D'après l'Agence de la transition écologique (Ademe), l'hydrogène « bleu » reste pertinent du point de vue de la taxonomie « verte », sous certaines conditions. Pour rappel, est qualifié de « bleu », l'hydrogène produit à partir de vaporeformage de gaz naturel, complété par un dispositif de captage et stockage du carbone (CCS). « Certaines solutions de production sont compatibles avec le seuil [de 3 kilogrammes de CO2 émis par kilogramme d'hydrogène produit], mais cela pose la question de la pérennisation de la consommation du gaz naturel et de la priorisation des usages énergétiques », a souligné Pierre Sacher, ingénieur de projets hydrogène à l'Ademe et coauteur d'une étude présentée à l'occasion du salon Hyvolution 2022 (Voir la vidéo).
Dans son étude, l'Ademe a calculé le bilan carbone de plusieurs modalités de production d'hydrogène « bleu », en fonction du type de reformage et de technologies de CCS. Cette réflexion en analyse de cycle de vie a également porté sur « les émissions fugitives, causées en amont par le transport et la production du gaz naturel », car « les émissions sur le site de production ne sont pas l'intégralité du sujet », a confirmé Pierre Sacher. De toutes les modalités évaluées, seule une combinaison technologique, qui n'est pas encore déployée en France, présente un bilan carbone au-dessous du seuil autorisé par la taxonomie européenne pour qualifier l'hydrogène produit de « durable ».