Le dérèglement climatique est l'un des facteurs à l'origine des méga-feux de forêt observés dans le sud-est de l'Australie entre septembre 2019 et janvier 2020 : c'est la conclusion d'une étude menée par une équipe de climatologues publiée aujourd'hui. Pour rappel, ces feux ont ravagé 5,8 millions d'hectares de forêts tempérés dans les régions de Nouvelles-Galles du sud et de Victoria.
Les chercheurs estiment que la hausse de la température globale augmente d'au moins 30 % les risques d'incendies extrêmes en Australie. Quoique déjà important, ce pourcentage pourrait être bien plus élevé, estime le Professeur Geert Jan van Oldenborgh, de l'Institut royal météorologique des Pays-Bas. « Les modèles climatiques ont du mal à reproduire ces évènements extrêmes et leurs tendances de manière réaliste », précise-t-il. « Toutefois, ils sous-estiment toujours les risques de feux extrêmes semblables à ceux observés en Australie ces derniers mois. »
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs se sont référés à onze ensemble de modèles climatiques ainsi qu'au Fire Weather Index, une mesure des conditions météorologiques qui décrit le risque d'incendies de brousse. Ils ont également comparé les conditions météorologiques actuelles (avec un réchauffement de la température globale de plus de 1°C) aux conditions observées au début du vingtième siècle.
Une tendance qui pourrait s'aggraver
Selon l'étude, les vagues de chaleur extrêmes observées en Australie en 2019, qui ont contribué à l'émergence de ces feux de forêts, sont directement liées au dérèglement climatique. À cause de la hausse de la température globale, la possibilité d'observer de telles vagues de chaleur est deux fois plus probable qu'au début du vingtième siècle. Lesdites vagues sont également de 1 à 2°C plus chaudes qu'en 1900.
La situation pourrait encore s'aggraver si les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter : selon les estimations des climatologues, une hausse de la température globale de 2°C rendrait les conditions météorologiques extrêmes rencontrées en 2019-2020 quatre fois plus fréquentes. Ce qui, à terme, pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour les forêts australiennes.