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Actu-Environnement

La qualité des cours d'eau français s'améliore sauf pour les nitrates

Les cours d'eau français semblent moins pollués par la pollution organique et phosphorée mais les nitrates restent un sujet de préoccupation majeure. En baisse dans les bassins à dominance agricole, ils augmentent sur le reste du territoire.

Eau  |    |  F. Roussel
   
La qualité des cours d'eau français s'améliore sauf pour les nitrates
   
Selon les dernières statistiques du Service de l'observation et des statistiques (SOeS) du Ministère du développement durable, la qualité des rivières françaises semble s'améliorer progressivement d'année en année. Basées sur les concentrations en éléments organiques (indice DBO ou Demande Biologique en oxygène), azotés (nitrates, ammonium) et phosphorés (orthophosphates) transmises par les agences de l'eau, les statistiques du SOeS montrent une amélioration des paramètres sur l'ensemble du territoire.

Les indices de demande biochimique en oxygène et de l'azote ammoniacal (NH4+) sont en baisse régulière depuis 1998, jusqu'à -80 % dans certains secteurs. Ces paramètres étant très caractéristiques des rejets urbains et industriels, leurs évolutions traduisent une amélioration des systèmes de collecte et des performances des stations d'épuration. Les bassins hydrographiques à dominance urbaine révèlent des tendances plus marquées qu'à l'échelle nationale du fait de stations d'épuration plus performantes.
Certains bassins littoraux de l'atlantique sont toutefois plus fragilisés : les bassins vendéens, aquitains et charentais présentent des évolutions en hausse pour l'indice DBO qui, en 2007, se retrouve supérieure à la moyenne nationale. Le SOeS explique cette situation en précisant que ces trois bassins sont les plus touristiques de la côte atlantique ce qui peut perturber les performances de traitement.

Pour les orthophosphates (PO4), paramètre représentant la forme la plus simple et la plus répandue des phosphates dans l'eau, la baisse est quasi-générale sur la période 1998-2007 et atteint 50%. La tendance est encore plus favorable pour les bassins plus urbanisés (-60%). En effet, le raccordement de la population française au réseau collectif d'assainissement s'améliore. De plus, la part de la population bénéficiant de traitements tertiaires permettant une meilleure épuration des rejets phosphorés, est passée de 26,5 % en 2001 à 46,5 % en 2004.

La problématique nitrate toujours à l'ordre du jour

Alors que la plupart des indices de pollution a baissé, l'indice des nitrates est en revanche resté stable depuis 1998. Le taux de nitrate dans les bassins peu agricoles observé en 2007 est identique à celui de 1998 et est relativement faible, de l'ordre de 5 mg/l.

Les analyses confirment la tendance à la baisse dans les bassins très agricoles. Fortement polluée initialement, la Bretagne se distingue avec les baisses les plus importantes, jusqu'à -20 %, avec en parallèle une diminution des apports azotés de 30% sur la même période. En moyenne, sur ces bassins, les concentrations en nitrates sont de l'ordre 24 mg/l en 2007 contre 26 mg/l en 1998. La Loire présente une tendance globale à la baisse même si elle reste le fleuve où les concentrations en nitrates sont les plus élevées (33 mg/l en 1998).
Ces secteurs semblent donc en bonne voie même si les nitrates constituent toujours un sujet de contentieux avec l'Union européenne du fait de leurs présences dans les points de captage d'eau potable.
Le plus inquiétant réside dans le fait que les baisses observées d'un côté sont annulées par des hausses dans d'autres bassins. En effet, les bassins mixtes présentent une nette tendance à la hausse depuis 2001. Les concentrations de départ sont certes inférieures à celles des bassins agricoles avec une moyenne de 10,8 mg/l en 1998, mais elles ont augmenté progressivement pour s'établir en 2007 à 11,3 mg/l. Les plus fortes hausses sont relevées dans ces bassins et notamment en amont de la Seine où les apports d'engrais azotés augmentent comme en Champagne-Ardenne.
Le Rhône comme la Seine, voit tous ses bassins versants en hausse sur la période. Les concentrations de départ sont cependant plus faibles, de l'ordre de 7 mg/l contre plus de 17 mg/l pour la Seine.

Pourtant d'ici 2015, la France est censée atteindre les objectifs de reconquête de la qualité de l'eau et des milieux aquatiques de la Directive Cadre sur l'eau d'ici 2015. L'amélioration des systèmes d'épuration devrait participer à atteindre ces objectifs mais de nouvelles mesures semblent nécessaires pour les nitrates. Ces éléments sont en effet responsables de plus du tiers des déclassements des masses d'eau en Loire-Bretagne et Adour-Garonne.

