Lorsque les moteurs s'arrèterons, il faudra sortir les vélos et s'adapter à tous les changements occasionnés par ce boulversement (écroulement de l'économie par effet boomerang sur les constructeurs automobiles vecteur majeur de cette économie) et repenser tous nos modes de vie.

fab08022 | 04 novembre 2009 à 20h46 Signaler un contenu inapproprié
Très bon bilan écologique !

Petite précision : l'énergie grise des granulés est de 2.7 % pour la fabrication et sa livraison contre 2.3 pour les plaquettes, 1.2 pour les bûches, 10 pour le gaz, 12 pour le mazout et 14.5 pour le gaz liquide. ON peut donc dire sans hésitation que le bilan écologique du pellet est très bon !!!

Georgette | 05 novembre 2009 à 14h09 Signaler un contenu inapproprié
Ne nous trompons pas de débat

Je suis également surpris par le parti pris défavorable de l'article.

Que signifie "bilan environnemental global négatif" : comment comparer des émissions de gaz à effet de serre excessive par rapport à d'autres biomasses et des émissions bien plus propre ? C'est ignorer le débat actuel sur les émissions de particules fines qui se déroule aujourd'hui au niveau européen et semble ignoré en France (mais qui nous rattrapera).

J'aimerai connaître la source du 6,76€ /kWh. C'est déjà faux pour le sac (c'est à dire la moitié de la production de granulé), et pour le vrac (l'autre moitié), on est plutôt entre 4 et 4,5c/kWh avec de fortes disparités régionales.

L'importation de granulés du Canada concerne les centrales thermique Belges et Néerlandais. Et il voyage en bateau. Le bilan environnemental de la nouvelle centrale est donc largement meilleur que celui de la centrale thermique charbon remplacée.

La stabilité du prix du granulés n'est certes pas parfaite. Mais que dire de celle du prix du fuel, du gaz et de l'électricité.

Donc oui à l'amélioration d'une filière, mais ne nous trompons pas : le débat n'est pas entre bois bûche, plaquette ou granulés, mais entre renouvelable et fossile (et fissile). Pendant le débat sur les qualités environnementales du granulés, on construit des centrales à charbons...

Samy | 05 novembre 2009 à 21h32 Signaler un contenu inapproprié
Article à visée péjorative envers le bois

Dès qu'un article parle du bois en France, on nous ressert systématiquement les mêmes inconvénients :
- questions sur le prix du granulé : pourquoi reprocherait t'on pour l'avenir du pellet un prix en augmentation (ce qui reste une hypothèse), alors que c'est ce que chacun subit depuis 40 ans (et encore plus depuis 3 ans !!!) avec le fioul et le gaz et l'électricité, tous tarifs soumis au bon vouloir des forces du marché ? Les 6,7 cts par kWh est expressément choisi lors du pic de 2006.
- Faut-il rappeler que l'homme se chauffe au bois depuis 250 000 ans, au pétrole et au gaz depuis 100 ans, à l'électricité depuis 50 ans, et à la pompe à chaleur depuis 20 ans ? Et que les arbres poussent chaque année, et que nous n'utilisons même pas 30 % de la repousse annuelle des arbres en France, et que de toute façon que ce bois soit consommé en chauffage ou non,le CO2 non fossile sera émis dans l'atmosphère ?
- Concernant les poussières, il existe des chaudières automatiques à granulés ou plaquettes ou bûches qui ont des émissions de poussières fines inférieures à 40 mg / Nm3, mais que nous ne connaissons pas ou découvrons à peine en France, parce que tout simplement nous avons 3 ou 5 trains de retard : pour vous donnez un petit exemple, j'ai chez moi une chaudière autrichienne de marque KWB de 15 kW, et la plus grosse chaudière (300 kW) de ce fabricant a des taux de poussière fine entre 5 et 8 mg/Nm3 (oui cinq à huit !) en charge partielle (cas très défavorable), ce qui est extrêmemment faible.
- On oublie aussi de dire que d'après une étude européenne récente, les poussières fines proviennent à 50 % du transport (diesel, camions...), et à 50 % du bois, mais que sur ces 50 % les chaudières automatiques ne représentent que 2 à 3 % du total. Mais là ça arrange tout le monde de se voiler la face, comme il y a 70 % de diesel en France, que tout le monde fait appel au transport par camion par quelque biais que ce soit (colis, acheminement en magasin, etc...) et que pratiquement dans toutes les maisons il y a un "foyer d'agrément" de chauffage au bois buche, + ou - inefficace.
- Il faudrait que nos journalistes et nos élites voyagent un peu plus, par exemple au hasard en Autriche, pour comprendre combien en France nous avons des oeillères : on pousse tout le monde à la pompe à chaleur, mais on oublie d'expliquer qu'avec un COP de 3, la machine ne fait que rattraper le mauvais rendement de conversion des centrales nucléaires (ou à charbon / fioul lourd lors des pics d'hiver...)

