La pollution de l'air diminue en Île-de-France, mais toujours insuffisamment, notamment le long des grands axes routiers, constate Airparif, ce mardi 5 avril, à l'occasion de la publication du bilan régional de la qualité de l'air pour l'année 2021.
L'amélioration de la qualité de l'air en Île-de-France s'inscrit dans la poursuite de la tendance des dernières années, explique l'association agréée pour la surveillance de la qualité de l'air. « En 2021, les concentrations en dioxyde d'azote (NO2) et en particules (PM10 et PM2,5) observées sont en baisse par rapport à celles de 2019 et des années précédentes », explique Airparif. En 2021, cette baisse tendancielle des émissions du secteur résidentiel et du trafic routier s'est combinée à « des conditions météorologiques dispersives avec des températures globalement clémentes en période hivernale ». Les conditions climatiques estivales, elles aussi favorables, ont, pour leur part, abouti à une réduction de la pollution à l'ozone, par rapport à 2019 et à 2020.
Et Airparif de dresser le bilan : « Sur dix ans, les concentrations de particules ont baissé en moyenne de 35 % pour les PM10 et de 40 % pour les PM2,5, ainsi que 30 % concernant le dioxyde d'azote. » À l'inverse, la pollution à l'ozone a progressé en moyenne de 25 % sur la décennie, « comme dans la majeure partie de l'hémisphère Nord ».
Cette amélioration, qui se constate notamment dans la capitale, est source de satisfaction pour la mairie de Paris, qui réagit à la publication des chiffres d'Airparif. L'exécutif parisien y voit le fruit des mesures engagées depuis dix ans : mise en œuvre de la première zone à faibles émissions (ZFE) française en 2015 (devenue depuis métropolitaine) et rééquilibrage de l'espace public depuis vingt ans, au profit des mobilités actives et des transports collectifs (avec une réduction du trafic automobile de 5 % en moyenne par an « ces dernières années »), notamment.
Les principaux axes routiers restent pollués
Reste la question des axes routiers : « 60 000 Franciliens sont toujours exposés à des concentrations dépassant la valeur limite réglementaire française et européenne pour le NO2, le long des grands axes de circulation de l'agglomération parisienne », explique Airparif. Ces axes, qui représentent environ 5 % du réseau (600 km, sur un total de 11 000 km) sont les plus fréquentés, en particulier le boulevard périphérique et l'autoroute A1. « Au voisinage de certains axes routiers, les niveaux de NO2 peuvent être plus de deux fois supérieurs à ceux relevés hors influence directe de ces voies (en situation de fond) et toujours largement supérieurs au seuil de la valeur limite annuelle. »
Mais, là aussi, la situation s'améliore grâce au renouvellement du parc automobile et à la baisse du trafic routier, notamment. Ainsi, 3,5 millions d'habitants étaient soumis à un dépassement de la valeur limite pour le NO2 en 2007, 2,5 millions en 2012, 1,3 million en 2015 et 600 000 en 2019.