Pierre de Bousquet, le préfet du Pas de Calais a signé, jeudi dernier, l'autorisation d'exploiter un nouvel incinérateur à Arques (62). Ce projet divise depuis plusieurs mois. Porté depuis 2000 par le Syndicat mixte Flandre Morinie (SMFM), il concerne la mise en place d'un incinérateur destiné à traiter les ordures ménagères de près de 300 000 habitants des 159 communes du Nord-Pas-de-Calais adhérentes au SMFM. Pour ménager la population et les réticences des associations environnementales, le préfet a amendé le projet initial. Ce ne sont plus 114 000 tonnes de déchets brûlées par an, mais 92 500. Il devrait y avoir également un contrôle par mois des dioxines produites.

Reste que pour les associations (Réseau Action Climat, les Amis de la Terre, Greenpeace et WWF), l'Etat a bafoué le Grenelle de l'Environnement. La récupération des matières organiques en vue de méthanisation n'a pas fait l'objet d'études. De même, l'incinérateur ne produira pas de chaleur, en contradiction avec les politiques nationales, soulignent les associations, dans un communiqué. En outre, aucune étude spécifique n'a évalué le bilan de gaz à effet de serre, alors que ce point avait été un engagement solennel du Président de la République lors de la conclusion du Grenelle de l'Environnement, estiment-elles.

Le préfet du Pas-de-Calais a toutefois prévenu que ce projet avait fait l'objet de nombreuses discussions et avait obtenu l'avis favorable du conseil départemental de l'Environnement et des risques sanitaires et technologiques. Nous avons renforcé nos exigences vis-à-vis de l'exploitant, ajoute-t-il. L'exploitant devra instituer un système de management environnemental et accompagner le centre d'incinération d'un centre de valorisation organique.