En matière de sobriété énergétique, les groupes de travail organisés par Agnès Pannier-Runacher se suivent, mais ne ressemblent pas. Lundi 6 septembre, c'est à un dossier particulièrement lourd que s'est attaquée la ministre de la Transition énergétique : celui des transports, responsable de 30 % des dépenses en énergie finale de la France. En compagnie de Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, elle a reçu les principaux acteurs de ce secteur : les sociétés concessionnaires d'autoroutes, les représentants des ports maritimes, les grands opérateurs de transports collectifs et ferroviaires, mais aussi Voies navigables de France (VNF), l'Union des aéroports français, l'ONG Transport et Environnement et RTE.
Objectif pour ces derniers, comme pour tous les membres des autres groupes de travail lancés par le gouvernement depuis le mois de juin dernier : élaborer un plan susceptible de leur permettre de réduire leur consommation d'énergie de 10 % d'ici à 2024, ou plus tôt si possible, puis de 40 % d'ici à 2050.
Si leur programme n'est qu'à ses prémices, plusieurs pistes commencent déjà à émerger, outre les traditionnelles réductions de température, évolutions de l'éclairage ou de la ventilation et l'accélération des chantiers de rénovation énergétique des bâtiments. La diminution, non chiffrée, des publicités lumineuses serait ainsi envisagée, chaque panneau consommant quelque 311 watts par heure, selon l'Ademe, ainsi que la mise en place de minuteries et de détecteurs de présence. Des panneaux photovoltaïques pourraient être installés et les déplacements du personnel devraient être améliorés, grâce au covoiturage, à l'autopartage et au développement du vélo, par exemple. Un référent énergie serait, en outre, désigné sur chaque site.
À l'échelle de leur entreprise, les participants prévoient aussi d'accélérer les formations à l'écoconduite et le renouvellement de leur matériel roulant ou volant, afin d'en acquérir de plus performants, de même que la modernisation de leurs systèmes de motorisation. Ils projettent également de se tourner vers des solutions énergétiques alternatives, comme l'hydrogène. Les procédures au sol et en vol pourraient encore s'améliorer dans le secteur de l'aérien, pour limiter la consommation de kérosène. La récupération de l'énergie grâce au freinage des métros est par ailleurs au programme. Enfin, les entreprises et opérateurs de transport se proposent de servir de relais d'information auprès du grand public sur l'impact de leur choix de mobilité. Un document plus complet est attendu dans les semaines à venir.