L'Observatoire du bilan carbone des ménages, mis en place par Green Inside et Ipsos, a analysé l'impact carbone de 2.036 personnes sur trois grands postes d'émissions : les transports, le logement et l'alimentation. Si l'étude ne révèle pas de scoop, elle confirme que la taille des ménages, l'âge, les niveaux de revenu et le lieu d'habitation ont un impact sur le bilan carbone des individus, estimé en moyenne à 7.388 kg CO2 par personne.
L'agglomération idéale pour le poste transport : entre 100.000 et 200.000 habitants
L'étude confirme que le transport est aujourd'hui le poste qui pèse le plus lourd dans le bilan carbone des ménages (plus de la moitié des émissions), avec une moyenne de 3.972 kg CO2 par individu. 79 % des émissions CO2 de ce poste sont attribuées à l'usage des véhicules personnels, 19 % à l'avion, 1 % aux transports en commun.
Plus la taille de l'agglomération est grande, moins la part de l'automobile est importante : 84 % pour les individus habitant dans les agglomérations de moins de 20.000 habitants contre 82 % pour celles de 20.000 à 99.999, 81 % pour celles de 100.000 à 199.999 habitants et seulement 72 % pour les plus grosses, celles de 200.000 habitants et plus.
Mais ''les plus grosses catégories d'agglomérations affichent aujourd'hui un bilan carbone très légèrement supérieur à celui des agglomérations comprises entre 100.000 et 200.000 habitants'' du fait d'un poids du transport aérien plus important par individu.
L'étude conclut donc que ''les modes de vie au sein des agglomérations comprises entre 100.000 et 200.000 habitants semblent réussir à mêler de façon harmonieuse un usage légèrement moins important de la voiture et une utilisation moins fréquente des transports aériens''.
Logement et alimentation : vive le couple, la famille ou la coloc !
Pour le poste logement, les principaux postes d'émission sont sans surprise l'énergie et le chauffage (84 % contre 16 % pour les équipements).
Les retraités affichent un bilan carbone plus élevé que la moyenne (8.143 kg CO2 par individu contre 7.388 kg CO2 par individu pour l'ensemble des Français), avec un impact fort du logement (3.011 kg CO2 par individu contre 2.258 kg CO2 pour l'ensemble). Deux raisons expliquent cette tendance : une utilisation du chauffage plus importante mais aussi la taille du foyer. ''L'une des variables les plus clivantes en termes de niveaux d'émissions de CO2 est la taille du foyer. (…) Au fur et à mesure que le nombre de personnes au sein du foyer augmente, les niveaux des émissions de CO2 se trouvent en quelque sorte mutualisés'', explique l'étude. L'impact carbone du poste alimentation est particulièrement déterminé par la taille du foyer.
Les foyers d'une personne affichent aujourd'hui un bilan carbone de 10.685 Kg Co2 par individu contre 7.093 kg CO2 par individu pour les foyers de deux personnes et 5.436 et 4. 612 kg CO2 par individu pour les foyers de trois et quatre personnes.
Ainsi, 55 % des ménages considérés au sein de l'Observatoire comme ayant un ''mauvais'' bilan carbone (c'est-à-dire supérieur à la moyenne) sont des foyers d'une seule personne. Preuve qu'il n'y a pas de fatalité : ils constituent néanmoins 13 % des ménages ayant un ''bon'' bilan carbone (inférieur à 4.392 kg CO2) !
Je consomme des loisirs donc je pollue
Autre critère pesant sur le bilan carbone des foyers : le niveau de revenus. Globalement, plus celui-ci est élevé, plus le bilan carbone sera ''mauvais'' (8.580 kg CO2 par individu dans la catégorie cadre supérieur). ''La quantité de CO2 induite par la consommation des ménages est clairement croissante avec le niveau de vie et plus spécifiquement avec la capacité à consommer des loisirs'', note l'étude.
22 % des foyers ayant un revenu de plus de 3.000 € affichent un ''mauvais'' bilan carbone alors que 13 % en affichent un bon. ''A contrario, les catégories socioprofessionnelles et les tranches de revenus plus modestes affichent des niveaux d'émissions moindres : les foyers des professions intermédiaires, des employés et des ouvriers ont aujourd'hui des bilans carbone relativement proches (respectivement 6.585, 6.657 et 6.828 kg CO2 par individu)''.
Quid des convictions?
''Le lien entre sensibilité environnementale et niveau d'émissions de Co2 est avéré mais reste aujourd'hui encore très modéré'', analyse l'observatoire. Les personnes ayant une sensibilité médiocre à l'environnement émettent 7.555 kg CO2, contre 7.479 pour les personnes ayant une sensibilité moyenne, 7.066 pour les personnes ayant une bonne sensibilité et 6.883 lorsque la sensibilité est très bonne.
Les personnes sensibles à l'environnement affichent un bilan carbone transport moins élevé. Idem pour le poste logement mais dans une proportion moindre. Quant au poste alimentation, globalement la sensibilité environnementale ne change pas son impact environnemental.
Pour le poste transport, l'observatoire estime que ''les comportements ne peuvent évoluer que lentement (notamment en raison des habitudes prises ou du réseau de transports en commun mis à disposition)''.
Pour le poste alimentation, ''la difficulté est d'autant plus importante que les habitudes comportementales sont probablement plus difficiles à changer. (…) Seule une petite minorité de responsables des achats au sein des foyers affirment qu'ils pourraient réduire leur consommation de produits surgelés (10 % mais 20 % disent le faire déjà), de viande (9 % mais 24 % le affirment déjà le faire) et de poisson (7 % et 16 % qui le feraient déjà). Plus ancrée dans les modes de consommations, seulement 6 % des personnes interrogées affirment qu'elles pourraient diminuer leur consommation de produits laitiers (6 % et 12 % qui affirment le faire déjà) alors même que ces derniers représentent une part importante des émissions générées par le poste alimentation''.