Depuis quelques années, les scientifiques observent que l'océan Arctique ressemble de plus en plus à l'océan Atlantique, tant du point de vue de sa température que des espèces qui y prospèrent. Une étude, publiée aujourd'hui dans la revue Nature communications, montre que ce phénomène « d'Atlantification » est grandement influencé par l'intensification inédite des courants atlantiques.
L'équipe de scientifiques du CNRS et de l'Université de Laval à l'origine de ce travail, s'est penchée sur les courants de surface atlantiques. Ses recherches montrent que la vélocité de ces courants est aujourd'hui jusqu'à deux fois plus importante qu'il y a vingt-quatre ans. En outre, les auteurs démontrent que cette intensification des courants pousse certaines espèces tempérées à migrer et à se développer dans l'océan Arctique.
Pour arriver à ces résultats, l'équipe de chercheurs a étudié Emiliania huxleyi, une micro-algue marine vivant en milieu tempéré. Cet organisme possède en effet une coquille calcaire reflétant la lumière. Sa présence rend la surface de l'eau turquoise, ce qui permet d'observer sa répartition dans l'océan depuis l'espace. Grâce à des observations satellites, l'équipe de chercheurs est parvenue à montrer que l'intensification des courants atlantiques contribuait à la présence de plus en plus importante de cette micro-algue dans l'océan Arctique. Ces recherches confirment que « l'Atlantification » de l'océan Arctique se poursuit, et est susceptible d'altérer durablement son réseau trophique et ses cycles biogéochimiques.