La Grèce, la France et la Suède ne sont plus les seuls États membres à appliquer convenablement la directive SUP (SUP, pour single-use plastics), estiment Surfrider, Zero Waste, l'alliance Rethink Plastic et le mouvement Break Free From Plastic. Leur seconde évaluation (1) de la mise en œuvre de la règlementation européenne destinée à lutter contre la pollution plastique montre que « cinq pays rejoignent la France dans la liste des pays les plus ambitieux ».
En 2021, la Grèce, la France et la Suède étaient considérées par les ONG comme les trois pays les plus performants s'agissant de l'application de la directive. Un an plus tard, le Luxembourg, Chypre, la Slovénie, la Lettonie, le Danemark et le Portugal les rejoignent. « Certains de ces pays ont même fait preuve d'une ambition plus grande que celle requise par la directive européenne, notamment en ce qui concerne les mesures visant à réduire la consommation. »
À l'inverse, la Finlande et la Pologne n'ont toujours pas transposé le texte européen. Tandis que d'autres pays « ne font toujours pas preuve d'une ambition suffisante » (la Croatie, la Slovaquie, la Bulgarie, la Roumanie et la République tchèque) ou « négligent certaines mesures clés » (les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Autriche, l'Estonie, la Roumanie, la Hongrie ou la Belgique). Quant à l'Italie, elle enfreint la directive en exemptant les plastiques biodégradables de certaines de ces mesures.
La France peine à collecter les bouteilles
La transposition française de la directive SUP est notamment saluée concernant l'adoption d'objectifs de réduction et de réemploi inscrits dans le décret 3R et la stratégie 3R : objectif de réduction de 20 % des emballages plastique à usage unique entre 2018 et 2025, dont 50 % grâce au réemploi ; suppression de 100 % des emballages inutiles ; réduction de 50 % des bouteilles en plastique d'ici à 2030.
Si la France applique bien la législation européenne, elle peut toutefois progresser dans deux domaines. Le premier est la collecte séparée des plastiques en vue du recyclage. La directive impose de ramasser au moins 77 % des bouteilles plastique, en 2025, et au moins 90 %, en 2029. Un premier bilan, présenté par l'Agence de la transition écologique (Ademe) en 2021, montrait à quel point le respect de ces objectifs impose une trajectoire ambitieuse. La consigne pourrait doper cette collecte, mais son coût s'annonce élevé.
La France doit aussi progresser concernant la sensibilisation des consommateurs au sujet des déchets sauvages issus de certains produits (récipients pour aliments, sachets et emballages alimentaires en plastique souple, bouteilles, gobelets, filtres de cigarettes ou encore lingettes).