Le CNRS a communiqué les résultats des derniers travaux de l'Institut de Chimie Moléculaire et des Matériaux d'Orsay (ICMMO) sur l'utilisation de complexes moléculaires de cobalt pour remplacer le platine, polluant, rare et donc cher, pour la production de dihydrogène (H2). Ces résultats font l'objet d'une publication dans la revue Coordination Chemistry Reviews.
De nombreux organismes produisent naturellement du dihydrogènepar oxydation de l'eau en dioxygène (O2) et en H2 grâce à la captation de l'énergie solaire au cours de la photosynthèse. L'objectif aujourd'hui des chercheurs est de trouver des mécanismes artificiels semblables à ce couplage énergétique naturel : fabriquer de l'hydrogène simplement à partir d'eau et de lumière en couplant la bioproduction de H2 à un processus photosynthétique artificiel.
Au cours de la photosynthèse, ce sont des enzymes qui captent la lumière tel un centre de stockage d'énergie lumineuse, et la transforme en énergie chimique pour catalyser l'électrolyse (oxydation de l'eau), réaction qui serait sans cela beaucoup plus lente. Pour obtenir de bons rendements de production, les enzymes synthétiques sont actuellement constitués de métaux précieux comme le platine. De nombreuses équipes de recherche travaillent sur de nouveaux catalyseurs moins onéreux et polluants et les chercheurs ont testé avec succès des enzymes à base de complexes moléculaires de cobalt dans l'oxydation de l'eau.
De nouvelles études sont attendues pour savoir si ces nouveaux enzymes conservent leur structure sur la durée.