Produire à l'échelle industrielle des « carburants renouvelables » pour les secteurs de l'aviation et du transport maritime : c'est l'ambition du projet Hynovera. Ce dernier a été lancé à la suite d'un partenariat entre le groupe industriel GazelEnergie et la société allemande spécialisée dans la production d'hydrogène vert et de biocarburants, Hy2gen AG. Cette dernière est toutefois le principal investisseur (avec 460 millions d'euros), le propriétaire et l'opérateur du projet.
Les premières étapes débutent tout juste : une consultation publique (1) est prévue du 19 septembre au 21 novembre 2022. Elle sera menée sous l'égide de la Commission nationale du débat public (CNDP), qui a désigné deux garants, Vincent Delcroix et Philippe Quévremont.
S'il se concrétise, Hynovera visera la production de trois types de carburants : du kérosène, du gazole et du méthanol. Il s'appuiera pour cela sur trois procédés industriels : une électrolyse (électricité d'origine renouvelable) pour produire de l'hydrogène, une gazéification pour extraire le carbone de plaquettes forestières (biométhanol (2) ) et un procédé de Fischer-Tropsch pour combiner l'hydrogène et le monoxyde de carbone et produire du kérosène et gazole. « L'estimation de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la production de ces carburants à partir de ressources renouvelables, via le procédé utilisé par Hynovera, serait de 93 % par rapport à une production de carburants fossiles », estime Hy2gen AG.
Les carburants seront produits au sein du site de la centrale thermique de Provence, située à Gardanne-Meyreuil (Bouches-du-Rhône). L'opération s'inscrit dans le cadre du projet de reconversion du site (Meyreuil 13) porté par le pacte de territoire pour la transition écologique et industrielle du territoire de Gardanne-Meyreuil.
À l'issue de la concertation publique, les garants rédigeront un bilan qui sera rendu public dans un délai d'un mois. Hy2gen indiquera ensuite les engagements pris pour répondre aux demandes du public dans un délai maximum de deux mois après la fin de la concertation.
