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Actu-Environnement

Grenelle de l'environnement : les associations élèvent le ton !

C'était prévisible! Avec des parties prenantes aux positions parfois inconciliables, les discussions du Grenelle se font de plus en plus vives. L'Alliance pour la planète qui vient d'ailleurs de présenter ses propositions, menace de claquer la porte.

Gouvernance  |    |  C. Seghier
L'enjeu des Grenelle est primordial de sorte que les discussions se font de plus en plus vives : les associations membres du collectif « L'Alliance pour la planète » ont menacé de quitter les débats si le ministère de l'Écologie n'apportait pas rapidement une clarification sur les méthodes de travail des groupes préparatoires. On a failli claquer la porte du groupe de travail n° 5 aujourd'hui, et la réunion OGM d'hier fut difficile, a expliqué Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace France et porte-parole de l'Alliance, lors d'une conférence de presse organisée le 11 septembre à l'auditorium de la Grande galerie de l'évolution du Muséum d'Histoire naturelle. Les discussions sont très dures au sein des groupes de travail entre les représentants de l'Etat, des ONG, des syndicats, des collectivités locales et du patronat, a-t-il ajouté.

Alors que la phase finale des discussions en groupe de travail est engagée, l'Alliance, la Fondation Nicolas Hulot et France nature environnement (qui fédère la plupart des associations française de protection de la nature) ont adressé une lettre ouverte au Ministre d'Etat Jean-Louis Borloo concernant la méthodologie retenue par le gouvernement pour le déroulement du Grenelle de l'Environnement. Les associations demandent notamment des précisions sur la restitution des travaux conduits par les groupes de travail, sur l'organisation de la consultation publique et de la négociation finale.

Rappelons que le Grenelle de l'environnement lancé le 6 juillet et demandé par le Président de la République, doit aboutir à un plan d'action de 20 à 30 mesures concrètes et quantifiables. Les propositions sont élaborées par six groupes de travail qui se penchent chacun sur un thème : la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles, l'instauration d'un environnement respectueux de la santé, l'adoption de modes de production et de consommation durables, la construction d'une démocratie écologique, la promotion de modes de développement écologique favorables à la compétitivité et à l'emploi. Il est prévu que les groupes se réunissent quatre fois jusqu'en septembre, avant de rendre leurs préconisations en vue d'un rapport de synthèse le 27 septembre. Six réunions régionales et un débat sans vote devraient ensuite avoir lieu à l'Assemblée nationale et au Sénat. Le public pourra en outre s'exprimer via Internet. Une réunion finale aura lieu fin octobre, ouvrant selon les sujets, sur un processus législatif ou sur la mise en place de programmes opérationnels au nombre de quinze ou vingt. Un projet de loi de programmation sur les conséquences du Grenelle sera ensuite probablement soumis avant Noël au Parlement, ainsi que d'autres projets de loi en attente (responsabilité environnementale et OGM).

Mais les associations environnementales veulent que les recommandations qui sortiront des groupes de travail, fin septembre, fassent l'objet d'une négociation et soient validées par les participants. De ce fait, elles demandent qu'une version de travail soit soumise par les rapporteurs à l'ensemble des représentants des cinq collèges, au moins 3 jours avant la tenue de la dernière séance plénière, afin que les différentes parties prenantes puissent en prendre connaissance et faire part de leurs commentaires avant la dernière plénière. Elles regrettent de n'avoir à ce jour aucune visibilité sur les modalités pratiques concernant les réunions de consultation en régions. Pourtant les associations de protection de l'environnement locales doivent être impliquées dans l'organisation de cette consultation publique, soulignent-t-elles. Elles demandent en outre que soient arrêtées, en concertation avec les associations, les modalités de la négociation finale. Si le gouvernement n'adopte pas des mesures drastiques qui permettront une vraie transformation de la société, ce Grenelle sera un échec, a prévenu Daniel Richard, président de WWF France.
Notons encore qu'en ce qui concerne les organismes génétiquement modifiés (OGM), qui font l'objet d'un intergroupe de travail spécifique, le risque de blocage est bien réel, puisque les associations exigent à minima un moratoire sur les cultures en plein champ.