enbois | 07 novembre 2009 à 01h03 Signaler un contenu inapproprié
Re:Article à visée péjorative envers le bois

En France métropolitaine, le ratio n'est pas de 50/50 pour les émissions de poussières fines (PM2,5) par le bois et le transport.
Selon les estimations du CITEPA, organisme chargé des inventaires de la pollution atmosphérique dans notre pays, pour l'année 2007 (dernières estimations), le bois est responsable de 35 % des émissions de PM2,5 et le transport routier de 12%. Si l'on passe aux émissions de poussières très fines (PM1,0), encore plus dangereuses pour la santé, 61% de ces émissions sont attribuées au bois et 16% au transport routier.

Moralité : il y a un gros problème avec le chauffage au bois chez nous, et des mesures urgentes sont à prendre notamment dans le secteur domestique.
Quelques lieux communs à rappeler :
Le talon d'Achille du bois : il est un combustible SOLIDE ; ce problème est en partie résolu justement avec les granulés. Le plus gros problème vient de l'utilisation encore en trop grand nombre d'appareils peu performants, ou d'appareils performants mal exploités ! Il y a en outre un manque d'information très dommageable de la part des pouvoirs publics, et aucun contrôle sur les appareils de chauffage individuels !

Infos :

- Format SECTEN (PDF) du CITEPA : http://www.citepa.org/publications/Inventaires.htm

1. Transports (routier, hors routier) : pages 86 à 89.
2. Analyse selon les différentes énergies : bois, etc., pages 202 et suivantes.
Quelques petits calculs simples sont nécessaires.

- Plan National Santé Environnement; mesures envisagées :

1. http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/10.07.08_-_Dossier_de_presse_air_cle76b3fd.pdf (pages 18 et 19).

2. http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/PNSE_2_OO_cle0bbed2.pdf (pages 24 et suivantes).

Cordialement.

elvius | 09 novembre 2009 à 22h35 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Article à visée péjorative envers le bois

Puisque vous êtes si bien informé et que vous vous êtes porté volontaire pour faire des calculs simples, pourriez-vous être assez aimable pour délivrer une information complète:
PM 2,5: bois 35% et transport 12%, soit 47%. Qui est responsable des 53% restant ?
PM 1: bois 61% et transport 16%, soit 77%. Restent 23% non expliqués, à qui les attribue-t-on ?

Quitte à donner de doctes explications, autant être complet.

Le bois a toujours été solide et durant les différents millénaires où il a été le combustible principal, cette caractéristique a pu être surmontée. Je ne vois pas pourquoi ce serait un si énorme problème à l'heure actuelle, sauf à souligner en parallèle que le pétrole pose un gros problème car il est liquide et que, étant extrait à des milliers de km, il pose de très sérieux problèmes de logistique, avec des risques énormes (avec un cargo de plaquettes forestières, le risque de marée noire et tout de même largement atténué, au pire on peut les repêcher à l'épuisette - grande, certes) et que le gaz possède le phénoménal désavantage d'être gazeux, ce qui n'est pas sans poser des problèmes de transport et de stockage, que le charbon (un épouvantable solide lui aussi) s'avère lourd et extrait à des milliers de km lui aussi, souvent dans des conditions germinaliennes d'ailleurs, que l'uranium allie au désavantage d'être radioactif et d'être extrait à des milliers de km le fait qu'on régule assez mal la production d'énergie pour l'adapter aux besoins en temps réel, que le vent ne souffle pas toujours dans la bonne direction et que le soleil ne brille pas en permanence et de façon régulière (outre l'emprise foncière nécessaire pour produire les MW nécessaires, du fait des très faibles rendement des capteurs, ce qui ne va pas tout à fait dans le sens d'une utilisation économe des espaces agricoles et forestiers, quant à équiper le bâti ça a vraiment l'air beaucoup trop compliqué).

