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Hydrogène : anticiper les questions de sécurité pour accompagner la filière

L'Inspection générale de l'environnement regrette le manque de retours d'expérience sur les risques liés aux usages de l'hydrogène. Elle préconise une meilleure culture du risque pour accompagner le développement de la filière.

Energie  |    |  S. Fabrégat
Hydrogène : anticiper les questions de sécurité pour accompagner la filière

« Si l'on se réfère aux nombreuses publications officielles de ces toutes dernières années, force est de reconnaître que peu d'entre elles prennent en considération les risques liés à l'hydrogène », estime la mission de l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable (Igedd), chargée d'un rapport sur le sujet. Selon elle, la question est absente des stratégies nationales et européennes, ainsi que des cahiers des charges des appels à projets français et européens sur l'hydrogène. « Il paraît somme toute paradoxal de consacrer des moyens publics importants au démarrage d'une filière sans apporter l'attention qu'il mérite et un minimum de moyens à un aspect aussi crucial que la sécurité (…). La prise de conscience de la nécessité de prendre très au sérieux les risques liés à l'hydrogène est inégale au sein de la filière », note-t-elle.

Développer une culture du risque

Pourtant, la multiplication des projets et des usages à venir va nécessairement impliquer des risques, qu'il faut appréhender le plus en amont possible. « Si l'on peut penser que les questions liées à la sécurité hydrogène sont bien maîtrisées par les grands industriels rompus à la culture du risque et attentifs à assurer la sécurité de leurs processus de production, le développement des usages dans le secteur de la mobilité, et potentiellement dans d'autres secteurs, fait intervenir un grand nombre de nouveaux acteurs. »

Les principaux risques identifiés par la mission sont en milieu confiné, comme les parkings ou les tunnels. Or, sur ces situations, « la règlementation est aujourd'hui à peu près muette - ce qui est une des causes de l'attentisme de certains acteurs ». L'Igedd recommande donc de fixer rapidement une doctrine sur la maîtrise des risques, avec l'ensemble des acteurs concernés, et d'inclure un volet sécurité dans tous les appels à projets pour avoir des retours d'expérience. « La mission en a fait elle-même l'expérience lorsqu'elle a cherché à mieux comprendre les causes et les enseignements de certains accidents marquants : trouver des analyses neutres et suffisamment approfondies sur les accidents et incidents survenus dans le domaine de l'hydrogène n'est pas facile. » L'Igedd estime donc que cette culture est à construire, pour accompagner l'essor de la filière.

“ Trouver des analyses neutres et suffisamment approfondies sur les accidents et incidents survenus dans le domaine de l'hydrogène n'est pas facile ” Igedd
La montée en compétence de l'ensemble des entreprises intervenant autour de l'hydrogène est essentielle, estime la mission, d'autant que celle-ci compte et comptera de nombreux nouveaux entrants. « L'association France Hydrogène l'a bien compris, et a organisé pour la première fois une Journée sécurité, le 30 juin 2022. » Pour poursuivre dans cette voie, la mission recommande une bonne articulation entre les experts publics et les administrations, et l'élaboration de guides professionnels.

Une expertise à renforcer

Selon l'Igedd, cette culture du risque doit s'appuyer sur les compétences de trois organismes reconnus sur les questions de sécurité et travaillant déjà sur cette question en lien avec l'hydrogène, tant sur la R&D que sur la formation, la normalisation ou la réalisation d'études de danger : le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), l'Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (Ifpen) et l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris). « Cette capacité d'expertise publique (…) est très précieuse. Cependant, ces activités (…) reposent dans chaque organisme sur un nombre limité de personnes aux compétences de pointe, qui sont aujourd'hui très sollicitées dans le contexte dynamique que connaît la filière », analyse la mission. Elle recommande donc de préserver et conforter ces capacités d'expertises au sein des trois organismes et de structurer leur coopération.

La mission souligne la rareté des campagnes d'essais sur les risques liés à l'hydrogène. Elle n'a recensé que deux essais d'incendies de véhicules à hydrogène ayant fait l'objet d'un rapport rendu public, réalisés par le Laboratoire central de la préfecture de police (LCPP). Elle recommande donc d'amplifier les travaux de R&D et les essais sur différents sujets touchant à la sécurité, notamment sur la fragilisation de l'acier par l'hydrogène, le vieillissement des matériaux et équipements, les risques de détonation ou encore la prévention et la détection des fuites.

Multiplier les essais pour fixer le bon cadre

Des campagnes d'essais et des travaux de R&D sont également nécessaires pour évaluer les risques liés aux véhicules à hydrogène dans les tunnels, les parkings et les bâtiments. Si certaines initiatives privées sont menées, la mission considère que des travaux doivent être lancés à plus grande échelle pour établir une doctrine claire et clarifier la réglementation.

Le cas des sites multifonctions doit également être étudié : la production d'hydrogène sur des sites industriels, les stations-service multiénergie... L'objectif est de créer un cadre approprié, « en évitant la sursécurisation », sur des sites souvent encadrés par la réglementation sur les installations classées (ICPE) et dotés de plan de prévention des risques (PPRT).

Pour conclure, la mission estime qu'il faut « trouver les voies pour une évolution de la règlementation qui soit à la fois bien dosée par rapport aux risques et aux enjeux, et aux cadres de sécurité fixés dans les pays voisins, et construite dans une vision globale et systémique des usages et des risques ».

Réactions1 réaction à cet article

Enfin des réglementations sur le dihydrogéne à destination de carburant pour les véhicules. Jusque là il ne fallait pas effaroucher les entreprises qui faisaient des juteux contrats avec l'ADEME pour "innover" et fabriquer quelques litres H2, de quoi faire rouler un bus en région. Cela fait des beaux articles de journaux, photo de la pompe, enfin , quand l' H2 y sera stocké, enfin quand l'entreprise aura trouvé les conditions matérielles pour réaliser l'électrolyse de l'eau, H2O -> H2 + 1/2 O2 (mélange explosif et très énergétique* qui redonne de l'eau). Il faut donc fournir au minimum cette même *Energie sous forme électrique, qui, avec le coût actuel de l'électricité revient très cher, avec des conditions de sécurité suffisantes, et il faut ensuite liquéfier cet hydrogène. A pression atmosphérique, la température minimale est de -253 °C. Pour obtenir 10 L d'hydrogène liquide et faire 500 km, le réservoir lui doit faire dans les 150 kg plus les appareillages. L'ensemble doit être ventilé ! H2 carburant du futur ? C' EST le même canular que l'avion renifleur de pétrole. Ma grand mère dirait : Pourquoi se donner tout ce mal avec H2, SI ON A TROP D' ENERGIE ELECTRIQUE, alors ROULEZ en électrique ! Quoique .. Vu les incendies des bus électriques BOLLORE flambants neufs, les bus allemands fumeux.. Les pompiers : il faut 1 bassine d'eau pour éteindre 1 incendie d'une batterie Vélo ELEC, pour une voiture, c'est une piscine ! un BUS ? Ne Pas stocker les ELECTRIQUE en sous-terrain !

J Cl M 44 | 27 janvier 2023 à 11h02 Signaler un contenu inapproprié

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