Conformément à la DCE, les agences de l'eau doivent finaliser au plus tard le 31 décembre 2009 les Schémas Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) des grands bassins hydrographiques. Ces documents de planification définissent la politique de l'eau des années à venir et comprennent un programme de mesure visant à atteindre le bon état écologique des masses d'eau d'ici 2015. Ces SDAGE ont été soumis à la consultation du publique en 2008 et pour l'instant aucun n'a été définitivement adopté.

Réactions4 réactions à cet article

Nos rivières revivent ? Ah bon !

Une bonne nouvelle mais des doutes...
J'habite au bord de la rivière d'AIN qui est maintenant transformée en escalier par une succession de barrages.
Je suis au bord de la retenue de Cize-Bolozon. Il y a encore 20 ans "le paradis des pêcheurs" !
En une quinzaine d'années toutes les espèces de poissons ont disparu. Il n'y a plus de reproduction. Excepté des brêmes et quelques brochets et carpes survivants, de plus en plus rares et de plus en plus gros, il n'y a plus rien.
Bien entendu l'ancien "paradis des pêcheurs" ne voit plus de pêcheurs. Il n'y a plus d'herbiers, plus de grenouilles, même les comorans ne viennent plus depuis plusieurs années. La rivière est morte et personne n'en parle, ni les élus, ni la presse, ni les associations de pêcheurs... qui perpétuent, chaque année, "la fête de la pêche". Un enterrement bien solitaire...
Et on apprend que ça s'améliore au niveau de nos cours d'eau...

amblard Charles | 16 juillet 2009 à 14h30 Signaler un contenu inapproprié
Re:Nos rivières revivent ? Ah bon !

Le bon état écologique de nos rivières pour 2015 est une utopie puisque les textes règlementaires européens ne sont pas respectés en France, pour exemple l'arrêté nitrates rédigé par chaque département qui est avant tout complaisant pour les agriculteurs et pourtant les faits sont têtus : les pollutions sont présentes et ne diminuent pas, au mieux elles se stabilisent.
Dans la Nièvre les dérogations préfectorales sont le seul remède à cet état de fait, les agriculteurs, pourtant les premières victimes de ces habitudes d'utilisation de polluants dangereux pour la santé, ne sont pas prêts à changer de mentalité, le rendement avant tout...

lutine | 24 juillet 2009 à 09h08 Signaler un contenu inapproprié
Nos rivières revivent? Hé oui!!!

C'est sûr, l'amélioration n'est pas équitable partout, mais il faut aussi savoir reconnaitre que les efforts consentis ont des résultats quand il y en a! Sinon ça ne sert à rien de continuer dans cette voie!! Encourager, plutôt que décourager!
Chez moi, je peux vous dire qu'il y a beaucoup de poissons, bien plus qu'il y a 15 ans!
Pour info, encore une fois, les nitrates ne sont absolument pas dangereux pour la santé... Amateurs de légumes en tous genres, le navet a une teneur (sur la matière fraiche) de 2700 mg NO3/kg, les épinards 1900!

WILLY29 | 29 juillet 2009 à 18h08 Signaler un contenu inapproprié
Les dessous chics de Plombières-les-Bains

Assainissement - La qualité des eaux de l'Augronne n'est pas bonne !

Voir le témoignage vidéo en ligne sur le net

Cure fécale à Plombières-les-Bains

A l’abri des regards, plusieurs centaines de tuyaux vomissent, sur plus d’un kilomètre, leurs rejets polluants dans la traversée souterraine de Plombières.

L’Augronne prend sa source dans les Vosges et traverse la ville de Plombières, avant de rejoindre les cours d’eaux franc-comtois du nord de la Haute-Saône.

Depuis de nombreuses années, notre association intervient auprès des autorités pour réclamer la mise en place, par cette municipalité, d’un système d’épuration qui devrait exister depuis 2005, conformément à une directive européenne de 1991, qui fixait pourtant des échéances raisonnables pour assurer le traitement des eaux usées.

Son dernier courrier étant resté lettre morte, une équipe de la Commission de Protection des Eaux s’est donc rendue sur place début août pour constater une nouvelle fois que cette ville d’eaux continue, encore aujourd’hui, à déverser l’essentiel de ses effluents à l’état brut, directement dans la rivière.

Pour que les choses bougent

L’absence durable de système d’épuration pour la collecte et le traitement des eaux usées de cette ville thermale constitue une situation à la fois illégale et scandaleuse, qui mérite aujourd’hui d’être dénoncée publiquement.

CPEPESC
3 rue Beauregard
25000 BESANCON

urgent | 14 septembre 2009 à 18h35 Signaler un contenu inapproprié

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