Alors oui, vraiment, comme vous le dites, le fait que le bois soit solide est le pire problème que nous ayons à traiter à l'heure actuelle...

L'objectif de ce long message n'est pas de nier les problèmes du bois mais il serait tout de même bon de ne pas trop orienter les argument avancés en tronquant les informations ou en livrant des analyses largement incomplètes.

CapMargaret | 10 novembre 2009 à 11h02 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Article à visée péjorative envers le bois

C'est tout simple. La balle est maintenant dans votre camp.
Téléchargez le format SECTEN et complétez votre information vous-même.

J'ai limité ma réponse à l'observation du commentaire concernant le bois et le transport.

Pourquoi le développement du bois-énergie inquiète à l'heure actuelle (je précise bien à l'heure actuelle), c'est qu'il existe une forte disproportion entre son importance relativement secondaire sur le marché de l'énergie (il ne représente que 5% de la consommation d'énergie finale dans notre pays) et sa contribution très importante, en ce qui concerne certains polluants majeurs (particules fines, HAP, benzène...), à la dégradation de la qualité de l'air. Les causes principales sont fournies dans ma réponse précédente.

Ce n'est pas rendre service au bois-énergie que de nier cet état de fait.
Il y a des mesures urgentes à prendre si l'on veut que cette forme d'énergie, qui par ailleurs a des qualités incontestables, pour ne pas dire irremplaçables, puisse non seulement perdurer, mais aussi se développer.

Cordialement.

elvius | 10 novembre 2009 à 14h45 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Article à visée péjorative envers le b

Il ne s'agit pas de nier le problème, mais de le prendre à bras le corps ! Et il est évident qu'avec des articles de cette veine, on ne va pas pousser les particuliers vers le bois, ni les collectivités d'ailleurs !

Or et c'est là où c'est important, si émission de poussière il y a, ce n'est pas sur les chaudières automatique actuelles, mais c'est parce que depuis trop longtemps on a été lâche à laisser s'installer du matériel de facture douteuse, au lieu de reserrer fortement les seuils de pollution, comme l'Autriche ou l'Allemagne l'ont fait depuis longtemps, et de rendre obligatoire les contrôles annuels.
Et si le problème peut être réglé, c'est en poussant fortement au changement des anciens équipements en particuliers les cheminées et poêles anciens : pour quelle raisons métaphysique le crédit d'impôt sur le solaire est-il maintenu à 50 % jusqu'en 2012, et baisse t'il à 40 puis à 25 % l'année prochaine sur les chaudières bois, alors même que le bois est du solaire stocké sous forme de carbone ? Peut être parce que le solaire ne peut pas faire de mal à certains lobby énergétiques ?
Et les Autrichiens seraient-ils fous ? Avec environ 8 millions d'habitants, il consomme 990 000 T de pellets (sans compter les chaudières à bois déchiquetés), alors qu'en France pour 65 millions on en a consommé 208 000 T l'année dernière ?

enbois | 10 novembre 2009 à 18h49 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Re:Article à visée péjorative envers l

D'accord avec vous dans les grandes lignes pour votre diagnostic. Je vous ferais simplement remarquer que les combustibles et carburants fossiles organiques (fioul, essence, gazole...) sont également du solaire stocké sous forme de carbone, mais leur défaut impardonnable est d'être fossiles, donc non renouvelables.
Le crédit d'impôt ne va peut-être pas passer à 25% pour le remplacement des appareils anciens, ou du moins pas longtemps.
Dans ma première intervention à votre message initial, j'ai fourni deux liens vers le Plan National Santé Environnement. La version finale (2è lien) envisage la création d'un crédit d'impôt à un taux préférentiel en 2010 pour le renouvellement d'appareils anciens (qui est la priorité absolue : une sorte de prime à la casse) et en réservant les aides aux appareils les plus performants en termes d’émission de particules (page 24 du document).
Cordialement.

elvius | 12 novembre 2009 à 14h42 Signaler un contenu inapproprié
Comment optimiser le bois-énergie ?

