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Le Grenelle de l'Environnement focalise attentes et désaccords

Tandis que la réunion finale du Grenelle commence demain Mercredi et pour deux jours et que les dernières prises de positions se font entendre, les associations écologistes mettent la pression pour que des décisions radicales soient engagées.

Gouvernance  |    |  C. Seghier
   
Le Grenelle de l'Environnement focalise attentes et désaccords
   
Mercredi et jeudi, ONG, syndicats, patronat et représentants des collectivités locales rencontreront au ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables (MEDAD), le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo et la secrétaire d'Etat, Nathalie Kosciusko-Morizet pour quatre tables rondes* qui seront conclues à l'Elysée par le président Nicolas Sarkozy.
À l'issue de cette discussion, le gouvernement arrêtera un plan de 15 à 20 programmes d'actions. Certaines correspondront à des engagements volontaires d'acteurs publics ou privés, d'autres seront engagées par voie réglementaire ou seront soumises au Parlement pour mise en œuvre d'une loi-cadre voire seront portées au niveau européen.

Le MEDAD s'est félicité du succès des débats et plus particulièrement de la consultation Internet qui s'est achevée dimanche dernier : 4.259 contributions ont été déposées et vous avez été plus de 300.000 à vous rendre sur le site Internet** pour vous informer et suivre les débats, a indiqué Jean-Louis Borloo. 1.000 à 1.500 personnes ont en outre participé à chaque réunion publique, selon le MEDAD.

Pourtant, censées compléter les travaux finaux des réflexions des groupes de travail, les contributions sur le net ainsi que celles faites au cours des débats en régions se sont déroulés dans un climat plutôt tendu. Tandis que certains ont critiqué la précipitation du processus, le manque de clarté de l'organisation du Grenelle ou le choix arbitraire des villes des débats, les députés se sont montrés quant à eux inquiets sur les questions budgétaires. En outre, deux publications ont fait l'objet de controverses : le rapport Syrota sur la politique énergétique française, qui remet en cause l'objectif « facteur 4 » et le rapport Attali sur la mondialisation qui préconise notamment l'abandon du principe de précaution.

Si les groupes de travail du Grenelle de l'environnement sont tombés d'accord sur la gravité des diagnostics et l'urgence à agir, des divergences demeurent de toute évidence sur les mesures à mettre en œuvre. Or les ONG craignent que les décisions soient prises en dehors de toute négociation avec les collèges du Grenelle. Lors d'une conférence lundi 22 octobre, le porte-parole de Greenpeace France Yannick Jadot a émis de sérieux doutes sur la tenue des négociations et a regretté le peu d'implication dont l'Etat a fait preuve pendant les discussions dans les groupes de travail : on ne peut pas négocier avec l'Etat si on ne sait pas ce qu'il est prêt à faire, a estimé Yannick Jadot.

Les représentants internationaux de Greenpeace et WWF se sont montrés également sceptiques : nous n'avons pas encore entendu ce que nous aimerions entendre, a souligné Jim Leape, directeur général du WWF international qui a été reçu, le 22 octobre dernier, par la secrétaire d'Etat chargée de l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet. Gerd Leipold, directeur exécutif international de Greenpeace international considère de son côté que la rhétorique est bonne mais que les actions ne semblent pas encore être là. Il estime enfin limité l'impact du Grenelle français à l'étranger. Mais la France est observée, a-t-il lancé en ajoutant qu'un échec serait remarqué, et mauvais pour l'image de la France et de son gouvernement.

Les ONG mettent donc la pression afin que des décisions claires soient prises. Pour être une réussite et répondre à la crise environnementale, le Grenelle de l'environnement doit déboucher sur les décisions radicales qui font rupture avec le statu quo actuel, a jugé Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace et porte-parole de l'Alliance pour la planète. Ces décisions doivent impérativement comprendre des objectifs chiffrés et datés.

L'Alliance pour la planète, au sein de laquelle figurent notamment WWF et Greenpeace, demande ainsi un quadruple moratoire sur la construction d'autoroutes et d'aéroports, de nouveaux incinérateurs de déchets, du réacteur nucléaire EPR et sur les cultures d'OGM en plein champ. Elle signale également sur la nécessité de faire payer l'énergie à son vrai coût avec en 2008 une contribution énergie-climat.

De son côté, la fédération France Nature Environnement souhaite que la table ronde ne se résume pas à une opération de communication avec une surenchère entre acteurs, ni qu'elle se contente d'appliquer les lois existantes. La fédération attend des accords sur des réformes institutionnelles, fiscales et économiques, car, sans financement, par exemple de la protection de la biodiversité, il sera difficile de créer un point de rupture, selon la FNE.

Quant à Nicolas Hulot, il attend principalement du Grenelle qu'on donne un prix au carbone. Tous les économistes le demandent, a-t-il estimé sur Europe-1 en soulignant qu'il existait des moyens de faire accepter la taxe carbone à la population. Elle n'est pas populaire si on ne la fait pas à pression fiscale égale, si on ne déplace pas la fiscalité du travail sur la fiscalité énergétique et environnementale, a-t-il expliqué. L'animateur répondait de toute évidence aux septiques de la taxe carbone parmi lesquels l'association de consommateurs UFC-Que choisir qui annonçait le même jour qu'elle était fermement opposée à la taxe carbone illustrée notamment par l'augmentation des taxes sur le carburant. Elle aura un impact très négatif sur le pouvoir d'achat et elle ne permettra pas de réduire les émissions de gaz à effet de serre, a expliqué l'association illustrant malgré elle que Protection de l'environnement ne semblerait donc pas toujours parfaitement rimer avec Protection du consommateur.

Quoi qu'on en pense, cette opposition est révélatrice de l'enjeu des tables rondes qui commenceront demain : concilier au nom de l'intérêt général, de l'environnement et du développement durable, des considérations souvent divergentes !


* Lutter contre les changements climatiques, réserver la santé et l'environnement en stimulant l'économie, Préserver et gérer la biodiversité et les ressources naturelles, eau, pratiques agricoles, forêts, OGM et Instaurer une démocratie écologique

** http://www.legrenelle-environnement.fr

Réactions2 réactions à cet article

il est grand temps...

...de changer notre vision des choses et d'arrêter de fonçer droit dans le mur en emportant tout avec nous. c'est une véritable aberration !!! le monde ne tourne pas uniquement autour de l'être humain !!! MERCI A TOUTES LES ASSOCIATIONS QUI SE BATTENT POUR BOUGER LES CHOSES.

fany | 25 octobre 2007 à 13h22 Signaler un contenu inapproprié
les forfait:enemis des energies renouvelables

les fournisseurs d'eau,électricité ,gaz ;doivent abandonner la formule du forfait, et faire payer leur produits a l'unité.
en effet les économies seraient alors plus rentables pour le particulier et permetrait un développement plus rapide des énergies rennouvelables/isolation/récupération d'eau..

Médéric

Médéric | 27 octobre 2007 à 10h16 Signaler un contenu inapproprié

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