Les associations membres de l'Alliance pour la planète ont par ailleurs présenté les mesures phares qu'elles défendent dans le cadre du Grenelle de l'environnement.
Outre le moratoire sur les cultures d'OGM en plein champ, l'abandon de l'EPR, la réduction de l'utilisation des pesticides, l'interdiction des ampoules à incandescence, la promotion de l'agriculture biologique, la création d'un statut protégeant les lanceurs d'alerte, la lutte contre la pêche pirate figurent parmi les propositions.

Concernant l'efficacité énergétique des bâtiments, l'alliance préconise notamment pour les constructions neuves, de fixer des seuils de performance de plus en plus faible pour atteindre 50 kWh/m2 de consommation annuelle pour le chauffage et l'eau chaude et pour l'habitat existant, ainsi qu'une nouvelle réglementation qui impose, à l'occasion de chaque transaction immobilière (vente ou location), une rénovation thermique avec un objectif de 80 kwh/m2/an. En outre, les ONG souhaitent la mise en place par le secteur bancaire de prêts adaptés à la rénovation thermique et la Mise en place par la Caisse des dépôts d'outils financiers appropriés, destinés aux collectivités locales et aux offices HLM. Rappelons qu'un dispositif de prêts bonifiés pour l'efficacité énergétique est actuellement développé dans certaines régions comme la Picardie. L'Allemagne a en outre lancé un vaste programme de rénovation depuis quelques années.

Pour les transports, différentes pistes sont étudiées : baisse généralisée des vitesses sur les routes, réduction de la consommation unitaire des véhicules pour doubler leur efficacité en 10 ans, moratoire sur les projets d'autoroutes et d'aéroports, éco-redevance sur les marchandises, bonus-malus sur les véhicules particuliers et favoriser les modes de transports sobres en carbone. Afin de financer les modes de transport alternatifs à la route et à l'avion, il faut doter l'AFITF (Agence de financement des infrastructures de transport de France) de moyens financiers conséquents, préconise l'alliance. Pour cela, il est possible d'affecter à l'Agence le produit des nouvelles écotaxes ou éco-redevances sur le transport routier et aérien, dont les ressources ne sont pas assurées au-delà de 2009, notamment pour le financement des réseaux ferré et fluvial, ainsi que du transport combiné, ajoute le collectif d'associations. Pour l'alliance, la réduction annoncée du fret ferroviaire constitue donc un mauvais signal envoyé par la SNCF.

Réactions11 réactions à cet article

Mauvais message

Pas étonnant que la discussion se durcisse avec un maître de cérémonie qui envoie le plus mauvais signal possible en faisant un A/R au GroënLand (65 t de CO2 !) pour aller regarder ce qu'il peut voir sur Internet.
Que le trajet soit compensé au niveau du carbone n'y change rien :
- d'une part sur le principe la compensation carbone n'a d'intérêt que pour un voyage "obligatoire"
- d'autre part je n'ai pas l'impression qu'il va payer le voyage de sa poche ... mais bien de la mienne.

Philippe | 13 septembre 2007 à 09h18 Signaler un contenu inapproprié
Une pétition nationale

L’Alliance pour la planète souligne plutôt excellemment de réels problèmes dont le solutionnement est urgentissime.

Mais , « en face », ils ont certainement une idée assez claire de la réalité des "effectifs actifs" qu’il y a derrière chaque association de l’Alliance.

Peut-être faudrait-il donc, sans traîner, lancer sur Internet une pétition (bien et logiquement formulée) du genre

« Après avoir pris connaissance attentivement et compris les vingt ( ?) principaux sujets constituant la plate forme d’alerte * de l’Alliance pour la Planète , je me joins à toutes celles et tous ceux qui demandent aux autorités politique de mettre en œuvre très rapidement les solutions réalistes préconisées par l’Alliance. En prenant l’essentiel du financement là où tout le monde sait qu’il est et le solde en application intelligente du principe « pollueur-payeur ».

Chaque signataire (par Internet donc) précisant bien son âge.

Des millions de nos concitoyens sont susceptibles de signer cette pétition. N'ayons donc pas peur d'un éventuel échec. S'il y a trente ans nosu étions peu nombreux, il y a croissance des prises de conscience dans toutes les couches sociales en 2007.

* « Plate forme d’alerte » ou un autre terme, mais pas de mots creux du genre « exigences », car nous ne sommes pas en position d’exiger. Tout au plus de dénoncer efficacement à un maximum de nos concitoyens français et européens, la persistance de vieille incurie de notre microcosme politique de droite comme de gauche et du centre.

