Le 24 juin a été inauguré le réseau d'échange de chaleur et de froid de Paris Saclay. Il s'articule autour de la plus grande boucle de distribution d'eau tempérée de France. Une eau à environ 30°C est puisée à 700 mètres de profondeur dans la nappe phréatique de l'Albien, une réserve d'eau (impropre à la consommation sans traitement préalable) de plus de 400 milliards de mètres cubes.
"Il y a un réseau central, la boucle tempérée, qui dessert des sous stations d'îlots, explique Nicolas Eyraud, directeur de projet du réseau de chaleur Paris Saclay. Dans ces sous stations sont produits le chaud et le froid, desservis dans les bâtiments par des petits réseaux décentralisés." L'installation est gérée de manière coordonnée pour optimiser la distribution d'énergie de chaque bâtiment en fonction des usages. La climatisation d'un laboratoire pourra par exemple réchauffer des douches voisines.
D'une puissance de 40 mégawatts de chaleur et de 10 mégawatts de froid, le réseau desservira les 2,1 millions de mètres carrés du pôle scientifique et technologique de Paris-Saclay en 2024. Onze bâtiments sont pour le moment connectés.
L'installation devrait permettre de produire quatre fois moins de gaz à effet de serre qu'un système de centrale à gaz, avec une économie de plus de 6.000 tonnes de CO2 à la clé. "Plus de 60% d'énergies renouvelables alimentent le réseau de chaleur et de froid ", précise Nicolas Eyraud. D'autre sources d'énergies (panneaux solaires, méthanisation ou biomasse) pourront être reliées au réseau. Le projet a nécessité 50 millions d'euros d'investissement, dont 10 millions subventionnés par l'Ademe.