Qu'est-ce qu'une énergie propre ?
Il semble qu'à l'heure actuelle on privilégie son impact sur le climat de la planète, impact qui doit être relativement faible.
Ceci a un effet pervers qui amène à classer dans les énergies propres par exemple l'énergie nucléaire, et dans les véhicules propres une partie des véhicules Diesel.
Si l'impact sur le climat de la planète est très important, il ne faut pas minimiser l'impact sur la santé de ses habitants.

Le bois-énergie n'échappe pas à ce constat.
Comment tirer profit des avantages indéniables de cette forme d'énergie tout en limitant ses inconvénients ?
D'abord, il faut cibler la cause principale de ces inconvénients. Un adage dit qu'un problème bien posé est à moitié résolu.
Le défaut principal du bois est son caractère de combustible SOLIDE. Conséquence : ses constituants oxydables passent plus difficilement à l'état gazeux que les constituants des combustibles liquides comme le fioul ; pour le gaz naturel, le problème ne se pose pas puisqu'il est déjà à l'état gazeux. Le bois génère ainsi plus de sous-produits de combustion incomplète (notamment des particules carbonées, des HAP, du CO et du benzène : voir le texte du présent article) que ses concurrents directs que sont le fioul domestique ou le gaz naturel. Je n'insisterais pas sur les inconvénients de ces derniers (combustibles fossiles, impact sur le climat...) ; ils sont condamnés à disparaître.

Comment réduire les émissions dangereuses du bois-énergie ?
Deux documents parus dans la revue Bioenergie International, qui fait la promotion du bois-énergie, mais d'une manière particulièrement responsable, apportent quelques réponses.
Leur souci est résumé dans cette phrase extraite du premier document : « Parce que les problèmes de santé publique engendrés par la pollution de l’air pourraient dépasser ceux du réchauffement climatique, il est important que le chauffage domestique au bois se développe proprement ». Je renvoie à ces documents pour de plus amples informations (documents 1 et 2 ci-dessous).

Dans ces documents, je me limiterais au remèdes axés sur le sujet du présent article : les granulés de bois.
Parmi les remèdes envisagés figure l'amélioration du combustible, notamment sa granulométrie.
La pulvérisation du bois, pour augmenter sa surface de contact avec l'air et donc faciliter sa combustion, est justement l'effet recherché avec les GRANULÉS DE BOIS.
C'est une avancée importante dans l'amélioration du combustible et, par voie de conséquence, dans la réduction des émissions polluantes.

Autre remède exposé dans ces documents : la FILTRATION des rejets. Des FILTRES À PARTICULES adaptés au secteur domestique commencent à voir le jour et certains sont actuellement disponibles en Suisse (document 3).
Dans un reportage diffusé au journal de 20 heures de TF1 le 2 janvier 2008, dont le sujet était la pollution générée par le chauffage au bois, ce principe de filtre à particules est évoqué. Je reproduis ici les phrases prononcées à ce sujet (j'avais pris le soin d'enregistrer ce reportage) :
- de la commentatrice : « L'idéal est une chaudière dernière génération, avec un bois propre et sec, comme ces GRANULÉS ; mais ce n'est pas suffisant, il faudrait les équiper d'un FILTRE ».
- d'un professionnel appartenant à un réseau d'installateurs de chaudières à bois : « Ces chaudières effectivement, bénéficiant de ce filtre, rejetteront moins de particules dans l'atmosphère, donc cette démarche que nos voisins européens ont prise, je pense que, en France, ça suivra et l'année 2008 verra, sur les CHAUDIÈRES À GRANULÉS, ce principe de FILTRE À PARTICULES ».
À ma connaissance, ce principe de filtre à particules pour les chauffages domestiques n'est pas encore d'actualité dans notre pays.

