Selon un dernier rapport du cabinet de consultant spécialiste du thon rouge ATRT, 46% des thons rouges pêchés entre juillet 2008 et mai 2009 par les pêcheries espagnoles étaient de jeunes poissons qui n'avaient pas encore pu se reproduire, à destination du marché asiatique du sushi. Entre 8,4% et 21,1% du thon rouge vendu au Japon proviendrait de captures illégales de jeunes poissons.
Les scientifiques de l'ICCAT ''ont estimé en octobre qu'il ne reste que 15% de la population originale de thon rouge et ces nouvelles données montrent que la pêche continue sans contrôle'', a déclaré Raul Garcia, responsable pêche de WWF. ''Toutes les données signalent le risque imminent d'effondrement de cette espèce en Méditerranée'', a de son côté souligné Celia Ojeda, responsable océans de Greenpeace.
L'ICCAT, qui se réunit au Brésil jusqu'au 15 novembre 2009, doit décider des quotas de pêche pour le thon rouge de l'Atlantique de l'est et de Méditerranée. Les deux organisations demandent à l'ICCAT la fermeture temporaire de cette pêche et l'interdiction de son commerce au niveau international. ''A ce niveau, la fermeture de la pêche et la protection des zones de reproduction sont les seules solutions, jusqu'à ce que l'espèce donne des signes évidents de récupération'', a déclaré Mme Ojeda.
De son côté, à l'instar des associations, l'eurodéputée et vice-présidente du Mouvement Démocrate Corinne Lepage a appelé le 12 novembre dans un communiqué à inscrire le thon rouge sur la liste des espèces protégées de la CITES en mars 2010 au Qatar. ''Inscrire le thon rouge à l'annexe I de la CITES, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, est le dernier espoir de sauver cette espèce pour les générations futures'', a-t-elle prévenu. ''La Commission européenne, qui négocie en ce moment-même le taux de capture autorisé pour le thon rouge l'année prochaine, doit prendre ses responsabilités et demander un quota zéro'', a estimé Corinne Lepage.
Rappelons que la Commission européenne, qui a proposé en septembre d'inscrire le thon rouge à l'annexe I de la CITES, n'a pas trouvé la majorité requise parmi les Etats membres dont la France.
Article publié le 12 novembre 2009