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Innover pour développer l'éolien flottant (3/5) : plusieurs typologies de flotteurs testées en Méditerranée

Les trois fermes pilotes en construction en Méditerranée vont chacune tester en situation réelle une technologie de flotteur, afin de lever tous les verrous nécessaires à une industrialisation, si possible en France.

TECHNIQUE  |  Energie  |    |  F. Roussel
Innover pour développer l'éolien flottant (3/5) :  plusieurs typologies de flotteurs testées en Méditerranée
Environnement & Technique N°390
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°390
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Quel sera le flotteur qui combinera fiabilité technique, facilité d'assemblage et de maintenance, et possibilité de fabrication en série pour baisser les coûts de l'éolien flottant ? Difficile à dire pour le moment. Trois technologies en développement et en test en Méditerranée se disputent la vedette, avec une quatrième développée en Norvège. « L'adaptation de gros flotteurs pétroliers à une multitude de flotteurs plus petits pour l'industrie éolienne en mer constitue une forme d'innovation, résume Grégoire de Saivre, responsable du département éolien offshore de TotalEnergies. Cela ne pose pas de problème technologique majeur en termes d'architecture navale, tous les flotteurs ayant des avantages et des défauts. Nous nous intéressons à ceux pouvant être produits en grande série à un coût intéressant, c'est‑à‑dire à ceux ayant un véritable potentiel d'industrialisation. »

Le spar, la 4e technologie venue du Nord

Une quatrième technologie, pas testée en France mais développée en Norvège, est en lice pour conquérir l'éolien flottant. Baptisé spar, il s'agit d'un système de grands « crayons » en béton semi-submersibles sur lesquels sont installées les turbines. Développée par l'énergéticien Equinor, spar équipe le plus grand parc éolien flottant au monde : Hywind Tampen, au large des côtes norvégiennes. Les dernières éoliennes sur les onze que compte le parc sont en construction, par des fonds compris entre 260 et 300 mètres, pour une puissance totale de 88 MW.
Béton vs acier

Barges, semi‑submersibles, flotteurs à ancrage tendu... Plusieurs techniques sont disponibles pour l'éolien flottant. Les flotteurs se distinguent par leur forme, mais aussi par le matériau avec lequel ils sont fabriqués : béton ou acier. Pour le projet de ferme pilote EFGL opéré par Ocean Winds, ce sera l'acier, avec le flotteur PPI développé par Principle Power. Celui-ci est constitué de trois colonnes cylindriques reliées par des bracings (tubes) avec un système d'équilibrage interne qui transfère l'eau d'un flotteur à l'autre, selon les conditions météorologiques et océaniques.

Pour le projet Provence-Grand Large opéré par EDF Renouvelables, le flotteur sera également en acier, mais semi-submersible avec câble d'ancrage tendu. « Il faut imaginer un ancrage qui tire le flotteur sous l'eau, participant ainsi directement au mouvement du premier rang du flotteur et donc à la façon dont la turbine va vivre l'excitation dynamique liée à l'environnement marin », détaille Grégoire de Roux, directeur technique des activités offshore d'EDF Renouvelables.

Pour le troisième projet méditerranéen, Eolmed, mené par l'énergéticien Qair avec le flotteur de BW Ideol, les acteurs ont, là aussi, choisi l'acier sous forme d'une barge semi-submersible carrée de 45 mètres de côté. La coque est un anneau dont l'ouverture centrale permet d'amortir les mouvements de houle.

“ Nous nous intéressons aux flotteurs pouvant être produits en grande série à un coût intéressant, ceux ayant un véritable potentiel d'industrialisation ” Grégoire de Saivre, responsable du département éolien offshore, TotalEnergies
Si l'acier prédomine dans les choix français, « l'arbitrage entre flotteurs en béton et flotteurs en acier n'est pas encore tranché », prévient Régis Le Bars, directeur adjoint entreprises et transitions industrielles de l'Ademe. De nombreuses questions subsistent : disponibilité des matériaux, contenu carbone, capacité de fabrication à terre au regard de la taille des machines (80 mètres d'empattement). « Si l'on considère le taux de croissance des prochaines années, on obtient le chiffre de 3 ou 4 gigawatts par an, ce qui correspond, pour la technologie utilisant l'acier, à quasiment un million de tonnes par an, soit environ 15 % de la construction navale mondiale », alerte Grégoire de Roux.

Une guerre technologique incertaine

Le flotteur qui se démarquera sera également intimement lié aux possibilités de fabrication et/ou d'assemblage dans les ports. « En matière d'industrialisation, l'option qui me semble la plus crédible est d'utiliser la préfabrication, peu coûteuse et modulaire, et de prévoir un assemblage final rapide. Cette rapidité d'exécution est essentielle, car on ne dispose pas de place suffisante pour stocker ces ouvrages dans les ports », estime Grégoire de Saivre. En résumé, le premier défi de l'éolien flottant est de trouver des flotteurs légers et pas chers à assembler. Un défi encore loin d'être gagné tant les incertitudes sont nombreuses.

Mais c'est bien à lever ces incertitudes que serviront les trois fermes pilotes en cours de mise à l'eau, en étroite collaboration avec les infrastructures portuaires régionales. Et c'est dans le cadre des parcs commerciaux de 250 MW prévus en Bretagne et en Méditerranée que l'industrialisation entrera en jeu. Mais attention, cela ne suffira pas à sceller le sort de l'éolien flottant. « Si l'on veut commencer à fabriquer des flotteurs en série, il nous faut des parcs un peu plus grands encore. Les appels d'offres Bretagne‑Sud et Méditerranée sont déjà de beaux projets, mais ils ne permettent pas encore de profiter à plein de l'effet d'échelle », prévient Grégoire de Roux.

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