- Mais une avancée à mon sens décisive a été obtenue récemment : quoi de mieux qu'un combustible gazeux pour obtenir une combustion quasi-complète ?
On connaît le BIOGAZ, produit de la MÉTHANISATION de déchets fermentescibles.
Cette technologie n'est pas applicable au BOIS : en effet, le bois sort pratiquement « non-digéré » d'une installation de fermentation.
Un procédé de CONVERSION DU BOIS EN MÉTHANE est désormais au point et déjà opérationnel.
Ce « gaz naturel de synthèse » (GNS) ISSU DU BOIS, de qualité similaire à celle du gaz naturel, possède ainsi tous les avantages du bois-énergie et ceux du gaz naturel fossile, sans leurs inconvénients.

Il apparaît comme une énergie primaire quasi-parfaite :
- Comme le bois, il est une énergie locale, renouvelable, avec un impact quasi-neutre sur le climat. Son utilisation peut être effectuée de façon décentralisée et il contribue à l'indépendance énergétique.
- Comme le gaz naturel, sa combustion est peu polluante. On résout ainsi d'une manière optimale le problème des émissions polluantes du combustible bois.
- Sa qualité (il est constitué à 98% de méthane : document 4) lui permet de se substituer ou se mélanger au gaz naturel fossile.
- Cette technologie permet ainsi une utilisation finale dans le domaine du chauffage, mais également dans le domaine des transports (véhicules au gaz naturel) et la production d'électricité.

Le procédé de gazéification du bois n'est pas nouveau ; ce procédé conduit à un mélange gazeux (gaz de bois) constitué principalement de dihydrogène (H2), de monoxyde de carbone (CO), de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4) ; mais une étape supplémentaire déterminante a été mise au point : la conversion catalytique du CO et du H2 en méthane (conversion appelée MÉTHANATION), qui conduit à ce GNS de qualité similaire à celle du gaz naturel fossile.

Les protagonistes principaux de cette production industrielle de méthane à partir du bois :
- en Suisse : l'institut Paul Scherrer (PSI), qui a élaboré le principe de cette production.
- en Autriche : l'université technique de Vienne.
- Dans le district de Güssing (Autriche), un groupe helvético-autrichien a testé une installation de démonstration pour la production de ce GNS. Cette installation est à présent opérationnelle et a été inaugurée fin juin 2009.

Cette solution innovante suscite l'intérêt des géants européens de l'énergie :
- « Vattenfall » en Suède (une centrale 25 fois plus puissante que celle de Güssing, qui peut chauffer 150 foyers en hiver, est en projet à Göteborg).
- « EDF » en France.
- « E.ON AG » en Allemagne.

De nouveaux projets sont en cours : après le gaz, il est envisagé par exemple de synthétiser du diesel et de l'essence à partir du bois. L'objectif est de concevoir un agro-carburant qui ne menace pas les cultures vivrières.

L'événement Güssing a été relaté dans différents médias.

Je n'ai pas trouvé trace de cet événement sur le site d'Actu-Environnement, et je le regrette.

elvius | 16 novembre 2009 à 18h03 Signaler un contenu inapproprié
Re:Comment optimiser le bois-énergie ?

Dans mon commentaire, j'ai omis de préciser un autre atout d'ordre économique et environnemental de cette conversion du bois en gaz naturel de synthèse.
La transformation ne nécessite pas l'utilisation de bois de qualité, donc chers. Sont principalement concernés les bois forestiers bon marché et de qualité inférieure, les déchets ligneux de l'industrie de transformation du bois, les déchets de bois urbains non traités disponibles dans les déchèteries, les déchets de bois ménagers ou municipaux (élagages....) par exemple ; on voit donc en outre l'intérêt environnemental : une nouvelle valorisation on ne peut plus écologique des déchets de bois.

Cette production industrielle de méthane est également très intéressante en Europe de l'Est, qui possède de grandes réserves de bois-énergie.

elvius | 16 novembre 2009 à 18h36 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question à la journaliste Sophie Fabrégat

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires