Conserver des habitats semi-naturels comme les forêts, les haies ou les prairies permanentes semi-naturelles peut favoriser la présence des prédateurs naturels des ravageurs des cultures et des adventices. C'est ce que montre une étude internationale parue dans la revue Proceedings of the National Academy of Science of the United States of America (PNAS) le 2 août.
Conduite par les universités de Californie à Davis et de Stanford en association avec des chercheurs de l'Institut national de recherche agronomique (Inra), cette enquête a mobilisé pas moins de 132 études différentes représentant plus de 18.000 observations d'ennemis naturels ou de bioagresseurs au cœur de plus de 6.700 sites distribués dans 31 pays répartis à la surface du globe. Une diversité de situations variant des plaines agricoles de Californie aux plantations tropicales de cacao en passant par les plaines céréalières d'Europe de l'Ouest a été observée.
Bien qu'une partie des études montre que le maintien d'habitats semi-naturels dans le paysage permet une augmentation de la régulation naturelle des bioagresseurs considérés, un nombre à peu près équivalent d'observations montre, à l'inverse, des effets négatifs de ces habitats sur la régulation naturelle. Dans les deux cas, le contexte paysager joue fortement.
Ce travail de synthèse permet d'identifier les situations où conservation des habitats semi-naturels et régulation des ravageurs coïncident. Une piste prometteuse pour des stratégies alternatives aux pesticides en agriculture.