Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Installations classées : ce que le préfet peut imposer

Risques  |    |  WK-hsqe.fr

Le Conseil d'Etat, par un arrêt rendu le 26 novembre, a rejeté la requête de la société Arcelormittal (1) visant l'annulation d'un arrêté interpréfectoral prescrivant la réalisation d'un diagnostic de l'état des sols dans un rayon de 500 m autour de l'ancien site sidérurgique de Micheville.

La Haute juridiction administrative rappelle que le préfet peut prendre à tout moment, à l'égard de l'exploitant d'une installation classée (ICPE), les mesures qui se révèleraient nécessaires à la protection des intérêts protégés par la législation des installations classées, y compris après sa mise à l'arrêt définitif.

En outre, affirme le Conseil d'Etat, de telles mesures peuvent concerner, le cas échéant, des terrains situés au-delà du strict périmètre de l'installation en cause « dans la mesure où ceux-ci présentent des risques de nuisance pour la santé publique ou la sécurité publique ou la protection de l'environnement, se rattachant directement à l'activité présente ou passée de cette installation ». Ce qui s'est révélé être le cas en l'espèce, d'où le rejet de la requête d'Arcelormittal.

Il résultait en effet de l'instruction que l'usine de Micheville construite en 1872 constituait un complexe sidérurgique ayant accueilli deux installations d'agglomération à minerai, une cokerie, cinq haut-fourneaux, trois aciéries, quatre trains de laminage et des ateliers de parachèvement. Que même si certaines activités de l'usine s'étaient arrêtées en 1974, la production d'acier s'était poursuivie jusqu'en 1985. Que des teneurs en plomb anormalement élevées ont été analysées dans le sol, à l'intérieur de l'enceinte de l'usine. Qu'aux abords de ce site, où, dans un rayon de 500 mètres, se trouvent des habitations, ainsi que six écoles maternelles et primaires, des traces de pollution ont également été relevées.

Le Conseil d'Etat souligne, d'autre part, que l'activité poursuivie sur le site de l'usine de Micheville était susceptible d'avoir entraîné une pollution des sols provoquée par la présence d'autres métaux toxiques tels le zinc ou le chrome, dont la présence avait été révélée par l'étude des sols conduite dans le cadre de l'évaluation simplifiée des risques. Qu'enfin, contrairement à ce que soutenait la société requérante, il ne résultait pas de l'instruction que la présence de matières polluantes sur le site de l'usine et ses abords aurait pu avoir une origine autre que l'exploitation de celle-ci.

Dès lors, estime la Haute juridiction, les préfets de la Moselle et de Meurthe-et-Moselle ont pu, sans commettre d'erreur d'appréciation, estimer que cette situation provoquait des dangers ou inconvénients au sens de la législation des installations classées et que ceux-ci devaient être regardés comme se rattachant directement à l'activité passée de l'usine de Micheville.  Ils pouvaient donc légalement prescrire à la société Arcelormittal la réalisation, dans un rayon de 500 mètres autour de l'enceinte de l'usine, d'un diagnostic systématique de la contamination des sols par le plomb.

Enfin, en prévoyant que si la présence de métaux polluants autres que le plomb était détectée dans l'atmosphère, il conviendrait de procéder à des investigations complémentaires, les préfets n'ont pas fait une mauvaise application des pouvoirs qu'ils tiennent de l'article R. 512-78 du Code de l'environnement.

1. Retrouvez le texte de jurisprudence relatif à la requête d'Arcelormittal
http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriAdmin.do?oldAction=rechJuriAdmin&idTexte=CETATEXT000023141259&fastReqId=1424353698&fastPos=1
© Tous droits réservés Actu-Environnement Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur ou établissement d'un lien préformaté [11500] / utilisation du flux d'actualité.

Réactions5 réactions à cet article

Lorsque la justice met en place le bon sens, les choses vont dans la bonne direction...Surtout lorsqu'on sait qu'il y a à proximité des écoles maternelles et primaires...

arthur duchemin | 07 décembre 2010 à 11h28 Signaler un contenu inapproprié

Pas la peine de faire des grands discours ,cet Environnement est complètement pollué,non pas uniquement par du zinc et plomb, mais
vanadium,arsenic ,cuivre et tous le reste? c'est à dire les H.A.P et P.C.B
Il faudrait connaitre les résultats des piézos en amont ,à,l'intérieur et
surtout en aval de cette usine! Les riverains doivent savoir à quelles
rejets dans l'air qu'ils respirent,on les avait exposé! Bien sûr,le MAL
est fait. Ne plus accorder des autorisations d'exploiter, avant que les
rejets AIR,EAU.SOLS VERS LES RIVERAINS soient évités! Un veux pieux?

arthur | 07 décembre 2010 à 13h45 Signaler un contenu inapproprié

Et si il S4agit d'une icpe agricole le préfet ne fait rien, il demande à la FNSEA

COCHONNET | 12 janvier 2011 à 09h41 Signaler un contenu inapproprié

Merci Cochonnet de l'info
Je ne savais pas que s'il s'agit d'une ICPE agricole le préfet demandais à la FNSEA...Cela explique beaucoup de chose, les épandages d'engrais et de produits phytosanitaires sur lesquels tout le monde s'écrase. En effet le fumier devant les mairies cela ne fait pas une belle image de la france. Par contre la pollution des nappes et de l'environnement, les politiques s'en contrefoutent.

arthur duchemin | 09 février 2011 à 10h49 Signaler un contenu inapproprié

arthur, tu as tout à fait raison.
Ce qu'il faut savoir c'est que l'objectif des communes qui entourent Micheville est de réaménager tout ce site. Une abbération quand on connait les polutions de ce site. Surtout pour y mettre de l'habitation sous un label éco-cité !!!!!!!!
Autant laisser ce site à la nature vu sa richesse paysagère, faunistique et floristique, qui méritrait d'être protégée par une zone Natura 2000 (comme les sites luxembourgeois qui l'entourent)

paul | 21 février 2011 à 16h03 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question au journaliste Laurent Radisson

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires