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Hydroliennes : les industriels français sur les rangs

L'Ademe a dévoilé les premiers lauréats de l'appel d'offres visant les briques technologiques de la filière hydrolienne. Alors que se clôt celui sur les fermes pilotes prévues dans le Raz Blanchard, les consortiums français se bousculent.

Energie  |    |  R. Boughriet
Hydroliennes : les industriels français sur les rangs

La Convention internationale des énergies marines renouvelables Thetis EMR, qui se tient actuellement à Cherbourg, donne le coup d'envoi à la filière française hydrolienne.

A l'occasion de cette Convention, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) a dévoilé ce jeudi 10 avril les deux premiers projets lauréats dédiés à cette filière, retenus dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt (AMI) visant les briques technologiques des EMR, clos le 31 octobre dernier.

Ces deux projets hydroliens sont attendus pour 2016 au large de Paimpol-Bréhat (Côtes d'Armor). Ils permettront de produire de l'électricité à partir de l'énergie des courants marins pour l'injecter sur les réseaux continentaux ou insulaires. Ils représentent un investissement total de 32 millions d'euros cofinancés par l'Etat via les Investissements d'avenir à hauteur de 11,2 millions d'euros, a précisé l'Ademe.

Deux projets technico-économiques fiables

Il s'agit du projet baptisé "Prismer", porté par l'équipementier français Alstom qui, selon l'Agence, répond à l'enjeu d'un raccordement électrique des hydroliennes à la terre "qui soit fiable et à coûts réduits". Ce projet est mené en partenariat avec TE Deutsch, Silec Câbles, l'Université Joseph Fourier (laboratoires G2Elab et Gipsa lab), Sector, GDF Suez Futures Energies et Jifmar Offshore Services. L'objectif de "Prismer" est de proposer une architecture électrique pour les fermes hydroliennes en minimisant les coûts "via l'utilisation d'un nœud d'interconnexion entre le transformateur sous-marin et plusieurs hydroliennes", explique l'Ademe.

Le système électrique sous-marin étudié, construit et testé dans le cadre de ce projet comprend le développement d'un "subsea hub" ayant pour fonction de collecter, de monter en tension et d'exporter l'électricité produite par les hydroliennes via un seul câble d'export relié à terre. Ce "subsea hub" est constitué d'une fondation posée sur le fond marin sur laquelle viendra se fixer une nacelle flottante et détachable comportant les équipements électriques, précise l'Agence. Le projet comprend également le développement de connecteurs électriques et optiques sous-marins (type "wet-mate") de moyenne tension permettant de connecter les câbles issus des hydroliennes, ainsi que la conception de câbles électriques sous-marins "adaptés aux zones à fort courant". Le montant total de "Prismer" s'élève à 25,1 M€ dont 8 M€ de subventions du programme des Investissements d'avenir.

Le second projet sélectionné "Pile & Tide" est coordonné par la société française Geocean, filiale du groupe Vinci, qui s'est associée à l'entreprise Mojo Maritime France dédiée aux EMR. Ce projet vise à développer "une solution technico-économique fiable" pour la préparation des fonds marins et la fixation des fondations sous-marines. Son objectif est de démontrer "la faisabilité et l'opérabilité d'un outil de forage adapté aux conditions météo-océaniques complexes pour un coût d'opération bien inférieur à ceux pratiqués actuellement", a indiqué l'Ademe.

Le prototype "envisagé" s'appuie sur la pelle hydraulique "Abyss", conçue par Geocean pour les travaux sous-marins, reliée à un navire de surface et "utilisant la réalité augmentée pour l'ergonomie et l'efficacité de l'opérateur". Son adaptation aux conditions de courant et aux fonds marins environnants est "à ce jour la principale barrière technico-économique à lever pour permettre le déploiement des futures fermes hydroliennes dont les fondations non gravitaires nécessitent d'être fixées au sol", a souligné l'Agence. Ce projet est mené en partenariat avec les laboratoires de l'Université de Caen Basse-Normandie et de l'Université Joseph Fourier Grenoble. Des développeurs de technologies hydroliennes rejoindront le consortium. Le montant total de "Pile & Tide" est de 9 M€ dont 3,2 M€ d'aides des Investissements d'avenir.

