L'indemnisation des dégâts occasionnés aux cultures par le grand gibier et la régulation de celui-ci font l'objet de plus en plus de contentieux. Le Conseil d'État a accepté de transmettre, coup sur coup, deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) portant sur ces sujets au Conseil constitutionnel.
La première est posée par la Fédération nationale des chasseurs (FNC), qui remet en cause la constitutionnalité de plusieurs dispositions législatives du Code de l'environnement qui font reposer sur les fédérations départementales de chasseurs la charge financière de l'indemnisation des dégâts (C. env., art. L. 421-5, al. 3 ; art. L. 426-3 ;
La deuxième QPC a, quant à elle, été posée par une société civile immobilière sur l'article L. 425-5-1 du Code de l'environnement. Cet article permet d'engager la responsabilité financière du détenteur du droit de chasse d'un territoire qui ne procède pas à la régulation des espèces présentes et qui « causent des dégâts de gibier ». Il prévoit que, lorsque l'équilibre agro-sylvo-cynégétique est fortement perturbé autour de ce territoire, le préfet peut imposer le prélèvement d'un nombre déterminé d'animaux dans un délai donné. La potentielle atteinte à la liberté de conscience que présentent ces dispositions soulève également une question présentant un caractère sérieux, juge le Conseil d'État.
Les sages de la rue de Montpensier disposent de trois mois pour trancher ces deux questions à compter de la date de leur transmission par le Conseil d'État.