Greenpeace France et France Nature Environnement (FNE) ont déposé une plainte, le 28 février, auprès du Jury de la déontologie publicitaire. En cause ? La publicité diffusée par Total sur son site Internet qui vante « un approvisionnement en matières premières 100 % durable » concernant sa plateforme de La Mède (Bouches-du-Rhône).
Par un arrêté préfectoral de mai 2018, l'énergéticien a été autorisé à importer jusqu'à 450 000 tonnes d'huile végétale, dont de l'huile de palme, pour approvisionner son établissement destiné à produire du biodiesel. La production d'huile de palme est accusée d'être à l'origine de déforestation massive dans les pays producteurs, en particulier l'Indonésie.
« Rien ne garantit qu'un produit final contienne, même physiquement, une huile 100 % durable », font valoir les ONG. En effet, expliquent-elles, l'approvisionnement peut contenir des huiles non certifiées, c'est-à-dire non traçables avant leur exportation. Ces huiles pourraient, par conséquent, ne pas respecter les critères de durabilité fixés par l'UE. « Ce qui est intéressant c'est que l'entreprise a, depuis les informations publiées par Greenpeace, modifié sa communication à plusieurs reprises sur son site sur ce sujet », pointe Laura Monnier, juriste de Greenpeace France.
Les deux associations demandent au Jury de déclarer les publicités contraires aux règles déontologiques et d'inviter Total à ne plus les réitérer. L'énergéticien est visé par ailleurs par des recours, formés par l'association Canopée et par Greenpeace, contre la note des Douanes du 19 décembre 2019, qui permet de maintenir les agrocarburants produits à partir de distillats d'acides gras de palme (PFAD) dans la liste des biocarburants bénéficiant d'un avantage fiscal.