Les résultats, publiés le 15 mars 2010 dans la revue American Journal of Respiratory and Critical Care montrent que la pollution chronique au CO entraîne des changements de la morphologie et de la fonction cardiaque. Chez les rats du groupe CO, les chercheurs ont observé des différences au niveau du ventricule gauche, ainsi que des signes de stress et de remodelage cardiaque localisés. '' Au niveau cellulaire, les cardiomyocytes présentent des défauts de contractilité et des troubles du rythme. Un état «hyperadrénergique» modéré, révélateur d'un état de stress et connu pour son implication dans le développement de l'hypertrophie cardiaque et de la fibrose, de tachycardies, et de risques de mort subite cardiaque, est également observé. Enfin, un dysfonctionnement des échanges calciques dans les cardiomyocytes est également mis en évidence, pouvant déclencher des extrasystoles et des tachycardies ventriculaires à risque de mort subite '', prévient un communiqué du CNRS.
Les chercheurs ont observé que ces rats avaient mis en place des mécanismes compensateurs afin d'annuler les effets néfastes du CO et de permettre le bon fonctionnement du myocarde. Toutefois, ils placent les cellules cardiaques dans un état de stress chronique. '' Si un stress additionnel survient, comme un infarctus du myocarde, les conséquences seront plus lourdes pour le cœur '', explique le communiqué du CNRS.
Des travaux sont en cours pour vérifier ces données chez l'Homme.
Références : Carbon Monoxide pollution promotes cardiac remodelling and ventricular arrhythmia in healthy rats
Lucas Andre, Julien Boissière, Cyril Reboul, Romain Perrier, Santiago Zalvidea, Gregory Meyer, Jérôme Thireau, Stéphane Tanguy, Patrice Bideaux, Maurice Hayot, François Boucher, Philippe Obert, Olivier Cazorla, Sylvain Richard. American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, 15 mars 2010