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Un nouvel organisme a été découvert près des sources hydrothermales océaniques

Une équipe de chercheurs français, russes et chinois a identifié une nouvelle espèce d'archaebactérie à plus de 4.100 mètres de profondeur, ce qui repousse les limites de vie sur Terre et promet de nouvelles connaissances génomiques.

Biodiversité  |    |  F. Roussel
   
Un nouvel organisme a été découvert près des sources hydrothermales océaniques
Prise de température pour un fumeur d'Ashadze
© Ifremer/Campagne Serpentine/ Victor 6000
   
Les microbiologistes du Laboratoire de microbiologie des environnements extrêmes placés sous la tutelle du CNRS, de l'Ifremer et de l'Université de Bretagne Occidentale, ont découvert une nouvelle espèce d'archaebactérie à plus de 4.000 mètres de profondeur. Baptisée Pyrococcus CH1, cette espèce vie dans un milieu allant de 85 à 105°C et apprécie les pressions hydrostatiques de 1.200 bars soit plus de 1.000 fois supérieure à la pression atmosphérique.

En partenariat avec l'Institut d'Océanographie de Xiamen en Chine et le Laboratoire des sciences de la Terre de l'Université de Lyon, les microbiologistes ont isolé ce nouvel organisme à partir d'échantillons de la campagne Serpentine 2, au cours de laquelle une équipe franco-russe a exploré pendant six semaines la dorsale médio-Atlantique à la découverte de nouvelles sources hydrothermales.
Pyrococcus CH1 a été découverte sur le site « Ashadze », le site hydrothermal le plus profond des océans découvert en mars 2007 et situé à 4.100 mètres de profondeur. Des échantillons de cheminée ont été recueillis avec le ROV Victor 6000, le navire océanographique de l'Ifremer, puis analysés en laboratoire. Pyrococcus CH1 est ainsi le premier et le seul organisme connu qui apprécie des conditions de forte température (hyperthermophile) et dont la croissance est directement inféodée à de fort niveau de pression (barophile ou piézophile).

En collaboration avec l'Institut d'Océanographie de Xiamen, les chercheurs ont débuté le séquençage du génome de cette souche. Il s'agit d'explorer sur le plan génomique un modèle microbien unique et original ayant permis de repousser les limites de la vie au regard de deux paramètres thermodynamiques majeurs que sont la température et la pression, explique Mohamed Jebbar du Laboratoire de Microbiologie des Environnements Extrêmes dans son projet de thèse.

L'étude de ce nouvel organisme devrait contribuer à améliorer les connaissances sur les mécanismes d'adaptation à la fois aux fortes pressions hydrostatiques et aux températures les plus élevées. À terme, il permettrait de caractériser de nouvelles enzymes potentiellement valorisables en biotechnologie. En effet, du fait des conditions extrêmes de développement, il s'avère que les enzymes de ces organismes sont thermostables et aptes à fonctionner dans des réacteurs sous pression. Il est donc tentant de les utiliser dans des procédés industriels où certaines étapes requièrent des températures et des pressions élevées.

Une biodiversité encore inconnue

Pour les scientifiques, cette découverte démontre qu'il existe encore de nombreuses espèces totalement inconnues notamment dans les milieux extrêmes. En terme de biodiversité, ces formes de vie, a priori « inimaginables », montrent que l'inventaire de toutes les espèces vivant sur Terre n'est pas prêt d'être fini, expliquent les chercheurs.

Les archaebactéries sont des êtres vivants appartenant aux groupes des procaryotes, cellules sans noyaux, contrairement aux plantes, animaux et à l'homme qui sont tous des eucaryotes (organismes unicellulaires ou pluricellulaires qui possèdent un noyau). Les procaryotes sont des organismes très divers et potentiellement capables de coloniser tous les environnements existant sur la planète Terre. Dans les sédiments profonds et les océans, se trouve la grande majorité des procaryotes qui pourraient représenter jusqu'à 70% de toutes les cellules, ainsi que 50% de la production de biomasse primaire.
La découverte de nouveaux micro-organismes extrêmophiles est une illustration des capacités étonnantes d'adaptation du vivant, ce qui renforce l'hypothèse de l'existence de formes de vie sur des planètes dont on pensait que les conditions environnementales ne le permettaient pas.

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