Fermes pilotes hydroliennes : les industriels français dans la course

En septembre dernier, c'est à Cherbourg que le Président François Hollande avait donné le top départ de la filière, en lançant un nouvel appel à manifestation d'intérêt (AMI) pour la construction de fermes pilotes hydroliennes. Ce sont trois ou quatre fermes, comprenant chacune 4 à 10 hydroliennes, prévues dans le Raz Blanchard, au large du Cotentin, et le passage du Fromveur, au large du Finistère. Ces fermes devront produire chacune au minimum 2.500 MWh par an, selon le cahier des charges de l'Ademe. Un suivi environnemental de 5 ans minimum est également imposé.

Les industriels ont jusqu'au 25 avril pour candidater à cet AMI. Ils sont déjà dans les starting-blocks : Alstom, GDF Suez et l'Allemand Voith se sont portés candidats sur le site du Raz Blanchard ainsi que le groupe allemand Siemens et la PME française spécialisée dans les énergies renouvelables UNITe.

Le groupe de chantiers navals DCNS, qui travaille déjà à un projet pilote d'hydrolienne avec EDF au large de Bréhat (Côtes d'Armor), est également candidat : après quatre mois d'essais, l'hydrolienne construite par OpenHydro, filiale de DCNS rentre à Brest. Immergée le 10 décembre dernier, l'hydrolienne a été relevée mercredi 9 avril par les équipes de DCNS. "Ces essais concluants ont permis de démontrer les performances de l'hydrolienne en termes de rendement et de fonctionnement, validant le principe du prototype de 16 mètres, étape indispensable avant le développement de fermes pilotes", a indiqué DCNS dans un communiqué. Ce retour d'expérience doit permettre au groupe de finaliser le design de l'hydrolienne de deuxième génération, d'une puissance de 2 MW. "Cette turbine équipera la ferme pilote qu'OpenHydro va déployer dès 2015 en Baie de Fundy, au Canada. Elle devrait également être utilisée pour équiper, d'ici 2016, la ferme pilote du Raz Blanchard, au large de Cherbourg", a précisé DCNS.

A l'occasion du salon Thetis EMR, l'entreprise de construction navale CMN (Constructions mécaniques de Normandie) et HydroQuest, spécialisée dans l'hydroélectricité, ont également annoncé le 9 avril leur participation à l'AMI. Leur projet baptisé "Searieus" a pour objectif la construction, l'installation et l'exploitation d'une ferme pilote de 10 hydroliennes d'1,3 MW chacune dans la zone du Raz Blanchard.

Chacune des fermes pilotes sera subventionnée par l'Etat à hauteur de 30 millions d'euros et le tarif d'achat de l'électricité produite sera fixé à 173 euros par MGW/h. Les résultats de cet appel d'offres sont attendus cet automne. La mise en service des fermes est prévue pour fin 2016. Selon l'Ademe, les études estiment le potentiel hydrolien exploitable en France à environ 2 à 3 GW.

Réactions1 réaction à cet article

Au plan technique et en terme de compétitivité et qui est en train d'arriver progressivement, ne pas oublier entre autres les éoliennes aéroportées (plusieurs types) qui produisent en permanence de façon exponentielle avec la hauteur, à des coûts plus de 20 fois inférieurs à capacité équivalente au prix du nucléaire, sans parler du stockage des déchets, démantèlements et coûts des risques, n'utilisent que très peu de matières premières, sont rétractables, faciles d'entretien, sans nuisances sonores, visuelles ou sur la faune, peuvent être proches des villes, avec un réseau limité, reliées par câble léger, de résistance actuellement 7 fois supérieure à l'acier, sont exportables pour de multiples utilisations, peuvent intégrer d'autres applications : diffusion internet, télécoms, données météo, surveillance etc. La France est en phase avec le marché dans le domaine de l'hydrolien mais elle a pris du retard dans le domaine des éoliennes aéroportées qui pourtant ne cessent d'évoluer favorablement et ont plein d'atouts. De plus elle ne nuisent pas au traffic aérien car nettement en dessous des hauteurs de vols des avions de ligne. Dans le solaire on a l'hybride PV-T qui est également très vite amorti et qui pour la même surface en panneaux (Dualsun, Fototherm etc) ou tuiles intégrables (Tegosolar, Tractile solar etc) produit l'électricité, le chauffage, l'eau chause voire + en connection pac et ventilation, avec un rendement global qui se rapproche du 100% solaire.

Energie+ | 16 avril 2014 à 03h37 Signaler un contenu inapproprié

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