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Actu-Environnement

Le diagnostic du HCB pour surmonter ses difficultés

Pour mener à bien sa mission d'instance consultative indépendante, le Haut conseil des biotechnologies estime avoir besoin d'un cadre politique clair, d'une vision partagée de son rôle par ses membres et d'une réelle expertise économique et sociale.

Risques  |    |  S. Fabrégat

Le HCB en bref

Les missions du HCB, installé le 22 avril 2009, ont été définies par la loi du 25 juin 2008 : éclairer le gouvernement sur toutes questions intéressant les OGM ou toute autre biotechnologie. Le Conseil scientifique (CS) est chargé de mener une évaluation des risques pour l'environnement et la santé publique et de formuler des avis. Le CEES se penche sur les impacts économiques, sociaux et éthiques des biotechnologies et dresse des recommandations.
"Un contexte politique et réglementaire abscons". Voilà ce qui aurait mené le Haut conseil des biotechnologies (HCB) à des difficultés, estime Christine Noiville, présidente du comité économique, éthique et social (CEES) du HCB. En janvier dernier, cinq membres (FNSEA, ANIA, GNIS, CFDT et Centre national des jeunes agriculteurs) ont claqué la porte de ce comité, à la suite de quoi François Fillon a demandé à Jean-François Dhainaut, président du Haut conseil, de se livrer à unbilan et une analyse de la situation.

Après quatre mois d'interviews et de réflexion, le verdict est sans appel : la "faible lisibilité gouvernementale" et l'impression, partagée par plusieurs membres, d'être "instrumentalisés" auraient été les éléments déclencheurs de ces démissions, même si d'autres problèmes internes ont également été soulignés à l'occasion de l'analyse.

La décision du gouvernement Fillon de "suspendre la mise en culture du maïs MON 810 en France, prise sans consultation du HCB sur un argumentaire pourtant d'ordre scientifique" et la publication de l'avis sur la coexistence entre cultures OGM et non OGM auraient constitué les gouttes d'eau de trop… "Même s'il constitue une instance consultative indépendante, le HCB ne peut exercer correctement ses missions que dans le cadre d'une politique gouvernementale claire, permettant d'accroitre son utilité et d'éviter tout sentiment d'instrumentalisation", indique donc le rapport livré ce jour au nouvel occupant de Matignon, Jean-Marc Airault.

Le document identifie également des pistes pour améliorer, en interne, le fonctionnement de l'organisme. Ses trois années d'existence ont montré "son intérêt démocratique et sociétal en ne réduisant pas la question des OGM aux seules problématiques environnementales et sanitaires, l'importance d'un débat pérenne entre les parties prenantes et du décloisonnement des expertises scientifiques, économiques et sociales", a tenu à souligner Jean-François Dhainaut. Mais cette richesse constitue également l'une de ses principales faiblesses : le CEES n'échappe pas aux profondes divisions de la société sur la question des OGM.

Le président du HCB propose donc d'élaborer une charte visant à clarifier son rôle et son fonctionnement : "Nous souhaitons insister sur notre rôle de concertation, et non de négociation, et définir les responsabilités de ses membres : confidentialité, loyauté vis-à-vis des avis pris, respect de la légalité, investissement dans les travaux…". Le HCB réfléchira également à la manière dont seront restituées les positions divergentes des membres du CEES et aux conditions d'un meilleur dialogue entre les deux comités (CS et CEES).

Les réflexions ont également souligné la nécessité d'une réelle évaluation des risques et des bénéfices des OGM. "En l'état, il est admis que les recommandations du CEES apportent des éléments de compréhension et de contexte, en replaçant les dossiers instruits dans leur cadre socio-économique". Mais cette analyse, soulignent de nombreux acteurs, manque de robustesse. Jean-François Dhainaut préconise donc la mise en place d'un groupe d'experts pérenne, aux côtés du CEES, qui pourrait lui fournir des données, des scénarios, des revues scientifiques sur des questions précises et éclairer la discussion.

Réactions1 réaction à cet article

Je proposerais bien la rédaction d'une thèse ayant pour sujet: la Charte, solution à tous les problèmes. Sous-titrée: La panacée universelle, c'est la Charte!

Albatros | 26 juin 2012 à 10h41 Signaler un contenu inapproprié

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