Au moment où la ministre de l'Ecologie s'oppose à un projet d'autoroute, le Commissariat général au développement durable (CGDD) publie des données éclairantes sur la surface dédiée aux infrastructures de transport. Celles-ci "occupent 2,8% de la surface métropolitaine ; elles ont augmenté de plus de 140.000 ha [entre 2006 et 2012], soit + 10,3%. Elles sont constituées à 90% de surfaces artificialisées", indique le CGDD, dans Les comptes des transports en 2013, publiés le 5 août.
Ainsi, 1,5 millions d'hectares sont dédiés au transport, "dont 79% sous forme de routes ou autoroutes, 8% consacrées au transport par eau, 6% aux chemins de fer et 4 % au stockage et aux services auxiliaires des transports". Les 140.000 nouveaux hectares dédiés aux transports sont à 80% des routes ou des autoroutes.
Outre de fragmenter les espaces naturels, les surfaces imperméabilisées -qui constituent la grande majorité de la surface occupée-, perturbent le cycle de l'eau, en quantité et en qualité, rappelle le CGDD. Les impacts sont nombreux : accélération du ruissellement, amplification des épisodes de sécheresse et d'inondations, pertes de zones humides et de leur rôle tampon, y compris vis-à-vis de la recharge des nappes superficielles. "De plus, les eaux de ruissellement se chargent de matières en suspension et transportent différents polluants".
Les canaux et rivières canalisées utilisées pour le transport ont également des impacts très importants sur les milieux aquatiques, "du fait d'une hydromorphologie artificielle ou fortement modifiée (état des berges, effets des vagues produites par le sillage des bateaux- le batillage -…)". Or, ces surfaces ont augmenté de 11,6% entre 2006 et 2012.