"Pour que les forêts africaines ne connaissent pas le sort des forêts indonésiennes et malaisiennes, les investisseurs doivent s'engager dès aujourd'hui à adopter des politiques zéro déforestation assorties de garde-fous sociaux, remparts indispensables contre le développement incontrôlé des plantations", a interpellé l'ONG Greenpeace, à l'occasion de la publication de son enquête "menaces sur les forêts africaines (1) ".
Selon l'association, si l'Afrique représentait jusqu'à présent un faible pourcentage de la production d'huile de palme issue des plantations de palmiers à huile et d'hévéas, au niveau mondial, désormais les investissements s'y multiplient, notamment du fait de conditions climatiques idéales et de réglementations peu contraignantes, non appliquées ou favorables aux investissements étrangers.
Dans son rapport, Greenpeace cible notamment la Société Financière des Caoutchoucs (Socfin) dont les projets d'expansion des plantations dans des pays majoritairement africains, menacent des forêts denses. "Par exemple, en République démocratique du Congo ou à Sao Tomé-et-Principe, les concessions de la Socfin incluent des forêts primaires, mais aussi des forêts secondaires ou en régénération, qui stockent d'importantes quantités de carbone", indique-t-elle.
Comme le groupe Bolloré détient plus de 38% du capital de la Socfin, Greenpeace a lancé une pétition (2) à destination de son président-directeur général. "Vincent Bolloré doit user de son influence pour que la Socfin s'engage immédiatement sur une politique de plantation zéro déforestation crédible et respectueuse des droits des communautés locales, estime l'ONG. Dans le même temps, le groupe Bolloré doit lui-même rendre publique une politique zéro déforestation couvrant l'ensemble de ses investissements dans le secteur".