Présenté en mars dernier par la Commission européenne, REPowerEU, le plan d'émancipation du gaz russe, ambitionne de doubler l'objectif de production d'hydrogène « vert » (produit grâce à de l'électricité renouvelable) fixé par la stratégie européenne de 2020 : produire, chaque année, au moins dix millions de tonnes d'hydrogène par électrolyse d'ici à 2030. Pour y parvenir, les États membres de l'Union devront disposer ensemble d'une capacité de 25 gigawatts (GW) par an, pour une puissance installée d'environ 100 GW, selon l'association Hydrogen Europe. Dans cette optique, le 5 mai à Bruxelles, vingt dirigeants d'entreprises européennes spécialisées dans la fabrication d'électrolyseurs, représentées par Hydrogen Europe, ont signé une déclaration commune d'engagements avec le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton.
« Il n'y a pas d'accélération de l'industrie des électrolyseurs en Europe sans une réglementation et un soutien financier adéquats, affirme Jon André Løkke, président d'Hydrogen Europe et P-DG de l'entreprise norvégienne, Nel Hydrogen. Faciliter le déploiement de solutions rentables est un prérequis clé. Il est maintenant temps d'allier la parole aux actes. » Inscrit dans le cadre de l'Alliance européenne pour l'hydrogène « propre », ce nouvel accord engage les acteurs de la filière à atteindre, dans un premier temps, un rythme annuel de production de 17,5 GW en Europe d'ici à 2025.
De son côté, la Commission européenne doit, d'une part, garantir la mise en place d'un cadre réglementaire non contraignant, notamment, à travers la révision de la directive RED et le règlement Afir sur les carburants alternatifs. Elle promet, d'autre part, d'assurer un accès facilité à des aides européennes capables de dérisquer les investissements, en particulier à travers le Financement européen de l'innovation (InnovFin).