S utile | 13 septembre 2007 à 09h39 Signaler un contenu inapproprié
tenir bon

il faut tenir bon face aux effets d'annonce qui sont quotidiens. un super ministère, une surper RDV (le Grenelle de l'environnement) tout cela appelle de super décisions, pragmatiques, mesurables....; bref une vraie politique volontariste. Alors effectivement, exiger de la transparence, de la concertation constructive et des objectif ambitieux me parait être la moindre des choses. sans quoi ce sera encore un outil de communication sur le dos des vrais enjeux et notre planète.

paco | 13 septembre 2007 à 09h47 Signaler un contenu inapproprié
Propositions réfléchies?

A la lecture de l'article il semble que nombre de propositions présentées comme "obligatoires" ne soient pas bien réfléchies dans leurs conséquences. Par exemple: "interdiction des ampoules à incandescence". en usage épisodique et de courte durée, leur bilan global n'et pas forcément défavorable, est-ce raisonable d'imposer du basses conso, qui met du temps à éclairer et coûte cher malgré tout. "Obliger lors de transactions immobilières à une rénovation thermique" est possiblement contre-productif. Pour des gens qui n'ont pas le moyens ou simplement doivent changer de région pour trouver du travail, etc., cela peut amener à des 'bricolages" insensés ou à décourager la mobilité, déjà perturbée par les taxes exorbitantes en France sur les transactions. Toutes ces propositions "obligatoires" sont assez décevantes quant à l'état d'esprit de la protection environnementale et assez peu intégrées dans une perspective de société.

Philippe CPH | 13 septembre 2007 à 09h55 Signaler un contenu inapproprié
La mesure PHARE la plus urgente

C'est un moratoire(sans date limite, bien sur) sur la construction de nouvelles centrales electriques au CHARBON. On peut et on DOIT banir ce combustible fossile. Cela n'aura aucune conséquence sur l'emploi.
On parle de séquestrer le gaz carbonique, mais on n'a pas trouvé de solutions fiables moins coûteuses en énergie que celle fournie pour l'obtension de ce CO2.
Le carbone est très bien séquestré dans les mines de charbon, n'y touchons pas!
Idem pour le gaz naturel.

Christophe | 13 septembre 2007 à 10h11 Signaler un contenu inapproprié
Re:Propositions réfléchies?

CHer Monsieur,

Votre analyse serait pertinente si vous n'aviez omis de parler d'une nouvelle génération d'ampoules à LED, ces diodes électroluminescentes qui sont tout à fait adaptées à des lieux où la fréquence d'allumage est élevée et la durée d'éclairage courte.
Deplus leur trés trés longue durée de vie (entre 10 000 et 50 000 heures, faites le calcul) les rend tout à fait écologiques !!!

Donc interdire les ampoules à incandescence reste une bonne mesure qui de plus va ravir les industriels car les coûts d'achats initiaux sont plus élevés, mais comme la durée de vie est trés longue, il y aura un pic de ventes puis une stabilisation...

ikoff | 13 septembre 2007 à 10h15 Signaler un contenu inapproprié
Re:Une pétition nationale

Vous avez parfaitement raison
C'est parce que l'opinion publique mettra la pression sur les négociations que les propositions auront plus de chance de passer.

Ce qui remplace les grèves de 68, ce sont les pétitions nationales comme on l'a pu voir pour les présidentielles avec le pacte de Nicolat Hulot.

ikoff | 13 septembre 2007 à 10h20 Signaler un contenu inapproprié
Re:Mauvais message

Tout à fait d'accord sur le fait que cette visite soit un "mauvais message". M. Borloo découvre tout ébahi ce que tout ceux qui s'intéresse un tant soit peu à l'écologie savent depuis bien longtemps. Des témoignages sur les conséquences du réchauffement climatique au pôle nord, il y en a des tas et des très sérieux, quel est le besoin d'aller sur place si ce n'est pour l'effet médiatique? A ceux qui lui demande si ce voyage était utile, il aurait répondu : "Alors qu'est-ce qu'on fait? On ne bouge plus? Chaque fois que je sors de mon bureau, j'apprend quelque chose" (source Nouvel Obs.com).
Il est quand même consternant qu'un ministre qui tient un rôle aussi important donne l'impression de redécouvrir la poudre chaque fois qu'il s'exprime sur un sujet. Ses conseillers en communication auraient peut être mieux fait de lui donner à lire quelques études sur le réchauffement climatique et organiser une rencontre avec des spécialistes du sujet qui auraient certainement été ravis de pouvoir partager leurs inquiétudes avec des politiques. Mais bon, pour la galerie, ça aurait été moins impressionnant...
Quand à la compensation par la construction d'une centrale hydroélectrique au mexique que les contribuables français vont financer (après avoir financé cette escapade)...

