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30 projets d'actions pour adapter l'agriculture aux nouveaux défis

Le rapport Agriculture innovation 2025, remis à Stéphane Le Foll, recense 30 projets qui doivent permettre, en dix ans, d'accroître la compétitivité de l'agriculture, sa résilience au changement climatique et réduire ses impacts sur l'environnement.

"L'enjeu, alors que l'on traverse une crise, est d'être capable de relever la tête et de regarder à dix ans", a déclaré le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, lors de la remise du rapport Agriculture innovation 2025 (1) , le 22 octobre. Ce document dresse une feuille de route en 30 projets d'actions, à initier d'ici 2025 pour permettre au secteur agricole de relever les défis qui l'attendent. Il a été rédigé par le président exécutif d'Irstea (2) Jean-Marc Bournigal, le PDG de l'Inra (3) François Houllier, le directeur de l'Acta (4) Philippe Lecouvey et le président du Conseil d'administration d'Agroparistech Pierre Pringuet, missionnés en février 2015.

"Ce travail, c'est l'affichage d'une ambition pour une agriculture innovante, performante mais qui se soucie aussi de l'environnement", souligne Pierre Pringuet. Autrement dit : produire mieux et plus. "Les projets couvrent un large spectre, du laboratoire à l'exploitation agricole, et s'inscrivent dans des priorités simples : adopter une approche système, couvrir le triptique sol-eau-climat, contribuer à la pleine valorisation du vivant…", précise ce haut fonctionnaire.

Certains de ces projets pourraient être financés par les Investissements d'avenir, l'agence nationale de recherche… Un comité de pilotage devrait prochainement être mis en place sur cette question et des annonces devraient être faites en marge du prochain salon de l'agriculture, en février 2016, a précisé Stéphane Le Foll.

Climat : atténuer les impacts et adapter les systèmes

L'un des défis pour l'agriculture du XXIème siècle est le dérèglement climatique : comment s'y adapter, mais aussi comment l'atténuer. Les sols, milieu essentiel et pourtant encore mal connu, fait partie des priorités d'action, avec deux programmes consacrés à cette problématique. Le premier vise à améliorer la connaissance des sols, de leur biodiversité et des interactions biotiques, tout en proposant des outils opérationnels, comme des procédures de diagnostic biologique. Le deuxième programme de recherche a été inscrit dans les propositions françaises pour la COP 21 : il porte sur la séquestration du carbone dans les sols agricoles et forestiers, avec un double objectif : accroître la fertilité des sols et lutter contre le changement climatique.

L'eau constitue également une problématique de taille. Un projet se penchera donc sur une gestion intégrée de cette ressource : partage des usages à l'échelle d'un bassin versant, acceptabilité sociale des aménagements ( retenues collinaires…) et performances techniques de l'irrigation.

Les auteurs du rapport proposent de développer dès 2016 un portail de services pour l'agriculture visant à partager, dans un premier temps, les modélisations sur les impacts régionalisés du changement climatique, puis de fournir des indicateurs et des mesures d'adaptation et d'atténuation pour les systèmes agricoles et forestiers.

L'introduction de bio-agresseurs et la diffusion de maladies constituent une autre menace pour l'agriculture, favorisée par le changement climatique. Un programme développera des outils de diagnostic rapide, utilisables par les acteurs de terrain. Plusieurs projets d'actions devront également porter sur le biocontrôle.

Développer biotechnologies et bioéconomie

Les rapporteurs souhaitent également que la France s'inscrive à nouveau dans le domaine des biotechnologies : "Autrefois leader dans ce domaine, [elle] a vu sa position s'éroder au point que même des recherches sur leurs impacts, par ailleurs demandées par les citoyens, ne peuvent plus être conduites au niveau attendu", soulignent-ils. Des projets devront donc être lancés pour développer la sélection génomique animale et végétale, assurer la maîtrise des nouvelles biotechnologies…

"Il y a des angoisses sur la technologie, il y a des peurs. Il ne faut pas laisser à d'autres ce que l'on peut décider. Il faut maîtriser les choses, les organiser, en faire des questions démocratiques", analyse Stéphane Le Foll.

Le rapport se penche également sur les moyens pour développer la bioéconomie, c'est-à-dire l'ensemble des usages, alimentaires et non alimentaires (énergétiques, chimiques…), de la biomasse. Face à la crise que traverse l'élevage, l'autonomie protéique des exploitations agricoles apparaît prioritaire. Les auteurs préconisent le lancement de recherches pour développer de nouvelles sources de protéines (micro-algues, insectes…) et améliorer la compétitivité des cultures. Ils se penchent également sur les biotechnologies vertes (biologie végétale, cultures in vitro, mutations, transgénèse…) et blanches (utilisation des microorganismes), la biologie des systèmes… Ils proposent notamment la création d'un centre interdisciplinaire de recherche et de formation sur la bioéconomie.

Vers un big data de l'agriculture française ?

Enfin, les technologies numériques peuvent jouer un rôle important dans cette transition agricole. Alors que les semenciers Monsanto et Pioneer se positionnent déjà sur ce marché, le rapport préconise la mise en place d'un portail de données, permettant de référencer, de rechercher et de télécharger des données d'intérêt agricole. "Ce projet pourrait être lancé dès 2017 dans le cadre des Investissements d'avenir, indique Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat chargée du numérique. Il y a deux possibilités : soit on laisse une privatisation des données par certains géants industriels, ce qui aboutirait à déposséder les agriculteurs de ce qu'ils produisent, soit la communauté agricole partage ses données. L'idée est de permettre une gouvernance par le secteur et une appropriation de ces outils par les agriculteurs".

L'objectif est également de faire remonter les initiatives du terrain. "En Ille-et-Vilaine, un maire finance des agriculteurs (5) qui changent l'alimentation du bétail pour réduire les émissions de méthane. Ces expériences innovantes doivent être identifiées, partagées…", estime Stéphane Le Foll. Plusieurs projets devraient permettre d'améliorer cette diffusion, avec notamment la création de living labs territoriaux (réseaux d'expérimentation).

Les auteurs du rapport proposent également la création d'un centre interdisciplinaire de recherche dédié à l'agriculture numérique (développement de capteurs, d'objets connectés…) et l'appui au développement de la robotique agricole (programme de recherche, structuration du tissu industriel…).

1. Télécharger le rapport
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-25513-rapport-agriculture-innovations-2025.pdf
2. Institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture3. Institut national de la recherche agronomique4. Réseau des instituts techniques agricoles5. En savoir plus
https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/liffre-un-eleveur-reduit-les-degazages-de-ses-vaches-1445366990

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