À en croire les professionnels du secteur, le granulé bois cumule les avantages. Pourtant, si ce combustible possède de nombreux atouts, certains points noirs restent à améliorer avant de rendre cette filière économiquement et totalement écologiquement viable.
Un impact environnemental à améliorer
Produits à partir de sciures et de copeaux de bois non souillés, les granulés (ou pellets) proviennent principalement des industries de première transformation du bois (scieries) et de deuxième transformation (menuiseries). Les sciures, à l'état de farine, sont comprimées par une presse afin d'obtenir de petits cylindres de 6 à 10 mm de diamètre et de 10 à 50 mm de longueur. La compression mécanique évite l'usage de colle ou d'autres additifs.
Si le granulé affiche une meilleure combustion que les autres combustibles bois (bûches et plaquettes) et donc des niveaux d'émissions plus faibles à cette étape (particules fines, HAP, CO et benzène), son bilan environnemental global est moins bon. Il est néanmoins meilleur que les combustibles fossiles (gaz et fioul).
Selon une étude de l'ADEME publiée en 2005, l'unité d'énergie utile rendue par unité d'énergie non renouvelable consommée était de 6 pour les granulés, contre 13 pour les bûches, 20 pour les plaquettes, 0,8 pour le gaz, 0,7 pour le fioul et 0,3 pour l'électricité.
Pour 1 kWh utile chez lusager, le granulé émet 41,9 g équivalent CO2 (dont près des 2/3 lors de sa mise à disposition), la bûche 35 g éq co2, les plaquettes 33,2, l'électricité 105, le gaz 222 et le fioul 466.
Des voies de progrès
La filière doit donc améliorer son bilan environnemental global. Car si le granulé présente l'avantage d'être moins émissif lors de sa combustion (avantage non négligeable puisque le chauffage au bois est l'une des principales sources d'émission de particules), le coût énergétique de sa fabrication, de son transport et de son emballage reste trop élevé. L'ADEME recommande donc d'améliorer les process de fabrication et de limiter le conditionnement : ''le potentiel de réduction des impacts énergétiques et environnementaux de la filière semble important et dépend essentiellement de l'amélioration des performances des technologies utilisées pour la granulation et des capacités de production des usines de fabrication. (…) L'ensachage plastique (…) répondant à une consommation limitée de bois pour un chauffage au bois d'agrément, alourdit très sensiblement le bilan environnemental de la filière. Il serait bénéfique de privilégier des conditionnements de meilleure qualité environnementale (plastique recyclé, papier-carton recyclé)''. Favoriser les filières courtes est également un enjeu. C'est pourquoi la filière se structure sur l'ensemble du territoire.
Les déboires à éviter
La filière doit également éviter certains écueils en se développant. Une hausse trop rapide de la demande peut mener à une incapacité à suivre pour l'offre. En Europe, malgré une hausse de la production de 2,5 à 6 millions de tonnes en 4 ans, la demande n'a pas été totalement satisfaite, menant ainsi à un import massif de granulés, d'origine nord américaine notamment. De ce fait, les prix ont augmenté. Le granulé est pourtant déjà un combustible onéreux (6,76 centimes d'euros le kWh PCI en 2007 contre 3,25 pour la bûche, 1,86 pour la plaquette, 6,49 pour le fioul, 5,59 pour le gaz et 13 pour l'électricité).
Autre danger : la concurrence d'usage, tant au niveau des sciures et copeaux de bois qui sont utilisés pour d'autres usages comme les panneaux de particules que des usages des granulés eux-mêmes : les centrales thermiques existantes sont tentées aujourd'hui de substituer le bois au charbon.