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Actu-Environnement

Guyane : le projet Montagne d'or est-il vraiment enterré ?

L'ambiguïté demeure sur la volonté du Gouvernement de mettre fin au projet de mine d'or géante. La prolongation des concessions était à l'ordre du jour de la commission départementale des mines. Le préfet l'a retirée en attendant une nouvelle expertise.

Aménagement  |    |  L. Radisson

« Notre position est claire : le projet Montagne d'or est incompatible avec nos exigences environnementales. Le Gouvernement s'y est opposé », assure Élisabeth Borne ce mercredi 16 octobre. La ministre de la Transition écologique et solidaire réaffirme ainsi la position du Conseil de défense écologique arrêtée lors de sa première réunion le 23 mai dernier.

L'ambiguïté demeure pourtant. La demande de prolongation des concessions des mines « Élysée » et « Bœuf-mort » détenues par la compagnie minière Montagne d'or était en effet à l'ordre du jour de la commission départementale des mines qui se réunit ce mercredi à la préfecture de Guyane. Cette demande était présentée avec un avis favorable de l'État, a alerté le collectif « Or de question » opposé au projet de mine aurifère géante. Ces demandes de prolongation avaient fait l'objet d'une consultation publique sur le site du ministère de l'Économie à l'automne 2018. Une consultation qui a recueilli plus de 99 % d'avis négatifs selon le collectif.

« Refuser la prolongation de la concession minière sans mener d'instruction, sur la base de critères environnementaux, n'est aujourd'hui pas légal et exposerait l'État à un contentieux », explique la secrétaire d'État Brune Poirson pour justifier le soutien de l'État. Pour qu'un tel refus soit à l'avenir possible, il est nécessaire de modifier le code minier, ajoute-t-elle. Une réforme dont le Gouvernement a lancé la concertation en septembre dernier avec l'objectif de présenter le projet en conseil des ministres en février 2020.

Signal troublant

La prolongation de la concession ne permettra pas d'autoriser les travaux, souhaitent rassurer les ministres. Ceci est formellement vrai puisque leur réalisation nécessiterait la délivrance d'une autorisation distincte. Reste que le Gouvernement envoie un signal troublant en émettant un avis positif sur la prolongation de la concession d'un projet qu'il dit, par ailleurs, incompatible avec les exigences environnementales. Le Gouvernement n'est en tous cas pas hostile à un développement de l'activité minière en Guyane. Depuis 2015, une vingtaine de permis y ont été accordés ou renouvelés, dont le tout dernier date du 3 octobre.

Suite au trouble causé par ce soutien, le préfet de Guyane indique avoir retiré le dossier de renouvellement des deux concessions de l'ordre du jour de la commission prévue ce 16 octobre. "Il sera représenté à l'occasion d'une prochaine commission, après une expertise juridique complémentaire", annonce ce dernier.

Réactions4 réactions à cet article

L'Etat n'a toujours pas tiré les enseignements de l'exploitation de la mine d'or de Salsigne, ses conséquences sur l'environnement et en particulier la pollution de la vallée de l'Orbiel. Aucune justification économique ou de soi-disant "développement" ne tient face à un probable désastre écologique et une opposition de la population locale à plus de 90 %.

mangouste | 17 octobre 2019 à 10h15 Signaler un contenu inapproprié

Que pèsent les leçons des impacts sanitaires et environnementaux de l'exploitation de mines aurifères face à la fièvre de l'or, à l'appât du gain et au culte du veau d'or ?
Un dossier de plus qui met en évidence le double langage et la fascination pour le mythe de la croissance infinie de nos décideurs dès lors que des intérêts financiers forts sont en jeu.

Pégase | 17 octobre 2019 à 13h10 Signaler un contenu inapproprié

Toujours dans l’atermoiement...l'Etat français. De grandes annonces par devant et le contraire par derrière: cette prolongation n'a pour but que de lasser les opposants et d'attendre des jours meilleurs. Erreur funeste car désormais, aucune opposition ne lâchera prise sur ce projet, maintenant ou plus tard, car d'accord avec mangouste.

gaïa94 | 17 octobre 2019 à 13h33 Signaler un contenu inapproprié

La Guyane, pour la France, c'est un pied en Amérique du Sud, Kourou, et l'or. Pour le reste, l'Etat laisse tout en déshérence, d'où services publics dégradés, immigration clandestine, prostitution, chômage et RSA, drogue, violence, orpaillage illégal (lisez Colin Niel). Peut-être l'orpaillage officiel est-il un peu moins polluant, mais de toute façon il se développe dans la forêt primaire... Et c'est bien connu, l'or comme l'argent n'a pas d'odeur, les deux circuits se mélangent. Quel gâchis, ce pays est magnifique !

dmg | 17 octobre 2019 à 20h18 Signaler un contenu inapproprié

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