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Greenlys : vers un outil support du marché de capacité

Une expérimentation réalisée à Grenoble et à Lyon, Greenlys, teste depuis juin 2012 un système de gestion intelligente de l'électricité. Ce projet de smart grid anticipe la mise en oeuvre, fin 2015, d'un marché de capacité.

Energie  |    |  D. Laperche
Greenlys : vers un outil support du marché de capacité

Une maîtrise des factures, l'intégration des productions décentralisées d'électricité ou encore l'ouverture à un "effacement des consommations" : les potentiels du projet Greenlys laissent entrevoir un futur modèle de réseau de distribution d'électricité qui pourrait intégrer les contraintes environnementales, sociales et d'indépendance énergétique.

Cet outil s'inscrit dans la lignée de l'ouverture du marché de capacité fin 2015.

Lancée en 2012 suite à un appel à manifestation d'intérêt de l'Ademe, l'expérimentation (1) testera le fonctionnement de ce smart grid jusqu'en 2016. Quarante millions d'euros seront consacrés à ce projet.

Un test grandeur nature

La particularité de l'opération ? La démonstration, grandeur nature, intègre l'ensemble des acteurs du marché de l'électricité, du producteur aux consommateurs. Ainsi, 1.000 clients résidentiels et 40 sites tertiaires expérimentent dans des conditions réelles ce système à Grenoble (dans l'éco-quartier ZAC de Bonne, la presqu'île scientifique ainsi que le quartier d'Europole) et à Lyon (dans les 4e, 5e, 6e et 9e arrondissements ainsi que le quartier Lyon Confluence).

Les consommateurs sont incités à pratiquer une gestion active de leur consommation. Equipés de compteurs communiquant Linky et d'une interface de pilotage, ces derniers suivent leurs dépenses en énergie et gardent un contrôle sur leurs factures. Ils peuvent réduire ou "effacer" les pics de consommations quotidiens : l'alimentation électrique des radiateurs ainsi que du chauffe-eau peut être interrompu sur de courtes périodes (1 ou 2 heures) grâce au pilotage du système. Le client peut toutefois, s'il le souhaite, annuler cet ordre.

Les premiers retours de Greenlys montrent que les testeurs utilisent, pour l'instant, peu cette possibilité : moins de 5% d'annulations ont été observés depuis le début de l'expérience. Les résultats définitifs confirmeront ou non cette tendance.

Cet effacement semblerait également peu altérer le confort des utilisateurs : la variation de température induite serait réduite de 0,1 à 0,2°C en moyenne, selon les partenaires du projet.

Un nouveau métier : l'agrégateur de flexibilité

La gestion des gisements de consommation et d'effacement ouvre la porte à un nouveau métier : l'agrégateur de flexibilité. Son rôle ? Identifier et rassembler ces offres et demandes pour les valoriser avec une taille suffisante sur le marché de l'électricité. Ainsi, dans Greenlys, ce dernier décide, en fonction de la flexibilité de chaque foyer et des besoins du réseau, des effacements du jour pour le lendemain.

" Il faut veiller à la sécurité du réseau mais également à ne pas générer de nouvelles pointes", souligne Jacques Longuet, coordinateur du projet Greenlys. L'objectif de la période de test consiste également à maîtriser "l'effet rebond".

L'expérimentation s'intéresse aussi aux enjeux de l'intégration de production d'énergies renouvelables intermittentes au réseau.

L'accueil de productions d'électricité décentralisées pourrait s'avérer générateur de problèmes (perturbations de tension, de déséquilibres entre phases, etc.).

Des tests d'impact de productions photovoltaïques sur le réseau sont programmés dans le quartier Confluence et dans le 9e arrondissement à Lyon.

Dans le cadre de Greenlys, une micro-cogénération au gaz naturel de 50 kWe a été installée dans une copropriété du quartier Bouchayer-Viallet à Grenoble. Elle servira également pour des essais de pilotage de production décentralisée.

Anticiper le déploiement des véhicules électriques

Autre piste d'expérimentation : anticiper le déploiement des véhicules électriques. Ainsi, les bornes de recharge pourraient à terme servir de réserve d'électricité et demander une gestion fine des prévisions de production.

Enfin, le système devrait permettre une "auto-cicatrisation des réseaux" : un incident sur le réseau basse tension (par exemple, une défaillance d'un câble souterrain) pourra être détecté et transmis par Linky à l'Agence centrale de supervision d'ERDF. Celle-ci enverra alors un véhicule d'intervention.

1. Les partenaires du projet sont ERDF, GDF Suez, GEG, Schneider Electric, Grenoble INP, RTE, Atos Worldgrid, Alstom, CEA, Hespul, l'agence régionale RhonAlpEnergie Environnement, CNRS EDDEN

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