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Pêche française : 49 % des poissons pêchés proviennent de populations exploitées durablement

Selon les travaux de l'Ifremer, près de la moitié des poissons pêchés et débarqués par les pécheurs français proviennent de stocks en bon état écologique. Un indicateur en progrès qui témoigne de l'utilité des quotas de pêche et des plans de gestion.

Biodiversité  |    |  F. Roussel
Pêche française : 49 % des poissons pêchés proviennent de populations exploitées durablement
Actu-Environnement le Mensuel N°400
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°400
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Près de 200 espèces de poissons et crustacés font l'objet d'un commerce international en provenance de tous les océans et mers du globe. La France, en tant qu'État pêcheur, participe au suivi des stocks halieutiques sous la coordination du Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM). L'Ifremer réalise ainsi des évaluations en lien avec les pêcheurs français pour surveiller les populations de poissons pêchés et établir le niveau d'exploitation.

Dans le cadre de ces travaux, l'institut français a comparé les types et les volumes de poissons pêchés par la filière française en métropole à l'état des stocks mis à jour régulièrement par le CIEM. Résultat, en 2019, près de la moitié des volumes de poissons pêchés provient de populations exploitées durablement contre 22 % en 2010 et 15 % il y a vingt ans. Un progrès français qui reflète la situation européenne car la France pêche partout.

L'efficacité des quotas de pêche est bien réelle

Ainsi, la situation s'est améliorée dans l'Atlantique nord-est sur la plupart des populations. « En moins de vingt ans, la part des populations en bon état dans les débarquements est passée de 9 % à 43 % », constate Alain Biseau, biologiste à l'Ifremer et membre du comité d'avis du CIEM. « L'essentiel des progrès provient des efforts de pêche tels que l'adoption de quotas ou l'utilisation d'engins plus sélectifs », explique Claire Ulrich, de la direction scientifique de l'Ifremer.

Le meilleur exemple est le stock de merlu en golfe de Gascogne et en mer Celtique. Grâce à des mesures restrictives mises en place à la fin des années 1990, la biomasse des reproducteurs est maintenant à des niveaux très élevés. Idem pour le stock de thon rouge de Méditerranée qui, après avoir été surexploité dans les années 1990-2000, reprend de bonnes couleurs. La population est ainsi en train de se reconstituer.

Le lien de cause à effet entre les efforts de pêche et l'état des stocks est encore plus visible pour le cabillaud de la mer Baltique. Alors que le plan de gestion mis en place entre 2014 et 2018 dans cette zone a conduit à une amélioration de l'état du stock, la situation s'est à nouveau dégradée. Un recul directement lié aux lentes négociations politiques autour du plan de gestion suivant. L'Union européenne a tout de même réussi à se mettre d'accord sur une réduction drastique des quotas de pêche de cabillaud de 60 % en mer Baltique pour l'année 2020.

Les progrès ne sont pas assez rapides

“ En moins de vingt ans, la part des populations en bon état dans les débarquements est passée de 9 % à 43 %. ” Alain Biseau
Reste qu'avec ces 49 % de stocks exploités durablement, l'Europe est encore loin de l'objectif de 100 % qu'elle s'est fixée d'ici 2020. La surpêche touche encore 26 % des populations. La biomasse de ces stocks est ainsi compatible avec l'indicateur du rendement maximal durable (RMD) mais la pression de pêche risque de conduire à une baisse des populations. C'est le cas du chinchard d'Atlantique, du merlan de la mer du Nord-Manche Est ou encore du maquereau d'Atlantique. Par ailleurs, 2 % des stocks sont considérés comme « effondrés » et continuent d'être péchés. Autrement dit, ces populations ne présentent pas suffisamment d'adultes en âge de se reproduire pour garantir la survie de l'espèce. C'est le cas du merlan en mer Celtique, des cabillauds de la mer Celtique et de la mer du Nord alors que le cabillaud de la mer de Barents se porte bien.

Et c'est sans oublier les 23 % d'espèces pêchées qui ne bénéficient pas de suivi et pour lesquelles les scientifiques sont incapables d'évaluer l'état des stocks pour l'instant. C'est surtout le cas en Méditerranée où de nombreuses données sont manquantes. Et pour les quelques espèces suivies, la situation reste préoccupante.

La Méditerranée, la grande oubliée

« Du fait d'une pêche plus éclatée et répartie sur un millier de petits ports, il est difficile d'envisager un contrôle de tous les débarquements comme c'est le cas en Atlantique ou en mer du Nord », explique Claire Ulrich de l'Ifremer. Jusqu'en décembre dernier, la Méditerranée n'a fait l'objet d'aucune politique globale de régulation de la pêche. Depuis, les États membres de l'Union européenne se sont mis d'accord sur un règlement établissant les limites de captures applicables en 2020. Ces mesures se traduisent, par exemple, par des nombres de jours de pêche maximaux, une période de fermeture pour l'anguille européenne dans l'ensemble de la mer Méditerranée, ou encore des quotas pour le sprat en mer Noire. De quoi espérer une amélioration de la situation pour la grande bleue.

Réactions1 réaction à cet article

Ce qui signifie que la majorité des poissons sont encore capturés en 2019 de façon non durable. Au consommateur donc de faire ses choix de façon éclairée en se fiant aux recommandations et conseils d'ONG fiables (BLOOM, France Nature Environnement, Greenpeace, etc.).

Pégase | 03 février 2020 à 10h35 Signaler un contenu inapproprié

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