La société hydro-électrique Shem, filiale d'Engie (ex- GDF Suez), vient d'achever la rénovation de sa petite unité de Saint-Géry de 2 MW dans le Lot. Des travaux de modernisation qui n'avaient pas eu lieu depuis 40 ans et qui ont permis à la station d'accroître sa productivité de 14% grâce au remplacement de ses anciens groupes de production par des alternateurs à aimants permanents. De nouvelles machines plus performantes mais aussi plus respectueuses de l'environnement grâce à l'élimination des trois multiplicateurs qui contenaient 350 litres d'huile chacun et qui pouvaient représenter un risque de pollution par hydrocarbure. Le bruit autour de la station a lui aussi été nettement réduit. Quant au débit global d'eau turbiné, il reste le même : 63m3 / seconde. Un débit fixé par un dispositif préfectoral que les producteurs sont obligés de respecter. Des travaux de ce type pour augmenter le rendement de petites stations hydroélectriques ne font pas polémique. D'autant plus que la station de Saint-Géry s'est dotée d'une turbine dite VLH qui n'entraverait pas la traversée des poissons.
En France, l'hydroélectricté est la première des énergies renouvelables avec une production annuelle de 67 TW. Mais cette production est essentiellement attribuée aux grosses centrales. Pourtant la majorité des ouvrages existants sont de petites unités d'une puissance inférieure à 10 MW dont la production totale avoisine les 7 TW. On en compte 2.000 en France sur 25.000 km de rivières. Les industriels du secteur ne souhaitent pas s'arrêter là et l'Etat leur a récemment apporté son soutien en annonçant de nouveaux appels d'offres pour la création de petites unités. De quoi provoquer l'ire de certaines associations qui décrient l'impact de la petite hydroélectricité. A l'instar de France Nature Environnement, elles dénoncent la production dérisoire de ces ouvrages par rapport aux dégâts irréversibles qu'ils génèrent sur les cours d'eau. Obstacle à la migration des poissons, blocage du flux des sédiments, déformation du biotope, ils sont accusés de "tuer" les rivières et la pêche. Les associations militent pour l'amélioration des stations existantes au lieu d'équiper de nouveaux cours d'eau. Les producteurs, pour leur part, revendiquent les avantages de la petite hydroélectrcité. Energie locale, stockable, qui répond instantanément aux besoins et ne produit pas de gaz à effet de serre, l'hydroélectricité, rappellent-ils, reste une source d'emplois et de revenus pour de nombreuses communes.