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Hinkley Point : le Royaume-Uni conditionne son feu vert au projet d'EDF

Le gouvernement britannique fixe une condition à la construction par EDF de deux réacteurs nucléaires à Hinkley Point : l'entreprise ne pourra pas vendre ses parts avant la fin des travaux. Les projets suivants seront sous surveillance.

Energie  |    |  P. Collet
Hinkley Point : le Royaume-Uni conditionne son feu vert au projet d'EDF

Ce jeudi 15 septembre, le gouvernement du Royaume-Uni a donné son feu vert au projet de centrale nucléaire d'Hinkley Point. EDF pourra construire les deux réacteurs EPR qu'il compte inaugurer en 2025 dans le Sommerset, mais le gouvernement britannique "impose de nouveaux et importants gardes fou pour les investissements étrangers futurs dans les infrastructures critiques [dont le nucléaire]", prévient le gouvernement de Theresa May. La réglementation anglaise devra être révisée.

"EDF se réjouit de la décision du gouvernement britannique, qui a confirmé ce jour son accord pour la construction par EDF de deux réacteurs EPR à Hinkley Point", indique l'entreprise. Même satisfaction du côté du gouvernement français : "Le ministre de l'Economie et des Finances et le secrétaire d'Etat à l'industrie se félicitent de l'accord du gouvernement britannique au lancement du projet de construction de deux EPR à Hinkley Point". L'Etat y voit l'opportunité "[de maintenir] des compétences [industrielles] dans la perspective du renouvellement du parc nucléaire français".

La première condition fixée par le gouvernement lui octroie un droit de véto sur une éventuelle revente de la centrale par EDF avant la fin des travaux. "Le gouvernement pourra empêcher la vente de la participation majoritaire d'EDF avant l'achèvement de la construction", explique le communiqué du ministère britannique en charge de l'énergie, précisant que cet accord doit encore être formalisé avec EDF. "Un échange de lettres entre EDF et les autorités britanniques traduira les discussions intervenues ces derniers jours pour concrétiser leur souhait de prendre en compte l'engagement d'EDF de maintenir son contrôle sur le projet Hinkley Point", confirme l'entreprise. "Nous assumerons le risque et la responsabilité de réaliser Hinkley Point", acquiesce Vincent de Rivaz, directeur général d'EDF Energy. Une fois la centrale achevée, le gouvernement pourra encore intervenir en cas de vente des parts d'EDF.

Les investisseurs sous surveillance

La seconde condition concerne les futurs investisseurs, et en particulier CGN, le partenaire chinois d'EDF. L'électricien français et son homologue chinois ont d'autres projets outre-Manche. Ils comptent construire deux autres réacteurs à Sizewell, avant que CGN construise un réacteur Hualong (1) à Bradwell, une centrale appartenant à EDF. Ce dernier réacteur, s'il est validé par l'autorité de sûreté anglaise, sera financé et détenu par le groupe chinois. Ce point inquiète certains acteurs du secteur de l'énergie outre-Manche. Si les investisseurs chinois ne sont pas directement nommés, le communiqué officiel prévoit une condition qui les concerne : "Après Hinkley Point, le gouvernement britannique prendra une participation dans tous les projets de nouveau réacteur". Cette participation doit assurer qu'une part significative de ces projets ne pourra être vendue sans que le gouvernement le sache et y consente, explique le ministère. De même, le gendarme du nucléaire anglais sera tenu au courant des éventuelles cessions et il pourra prendre des mesures pour protéger la sécurité nationale.

Avec cette décision, le gouvernement anglais réaffirme sa volonté de sécuriser un approvisionnement énergétique bas carbone. Alors que la plupart des centrales nucléaires anglaises doivent fermer leurs portes d'ici 2030, Hinkley Point est censé pourvoir à 7% de la consommation électrique pendant 60 ans. La centrale bénéficiera d'un complément de rémunération qui assurera un prix de vente de 92,5 Livres Sterling par mégawattheure (MWh) pendant 35 ans.

1. Le réacteur chinois concurrent de l'EPR français.

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