Val | 13 septembre 2007 à 10h59 Signaler un contenu inapproprié
Re:Une pétition nationale

L'idée d'une pétition est très bonne, seulement, des pétitions sur internet, on en reçoit toutes les semaines depuis des mois. L'urgence écologique est là c'est certain et nous n'avons plus le temps d'attendre que nos très chers dirigeants et décideurs pensent à ce qu'ils pourraient faire pour gagner encore plus d'argent sur le dos des mesures écologiques.
La pétition sur internet, bien évidemment je suis pour mais cela ne suffira pas.
Il faut penser aussi à ceux qui n'ont pas internet, donc aller faire signer cette pétition partout dans les lieux publiques comme pour les campagnes électorales. Ne pas oublier non plus les contre grenelle qui vont fleurir un peu partout en France, à commencer par celui de Lyon le 6 octobre prochain ainsi que les réunions d'information proposées par ATTAC dans de nombreuses villes. Il faudra aussi participer activement aux réunions d'information officielles et au forum mis en place par le gouvernement à la suite de la dernière réunion du Grenelle.
Le pouvoir est entre les mains des citoyens consommateurs, encore faut-il en prendre conscience et utiliser tous les moyens pour arriver à faire plier les lobbies de la chimie, du pétrole, des transports.... enfin tous ceux qui ne pensent qu'à nous pourrir la vie et qui n'ont rien à faire de la survie des hommes de cette planète malade de leur appétit d'argent ..

ya basta | 20 septembre 2007 à 11h40 Signaler un contenu inapproprié
pour augmenter la production d'énergie propre

En tant que propriétaire d'immeubles assujetti à l'ISF je pense qu'il serait bon de permettre aux personnes ayant le même profil de s'acquitter de l'ISF ( tout ou partie ) en équipant leurs immeubles de moyens de production d'énergie solaire ( cellules photovoltaiques sur les toits, produisant de l'électricité ) ou d'énergie éolienne ( éoliennes positionnées dans les espaces verts) ou de tout autre énergie encore à découvrir ou à perfectionner ( hydrogène ? ) L'ADEME jouerait alors le rôle de conseiller et de vérificateur in situ, le propriétaire aurait à coeur de mettre les meilleurs équipements pour valoriser ses immeubles et faire une action concrète pour la planète, les occupants payeraient moins avec une meilleure qualité de vie, et l'Etat aurait un ISF impeccablement employé pour une cause essentielle.
Cette façon de faire pourrait peut-être être employée aussi pour d'autres impôts (par exemple les taxes foncières) pour les propriétaires qui ne payent pas l'ISF et voudraient tout de même participer à ce mouvement.
Il faudrait que la mise en oeuvre soit simple ( sans trop de paperasses...) et surtout que des conseillers concrets et accessibles puissent aider les propriétaires de bonne volonté.
Signé Michèle Achard (Toulon)

Anonyme | 03 octobre 2007 à 12h07 Signaler un contenu inapproprié
Mauvais message

Je pense que notre gouvernement se sert de cela pour tenter de renflouer les caisses de l'Etat avec les taxes carbones etc or ils ne savent pas comment employer cet argent mais il faut punir l'utilisateur et créateur de CO², en général le travailleur.
Je vois moins le gouvernement imposé comme il le fait dans le privé et en région parisienne la prime transport domicile-travail pour inciter les travailleurs à prendre les transports en communs! Pourtant c'est une loi voulue et imposée depuis depuis janvier 2009 mais sans décrêt pour la fonction publique territoriale et hospitalière...car si on applique cela les Français de Province seront moins taxés pour le carbone donc il ne faut pas sortir ce décrêt que de nombreux fonctionnaires attendent depuis 9 mois déjà!
Cest la France nous ne sommes pas égaux ...sauf pour les taxes prises à la pompe.

Teichois | 23 septembre 2009 à 06h48 Signaler un contenu inapproprié

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