Des chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (Inrae), de l'Université de Lorraine et d'AgroParisTech annoncent avoir développé un modèle mathématique innovant permettant de mieux comprendre le cycle de la matière organique. Ce modèle, baptisé C-Stability, s'appuie sur les dernières avancées scientifiques et fait l'objet d'un article scientifique publié le 5 février dans Nature Communication.
« Les simulations théoriques réalisées grâce à ce nouveau modèle mathématique apportent un éclairage nouveau sur la relation entre les micro-organismes décomposeurs, la chimie de la matière organique et le stock de matière organique. ». Il doit notamment permettre d'améliorer l'évaluation de la capacité des sols à stocker le carbone.
Jusqu'à récemment, les chercheurs pensaient que la matière organique qui compose les sols est constituée de molécules carbonées très variées et difficiles à dégrader. « Aujourd'hui, on considère que cette matière organique est faite d'un ensemble de molécules qui sont continuellement transformées par les micro-organismes pour devenir de plus en plus petites », expliquent les chercheurs, ajoutant que cela « remet en question les modèles existants de prédiction de la dynamique du carbone ».
Leur nouveau modèle prend en compte ces nouvelles données. Il « combine les approches mathématiques des différents modèles actuels et reproduit avec succès les processus de la dynamique de la matière organique ». Il prend en compte « les transformations réalisées par les enzymes et les microbes du sol tout en mettant l'accent sur l'accessibilité de la matière organique ».