Syntec-Ingénierie, la fédération professionnelle des professionnels de l'ingénierie, atteste d'une « insuffisance flagrante des dispositifs de formation existants avec les besoins (de recrutement) actuels et a fortiori à venir », concernant les métiers de la branche liés au climat. Elle relaie un rapport de l'Opiiec, l'Observatoire prospectif des métiers de la branche, paru en mars dernier, à l'origine de ce constat.
À l'heure actuelle, 15 % des effectifs de la branche travaillent sur une mission de limitation ou d'adaptation au changement climatique, soit 42 000 équivalents temps plein. Pour relever le défi de la transition écologique – et en l'occurrence, pour la branche ingénierie, principalement de la transition énergétique –, l'Opiiec estime que la création de 8 400 postes sera nécessaire pour répondre aux besoins d'ici à 2025. Or, « l'ingénierie liée au climat ne crée quasiment pas de nouveaux métiers spécifiques, mais de nouvelles compétences "climat" devront être intégrées » par hybridation ou grâce à la formation continue, écrit-il dans son rapport.
L'Opiiec mise notamment sur l'importance des compétences en science des données pour évaluer et optimiser les performances énergétiques dans le bâtiment ou l'infrastructure électrique, ou encore sur l'analyse en cycle de vie dans le domaine de la maîtrise d'ouvrage pour les bâtiments. L'Opiiec appelle également la profession « à multiplier et accélérer des dispositifs de formation continue en lien avec le climat (…), via la mise en place d'un référentiel de compétences, de tutorat climatique, une intensification de l'alternance et une facilitation de la montée en compétences de toutes les entreprises de la branche ».